La méditation

Chers Priants;
Que s’est-il passé le jour de l’Annonciation ? Quelles leçons en tirer pour notre Foi ? Un ange vient, il adresse un message à la Vierge, celle-ci sera la mère du Sauveur, elle accepte : « Qu’il me soit fait selon ta parole ». On pourrait penser à "un marché conclu", Dieu est d’accord, Marie est d’accord : le contrat est signé. Mais l’alliance avec Dieu n’est pas une alliance d’égal à égal, il est toujours le plus grand. Dieu a un plan dans lequel il nous propose de nous insérer pour notre plus grand bonheur et que nous pouvons refuser ; mais avec ou sans nous, lui mènera toujours ce plan à terme. Ce n’est pas le oui ou le non de Marie qui permet l’Incarnation, mais la Foi dans la parole qui lui est adressée, qui lui permet de rentrer à la fois dans sa propre destinée et dans le plan que Dieu a sur le monde.
Le message de l’ange n’est pas une proposition mais une affirmation, ce n’est pas un veux-tu, mais un "voici que tu vas concevoir et enfanter un fils...". La Foi n’est pas un choix ponctuel, mais un processus qui nécessite la persévérance, la Foi est l’adhésion ferme et constante à la parole reçue. Notre oui ou non à Dieu n’est pas le oui ou non de notre volonté mais celui de notre Foi ou de notre incrédulité. L’Évangile de Luc nous montre deux beaux exemples, l’Annonciation à Zacharie et l’Annonciation à la Vierge. Dans les deux cas, Zacharie et Marie ont eu envie de répondre à la parole de bonheur qui leur était proposé. Leur volonté disait oui, mais leur réponse de Foi fut différente. Pourtant, tous deux ont reçu une apparition, on pourrait croire que cela suffirait à produire la Foi. Mais ce ne fut pas le cas.
Chez Marie et Zacharie, deux "comment" s’affrontent :

 « Comment vais-je savoir que cela arrivera ? Moi, en effet, je suis un vieillard et ma femme est avancée en âge. »

« Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? » 

La question "comment" interroge un faire, elle est une anticipation de l’intelligence pour développer ensuite un plan d’action en vue d’un objectif. On pourrait croire que la question est la même chez Marie et Zacharie. Pourtant, l’ange répond différemment à chacun, montrant par là la différence d’attitude de l’un et de l’autre. Le "comment" de Zacharie regarde le terrestre et remet en cause le céleste. Il pense selon les critères du naturellement possible ou du naturellement impossible, sans voir que le Dieu du surnaturel s’abaissait à lui pour lui offrir ce surnaturel qui dépasse ses capacités. Zacharie ne refuse pas le plan de Dieu, il aimerait qu’il se réalise, mais il n’y croit pas car sa vie est centrée sur les choses de la terre et non sur celle du ciel. Il reste dans la logique des hommes et non dans celle de Dieu. En faisant cela, il tombe dans un piège fatal, celui des œuvres. Qui ne met pas sa Foi en Dieu met sa Foi en lui-même. Si je ne peux pas faire ce que me demande Dieu, je me décourage, car je ne peux pas être fidèle, je peux même douter dans la bonté de Dieu puisque je n’arrive pas à faire ce qui est bon. Belle tactique de l’ennemi, qui nous guette tellement dans cette période de mi-Carême. Où en sont nos résolutions ? Avons-nous mis notre confiance sur notre propre fidélité pour les accomplir ou sur l’aide de Dieu ? Sommes-nous découragés de les tenir jusqu’au bout ? Le résultat pour Zacharie n’est pas très glorieux, il est mis sur le banc de touche jusqu’à l’accomplissement de la prophétie, il ne pourra plus parler car il a manqué de Foi.

Chez Marie le "comment" regarde non pas la capacité terrestre, mais la puissance de Dieu, elle interroge non pas la capacité de Dieu à réaliser son plan, mais la manière dont il souhaite qu’elle s’ouvre à celui-ci. Cet enfant promis doit-il être d’elle et de Joseph ? Doit-il venir directement du ciel ? La Foi n’est pas un concept vague, elle est une réalité aux implications très concrète, il y a une manière qui convient de répondre à l’appel de Dieu et une autre qui ne convient pas. La Foi n’est jamais passive, elle est toujours tension et action. Marie demande dans quelle direction orienter sa Foi. C’est un "que dois-je croire ?", et non un "dois-je croire ?" Marie aurait pu aller voir Joseph pour réaliser cette promesse, mais alors le salut ne serait pas passé par elle, car Jésus devait naître par l’Esprit Saint et non d’un homme. La Foi nécessite l’intelligence de ce que l’on doit faire. La Foi qui recherche comment agir s’ouvre à une autre dimension de la vie de l’Esprit : l’amour. L’amour découle de la Foi et pas l’inverse.

Conseil pratique

Tenez-vous à ce principe de Foi, ne laissez pas le monde vous dicter la loi du possible ou de l’impossible, mais considérez tout à partir du possible de Dieu.
Relire et méditer cette semaine ces deux passages Lc 1, 5-25 et Lc 1, 26-38. Comment ceux-ci me parlent-t-il de foi ? Quel exemple et contre-exemple me donnent-t-il ?

Défi de la semaine

Prends un temps en présence du Seigneur, puis laisse monter en toi au moment opportun les questions suivantes :
Y a-t-il un aspect de ma vie qui défie ma Foi ? Un échec ? Une peur quelconque qui bloque ma vie ? Etc. Si celle-ci est un obstacle pour me rapprocher de Dieu, je peux être sûr que c’est un lieu où je peux exercer ma Foi. Présente dans ta prière des pas concrets à faire pour dépasser cet obstacle, puis avance vers la victoire en t’accrochant à la grâce que le Seigneur te donne pour atteindre ce but. Sois en sûr, elle ne te fera jamais défaut. En faisant ainsi, tu marcheras dans la Foi et tu seras juste aux yeux de Dieu.

Prière

Seigneur, à l’exemple de Marie, donne-moi de te dire oui par ma Foi, de ne pas considérer les limites du monde présent et mes propres limites, mais de voir, comme dit Jésus, que "tout est possible à celui qui croit". Donne-moi la confiance pour croire sans peur, la persévérance pour marcher sur ce chemin de Foi et l’intelligence de l’amour pour comprendre comment collaborer à ton plan d’amour en moi. Marie, ma Mère, assiste-moi de ta prière et de tes vertus. Amen

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