La rencontre ou la fuite
Nous avons vraiment du mal à faire reconnaître notre démarche : aller les mains nues à la rencontre des gens de la rue, des gens qui nous font peur. Nous y allons sans sandwich, sans couverture, sans rôle social, sans technique miracle, pour passer d'un contact furtif (bonjour ! Le fond de l'air est frais !) à la rencontre d'un autre, souvent bien différent.
Les masques empêchent la rencontre : cela est évident pour les mondanités, où l'on fait semblant, où il est de bon ton de faire du cinéma. Les différents savoirs peuvent aussi gêner la vraie rencontre : au nom de sa technique, on est bien tenté de faire un diagnostic sur la personne que l'on croise.
Si l'on veut éviter de fuir, par exemple en donnant trois sous, on entre dans le risque de la relation humaine : un homme ou une femme rencontre un homme ou une femme. Je rencontre un autre. Attention à la séduction, chemin de mensonge. Le P.Claverie écrivait justement : "La relation paraît facile à celui-là seul qui domine ou soumet".
Si j'entre dans une relation d'amitié, d'amour, je me mets en danger pour accueillir la différence de l'autre, je m'apprête à la conversion, j'ouvre un chemin de vérité où nous pourrions cheminer ensemble. On met du temps à faire connaissance, à naître ensemble à la vérité. Au début, on peut avoir peur, et on raconte n'importe quoi, ce qui peut plaire à l'autre. Petit à petit, on ose faire la vérité, chercher la vérité. "Celui qui fait la vérité vient à la lumière" (Jean 3,21).
Père Patrick Giros, Lettre aux Amis, Juin 1998.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6