« Un serviteur n'est pas plus grand que son maître »
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il en a eu d’abord contre moi. Si vous apparteniez au monde, le monde aimerait ce qui est à lui. Mais vous n’appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ; voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous. Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : un serviteur n’est pas plus grand que son maître. Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi. Si l’on a gardé ma parole, on gardera aussi la vôtre. Les gens vous traiteront ainsi à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas Celui qui m’a envoyé. » (Jn 15, 18-21)
Le monde et sa haine
Le monde sait que la venue du Seigneur signifie pour lui une exigence en laquelle il découvre surtout les choses qu’il n’est pas prêt à donner : il ne veut pas renoncer à son propre point de vue, ne veut pas s’abandonner à la personne du Seigneur et se laisser ainsi transformer par lui selon la volonté du Père. Le sens de cette transformation lui échappe, bien que Dieu, dans sa promesse, le lui ait précisé. Le monde qui tolérait en quelque sorte le Père, qui acceptait même sa loi et ne s’y opposait pas ouvertement, croit s’être acquitté ainsi du maximum. Se laisser initier à quelque chose de nouveau, qui ne cessera jamais d’être nouveau, il n’y consent pas.
Que peut exiger de plus l’auteur de la Loi ? Il faut que dans l’homme, la parole se transforme en vie, en quelque chose qui l’accompagne et le guide pas à pas et qui veut devenir plus important que son propre moi ; c’est une réalité qu’on ne peut jamais contrôler parce qu’elle demeure toujours quelque chose d’inachevé. Le monde ne veut pas de cela. Il veut être et rester ce qu’il est, sans se laisser transformer de cette manière dangereuse et incontrôlable.
Adrienne von Speyr
Laïque et médecin suisse, protestante convertie au catholicisme en 1940, Adrienne von Speyr († 1967) fut une grande mystique. Collaboratrice du théologien Hans Urs von Balthasar, elle fonda avec lui un institut séculier, la communauté Saint-Jean, en 1944.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6