Quelle honte ?
La honte est secrète : elle a de multiples facettes. Elle peut se taire et s'habiller de tas de discours inutiles. Elle peut s'exprimer brutalement, au détour d'un bavardage, occasion de grande souffrance. Elle peut s'afficher comme une provocation, une révolte, un appel. La honte la plus douloureuse est sans doute muette.
Nous allons au-devant des gens de la rue, dont on dit, dont on pense volontiers qu'ils sont la honte de notre société. Ce n'est pas vrai : ils nous ressemblent. Quant à nous, nous pensons, nous croyons qu'ils sont nos frères.
Jésus fait le passage de la honte à l'innocence par le pardon des péchés :"Il était méprisé, laissé de côté par les hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, tel celui devant qui l'on cache son visage, oui, méprisé, nous ne l'estimons nullement" 'Isaïe 53,3). Par le passage Mort-Résurrection, Jésus restaure un homme nouveau, un peuple nouveau.
Nous sommes témoins de ces aveux révélateurs : c'est une étape du pardon. On a besoin de dire, besoin de partager : c'est un chemin de liberté.
Il nous arrive aussi de dire que Dieu pardonne vraiment ; nous, nous avons du mal à pardonner !
Dieu s'est fait connaître dans Jésus, le Christ, pour nous pardonner nos fautes et rassembler un peuple nouveau. C'est grâce à Dieu que nous recevons le pardon : devant Dieu, nous sommes toujours remplis de fautes et heureusement réconciliés.
Soyons dans la ville des signes de pardon. Dieu a confié à l'Eglise le pardon des péchés : quel cadeau ! Dans l'Eglise, dans le peuple de Dieu, les gens de la rue sortent de la honte, et nous avec eux. Portons bien cette espérance, sans nous lasser, à temps et à contretemps.
Père Patrick Giros, Lettre aux Amis, septembre 1997.
Merci ! 6 personnes ont prié
1 commentaire
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6