Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, les disciples de Jean le Baptiste s’approchèrent de Jésus en disant : « Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? » Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil pendant le temps où l’Époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront. Et personne ne pose une pièce d’étoffe neuve sur un vieux vêtement, car le morceau ajouté tire sur le vêtement, et la déchirure s’agrandit. Et on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, les outres éclatent, le vin se répand, et les outres sont perdues. Mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et le tout se conserve. » (Mt 9, 14-17)

Un jeûne pour la paix

Quand nous voulons nous ouvrir à Dieu, il nous faut commencer par notre corps. Si nous voulons appartenir au Seigneur, il faut que cela nous soit physiquement sensible. Le jeûne « sanctifie le corps et finit par le conduire devant le trône de Dieu ». Il laisse à vif les blessures qui nous mettent en mouvement vers Dieu, afin de ne pas nous empresser de satisfaire notre désir ailleurs, auprès des êtres humains ou des beautés de ce monde. Il nous garde de toute précipitation à couvrir notre blessure, à la remplir de produits de compensation. Il nous fait sentir physiquement notre ultime destinée : nous sommes en route vers Dieu et seul Dieu peut combler notre inquiétude la plus profonde.

Le jeûne discipline l’homme, le libère de la domination de ses passions et lui confère la paix intérieure. Mais cette paix est aussi une paix du corps, du fait qu’il évite tout problème de digestion, et qu’il bride ses instincts.

Anselm Grün, o.s.b.

Anselm Grün est moine bénédictin de l’abbaye bavaroise de Münsterschwarzach.