Un jeûne dans l'Esprit

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Nous sommes arrivés aux jours les plus forts de l’année. Chaque heure nous rapproche du plus grand acte d’amour. Plus qu’à tout autre moment de l’année se pose la question du jeûne. Le Vendredi Saint est l’un des deux jours de l’année où l’Eglise impose un jeûne. Il bouleverse notre routine. Jésus nous appelle à le faire de tout notre cœur. Pour lutter contre le jeûne pratiqué par devoir et religiosité, voici quelques inspirations pour nous aider à accomplir un jeûne d’amour. Peut-être nous donneront-elles envie de l’introduire tout au long de l’année…


Une prière du corps

Jeûner, c’est dire avec toute sa chair : « J’ai faim ! Et je choisis de continuer à avoir faim pour te montrer que seul Toi me rassasieras ! » La nourriture ne nous suffit pas pour vivre. En sacrifiant un plaisir permis, nous exprimons, non pas en paroles mais en actes, notre désir de laisser la place à Dieu. « C’est de toi que je désire de toutes mes forces me remplir. Cette faim que je m’infflige est le signe de la faim que j’ai de Toi ». En proportion que nous vidons notre cœur de l’amour des créatures, Dieu prend la place, il le purifie et le remplit de divin.


Un remède pour la liberté 

Nos sens nous parlent toute la journée. Ils nous font savoir ce dont notre corps a besoin, ce qui lui ferait plaisir. Très pratique ! Difficile de ne pas lui répondre favorablement. L’écouter est important, bien qu’il ne doive pas avoir le dernier mot. C’est notre esprit, animé de l’Esprit-Saint, qui doit régner. Car "si vous vivez selon la chair, vous mourrez. Mais si, par l'Esprit, vous faites mourir les œuvres du corps, vous vivrez" (Rm 8,13). Jeûner permet à notre âme de reprendre le contrôle. Une âme retrouvant sa place est une âme prête à aimer. 


Le silence où on entend sa Voix

Jeûner, c’est faire taire les demandes bruyantes de son corps (plaisirs du goût, mais aussi de l’ouïe, de la vue,…). Nous mettons fin à la discussion avec lui. Et il se produit une simplification. Un calme idéal pour entendre la voix de Dieu. « Silence !  J’écoute ». Nos sens spirituels s’éveillent.


Le lieu des révélations

Les Apôtres jeûnaient et priaient, puis l’Esprit-Saint les éclairait. Moïse jeûna 40 jours et 40 nuits. Dieu lui parla familièrement et il reçut la loi. Élie, en jeûnant, fut trouvé digne de visions divines, et il fut enlevé au Ciel sans mourir. À Daniel, jeûnant, fut donné les clés de compréhension du mystère et de l’interprétation des rêves. Par ailleurs, des textes sans nombre montrent l’efficacité du jeûne pour désarmer la colère de Dieu : l’Écriture en est remplie : Judith, Esther, Jonas à Ninive, etc. 


Le piétinement de notre orgueil

En jeûnant, nous acceptons de nous faire pauvres. Nous nous comportons comme des pauvres, car après tout, c’est ce que nous sommes. Des petits riens qui attendent d’être revêtus par le Riche. Oui, c’est pour nous enrichir que Jésus est venu. Et Il l’a fait en se faisant pauvre (2 Corinthiens 8,9). Accordons-nous, par le jeûne, moins d’importance. Laissons cette sobriété nous rappeler qui nous sommes. Ne soyons pas fiers de réussir à nous priver. Bien plutôt, soyons ainsi abaissés et conduits vers la petitesse et l’humilité. Il est l’occasion de prendre conscience de nos péchés, incessants, et de réparer par des efforts presque insignifiants ce que Jésus seul a réparé complètement. Comment un enfant peut-il se rendre compte de sa bêtise s’il ne va pas au coin ? 


Un cadeau d’amour

« Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, (…) et de toute ta force. » Marc 12, 28-30. Dans les petits sacrifices, nous aimons Dieu avec notre force. Jésus sur la Croix nous aime dans sa chair, avec sa force. Il nous montre que le don de notre chair est un moyen de prouver notre amour. Les privations sont bien faibles face à l’immensité de Dieu. Il accueille pourtant ces efforts comme un Roi accueille les petits cadeaux d’un enfant s’approchant de son Trône. C’est ça, Lui offrir son jeûne. Des restrictions a priori insignifiantes,  comme des flèches d’amour touchant le Cœur de notre Père. Aucun Cœur ne se laisse aimer comme le sien. 



Quelques citations…


« Chacun offrira spontanément à Dieu, dans la joie de l’Esprit-Saint, quelque pratique surérogatoire ; et il attendra la Sainte Pâque avec l’allégresse du désir spirituel. »
Saint Benoît - Règle de Saint-Benoît, 49



«Celui qui prie et qui jeûne comme il convient, n'a pas beaucoup de besoins, et celui qui n'a pas beaucoup de besoins n'est pas envieux. Celui qui jeûne est léger, presque aérien, et il prie avec attention, il éteint ses désirs malsains, il est agréable à Dieu, et il rend son âme humble en s'élevant ainsi. Rien n'est plus puissant que celui qui prie sincèrement. »
Saint Jean Chrysostome



« Le jeûne a comme ultime finalité d’aider chacun d’entre nous à faire un don total de soi à Dieu ».
Saint Jean-Paul II, repris par Benoît XVI



Prière de la communauté

Prière à l'Esprit-Saint

Père, Fils et Esprit-Saint, je m'avance devant Vous aujourd'hui. Je suis pauvre, pécheur, et bien des fois j'ai chassé de moi votre Présence. Ici, devant Vous, je viens accueillir Votre Miséricorde ; purifiez-moi par votre amour. Esprit-Saint, âme de mon âme, de Toi et Toi seul je reçois la vie. Mon âme est assoiffée de Toi en ce jour. Viens, descend, fraye-toi un chemin dans mon cœur, mon corps et mon esprit. Fais de moi Ton instrument, et qu'en Ta puissance, sans plus attendre, je délivre les captifs, guérisse les malades et nourrisse Tes pauvres, Amen.

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4 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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