La méditation

Chers Priants,

Le temps Pascal est un temps de grâce par excellence. Nous venons de passer le dimanche in Albis qui a clôturé l’octave de Pâque, où nous avons contemplé le Christ dans sa gloire. Le temps de la relecture s’ouvre à présent pour tirer le sens des événements qui se sont déroulés. Le passage par la Croix et la Résurrection n’a pas laissé les disciples indemnes. Même si le Seigneur les avait prévenus de nombreuses fois de ce qui allait se passer, ils ne s’étaient jamais authentiquement préparés au double choc émotionnel de la Croix et de la Résurrection. La surprise de la Résurrection maintenant passée, l’Esprit Saint que Jésus avait soufflé sur eux après son apparition au Cénacle, commença à travailler leurs mémoires. Il leur rappelait peu à peu ces trois ans de vie commune et cette dernière semaine passée au côté du Seigneur, et les introduisait peu à peu dans le dessein éternel du Père, selon ce que Jean dit en Jn 12,16 : « Ils ne comprirent pas cela d’abord, mais ils s’en souvinrent quand Jésus fut glorifié ». Peu à peu, leur esprit commence à s’ouvrir au sens profond de la mission du Christ, à ce pourquoi du salut et de l’incarnation. Ne ratons donc pas l’occasion nous non plus, de descendre dans les profondeurs de la connaissance du Christ, de toucher son cœur et de comprendre par la méditation, le pourquoi de cette œuvre du Salut. Il faut souvent prendre les choses par la fin pour en découvrir le sens, un peu comme ce jeu des chemins que l’on trouve dans les cahiers pour enfant. Il est plus facile de remonter du but au personnage que d’essayer un à un tous les chemins, il est plus facile de comprendre la vie du Christ en partant de sa mort et sa Résurrection. Que nous enseignent donc ces événements ? Jean, le disciple qui reposa sur le cœur du Christ, nous en donne le sens :

« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie. Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »

 Le cœur de Dieu pour l’humanité, c’est un cœur de Père, un cœur de mère, un cœur de miséricorde. C’est l’attitude fondamentale de Dieu envers nous. Comme Saint Jean le déclarait, « Dieu est Amour ». C’est un exercice spirituel que nous devons pratiquer tous les jours au début de notre journée et en commençant chaque temps de prière. Prenons l’habitude de nous placer intérieurement dans le mouvement de bienveillance de Dieu sur nous. Répétons régulièrement à notre cœur cette vérité fondamentale pour nous y aider, « mon âme, tu es la bien aimée de Dieu ». Regarder notre vie sous ce regard de l’amour de Dieu nous rétablit dans une relation de vérité avec celui qui est « le chemin et la vie ».

Il n’y a pas d’autre pourquoi à la Passion et à la Résurrection que la Miséricorde Divine. C’est pour cela qu’elle est le premier mystère que l’Église nous fait contempler après Pâques. Elle n’en est rien d’autre qu’une relecture inspirée par l’Esprit, la révélation du cœur même de Dieu. « La Fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles, je désire qu’elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après Pâques ». (Jésus à Sainte Faustine, Petit Journal, 699)

Conseil Pratique

Comme tout bon sportif, commencer un marathon demande de s’échauffer, de s’étirer, de mettre son corps dans les bonnes dispositions physiques pour courir la course. C’est la même chose pour ton âme, tu as besoin de te préparer pour être aligné sur la Vérité de Dieu. C’est ce que Saint Ignace appelle des exercices préparatoires, une manière de faire concorder notre manière de voir et d’agir sur la manière dont Dieu nous voit et agit envers nous. Fais quotidiennement le petit entraînement proposé ci-dessus dans la méditation. Avant de te lever et de prier, replace-toi sous cette bienveillance de Dieu pour toi. Dieu a donné son Fils pour te sauver, penses-tu qu’il aurait fait cela pour te laisser tomber aujourd’hui ? Non, le fils de Dieu est mort afin qu’à chaque instant, la grâce dont tu as besoin puisse t’être donnée.

Prière

Papa, je te rends grâce pour l’explosion de ton amour qui m’a mis au monde. Jésus, tu es devenu homme, et t’es livré librement à la Croix pour me sauver par amour pour moi. Reçois aujourd’hui, mon Seigneur, le parfum de mon amour en reconnaissance de la folie du tien. Saint Esprit, toi qui es venu à mes côtés pour me conseiller, m’appuyer et me diriger en toute circonstance, je m’abandonne entre tes mains, soit mon maître en tout, toi qui n’es que Bonté. En toutes ces chose mon Dieu, je n’ai rien eu à faire pour gagner ton amour, tout m’a été donné gratuitement par la bonté de ton cœur. Viens accomplir ton œuvre en moi ! Amen

Petit +

En cette semaine de la Miséricorde, n’hésite pas à te plonger dans le Petit Journal de Sainte Faustine, tu trouveras une nourriture sûre pour découvrir cet amour que Dieu a pour les âmes, et la tienne en particulier. Voici aussi deux louanges avec lesquelles tu peux prier sur la gratuité de l'amour de Dieu.