« Voici que le semeur sortit pour semer »
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Ce jour-là, Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord de la mer. Auprès de lui se rassemblèrent des foules si grandes qu’il monta dans une barque où il s’assit ; toute la foule se tenait sur le rivage. Il leur dit beaucoup de choses en paraboles : « Voici que le semeur sortit pour semer. Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger. D’autres sont tombés sur le sol pierreux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre ; ils ont levé aussitôt, parce que la terre était peu profonde. Le soleil s’étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché. D’autres sont tombés dans les ronces ; les ronces ont poussé et les ont étouffés. D’autres sont tombés dans la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! » (Mt 13, 1-9)
À l’écoute de Dieu
Pour bien entendre ce que doit être votre attention à la divine parole, il faut s’imprimer, bien avant cette vérité chrétienne, qu’outre le son qui frappe l’oreille, il y a une voix secrète qui parle intérieurement, et que ce discours spirituel et intérieur, c’est la véritable prédication, sans laquelle tout ce que disent les hommes ne sera qu’un bruit inutile. Aussi, le Fils de Dieu ne nous permet pas de prendre le titre de maître : « Que personne, dit-il, ne s’appelle maître. Car il n’y a qu’un seul maître et un seul docteur » (Mt 23, 8-10). Si nous entendons cette parole, nous trouverons, dit saint Augustin, que nul ne nous peut enseigner que Dieu ; ni les hommes, ni les anges n’en sont point capables : ils peuvent bien nous parler de la vérité, Dieu seul la peut enseigner, parce que lui seul nous éclaire, ce que saint Augustin éclaircit par la comparaison de la vue. C’est en vain que l’on désigne avec le doigt les peintures de cette église, en vain que l’on remarque la délicatesse des traits et la beauté des couleurs, où notre œil ne distingue rien, si le soleil ne répand sa clarté dessus. Ainsi, parmi tant d’objets qui remplissent notre entendement, quelque soin que prennent les hommes de démêler le vrai d’avec le faux, si celui dont il est écrit qu’il éclaire tout homme venant au monde (cf. Jn 1, 9) n’envoie une lumière invisible sur les objets et l’intelligence, jamais nous ne ferons le discernement. Il n’y a qu’un maître qui est Jésus Christ, et lui seul enseigne les hommes. C’est pourquoi ce maître céleste a dit tant de fois : « Qui a des oreilles pour ouïr, qu’il écoute. »
Jacques-Bénigne Bossuet
Évêque de Condom et de Meaux, précepteur du Grand Dauphin, Jacques-Bénigne Bossuet († 1704) fut un grand prédicateur.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6