SAINT JEAN ET SA RELATION PERSONNELLE AVEC JÉSUS

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Récemment une lecture d’un texte de Marc Mallet sur le jardin de Gethsémani a suscité en moi cette réflexion… Plus particulièrement sur le disciple que Jésus aimait : saint Jean

À travers les siècles, l'art sacré a représenté Jean appuyé contre la poitrine du Christ, contemplant son Seigneur, écoutant les battements de Son Cœur Sacré. Ici, se trouve la clé permettant de comprendre comment saint Jean allait trouver la force de se rendre jusqu'au Golgotha pour participer à la Passion du Seigneur : en raison d'une profonde et constante relation personnelle avec Jésus, nourrie par une prière contemplative, saint Jean puisa le courage dans les battements de cœur du Parfait Amour.

Il n'y a pas de crainte dans l'amour, l'amour parfait bannit la crainte.(1Jn4:18)

Simon-Pierre lui fit signe de demander à Jésus de qui il voulait parler. Le disciple se pencha donc sur la poitrine de Jésus et lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? » Jésus lui répondit : « C'est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper dans le plat. »(Jn 13: 24-26)

Oui, l'un de ceux qui participaient au repas eucharistique. Nous pouvons apprendre beaucoup de cette scène, aussi arrêtons-nous-y un instant.

Tout comme saint Jean ne s'est pas emporté et est resté paisible devant la présence de Judas — un « loup » au sein de la hiérarchie — de la même façon nous devons garder le regard fixé sur Jésus et ne jamais perdre la paix. Jean n'était pas en train de fermer les yeux, pas plus n'était-il en train d'enfouir sa tête dans le sable par lâcheté. Sa réaction fut pleine de sagesse et emplie d'un courage qu'il puisa dans sa foi...

... UNE CONFIANCE NON PAS FONDÉE SUR DES IDÉES OU DES PRÉVISIONS HUMAINES, MAIS BIEN SUR DIEU, LE « DIEU VIVANT ». 

(Pape Benoît XVI, Homélie, 2 avril 2009; Vatican.va)

Malheureusement, certains aujourd'hui, à l'instar des autres Apôtres, ont détourné le regard du Christ et se sont focalisés sur les « crises » que traverse l'Église. C'est difficile de ne pas le faire quand la Barque de Pierre gîte et que d'énormes vagues de controverse s'abattent sur ses ponts.

Nous devons garder nos yeux sur Jésus, avoir confiance en Ses desseins et Sa providence. Défendre la vérité ? Absolument !

Confesser la foi ! Toute la foi, pas une partie. Toute ! Conservez cette foi, entièrement, telle qu'elle nous est parvenue, par la voie de la Tradition : toute la foi !(Pape François, Zenit.org, 10 janvier 2014)

Mais agir comme si nous étions à la fois juges et jurés ? Il se passe actuellement une chose très étrange : à moins que l'on se mette à attaquer le clergé et à dénoncer le « Pape de la confusion » ... l'on est considéré en quelque sorte comme moins que catholiques.

Les prêtres n'ont pas besoin de nous pour les juger et les critiquer ; ils ont besoin de nos prières et de notre amour, car Dieu les jugera tels qu'ils furent en tant que prêtres, mais Dieu nous jugera à la façon dont nous aurons traité nos prêtres.

Le danger est de tomber dans le même piège que celui dans lequel tombèrent tant de personnes par le passé : en déclarant subjectivement qu'untel est un « Judas ». La prière et le discernement ne doivent jamais se faire en vase clos ; nous devons toujours discerner avec « l'esprit du Christ », c'est-à-dire avec l'Église — sinon, nous prenons le risque de marcher par inadvertance dans les pas qui ne sont pas ceux de Jean.

Sainte Catherine de Sienne est fréquemment citée de nos jours comme étant une personne n'ayant pas eu peur de se confronter au pape. Mais ces détracteurs oublient un élément essentiel : elle n'a jamais rompu la communion avec lui, et a encore moins agit comme source de division en semant le doute quant à son autorité, affaiblissant de la sorte le respect dû à sa charge.

Même si un pape n'agissait pas comme un « doux Christ sur terre », Catherine croyait que les fidèles devaient le traiter avec le respect et l'obéissance qu'ils montreraient envers Jésus lui-même. « Même s'il était la malice incarnée, nous ne devons pas nous révolter contre lui — mais nous allonger tranquillement et nous reposer sur sa poitrine. » 


JEAN, LE DISCIPLE ENDORMI


Jean finit par s'endormir dans le Jardin des Oliviers, à la suite de Pierre et Jacques, tout comme beaucoup d'entre nous aujourd'hui.

La somnolence des disciples tout au long de l'histoire est un certain manque de sensibilité de l'âme pour le pouvoir du mal... un manque de sensibilité pour Dieu... Nous ne sentons pas Dieu et ainsi, nous ne sentons pas non plus naturellement la force du mal... La somnolence des disciples était le problème non seulement de ce moment, mais est le problème de toute l'histoire... La somnolence des disciples de Jésus, des apôtres [est aussi la nôtre] ; nous ne voyons pas, ne voulons pas voir toute la force du mal, et nous ne voulons pas entrer dans Sa Passion.

À l'arrivée des gardes, les disciples, en proie à la peur et à la confusion, prirent leurs jambes à leur cou. Pourquoi ? Jean n'était-il pas celui qui avait les yeux fixés sur Jésus ? Que s'est-il passé ?

Quand il vit Pierre commencer à courir, puis Jacques, et ensuite les autres... il suivit le mouvement. Tous oublièrent que Jésus était encore là. 

La Barque de Pierre n'est pas comme les autres navires. La Barque de Pierre, malgré les vagues, reste ferme car Jésus est à son bord, et Il ne la quittera jamais.

Jean et les Apôtres prirent la fuite parce qu'ils n'avaient pas « veillé et prié » comme le Seigneur le leur avait commandé. Par la vigilance vient la connaissance ; par la prière vient la sagesse et la compréhension. Ainsi, sans la prière, la connaissance risque non seulement de demeurer stérile, mais elle peut aussi devenir un terreau propice pour l'ennemi, lui permettant de semer les semences de la confusion, du doute et de la peur.

Je peux aisément imaginer Jean en train de regarder de loin, sortant la tête de derrière un arbre et se demandant : « Pourquoi ai-je donc fui loin de Jésus ? Pourquoi suis-je terrifié et ai-je une foi si frêle ? Pourquoi ai-je suivi les autres ? Pourquoi me suis-je laissé influencer pour en arriver à penser comme les autres ? Pourquoi ai-je cédé à la pression de mes pairs ? Pourquoi est-ce que je me comporte comme eux ? Pourquoi suis-je si gêné de rester avec Jésus ? Pourquoi semble-t-Il à présent si faible et impuissant ? Pourtant, je sais qu'Il ne l'est pas. Ce scandale aussi, Il le permet dans Sa Divine Volonté. Aie confiance, Jean, confiance... »

À un moment donné, il prit une profonde inspiration et tourna à nouveau son regard vers son Sauveur.


JEAN, LE DISCIPLE SOUMIS


À quoi donc pensa Jean lorsque la fraîcheur de la nuit apporta avec elle les nouvelles non seulement de la fuite de Pierre, mais aussi de son triple reniement de Jésus ? Jean pourrait-il à nouveau faire confiance à Pierre qui révélait être plus une girouette qu'un "roc" ?

Peut-être une voix rocailleuse sortie des ténèbres murmura à l'oreille de Jean : « Si Pierre ressemble davantage à du sable qu'à un rocher, et que ton Jésus se fait à présent flageller, ridiculiser et cracher dessus... c'est peut-être que toute cette histoire n'est qu'un gros mensonge ? » Et la foi de Jean en fut ébranlée.

Mais elle ne fut pas anéantie.

Il ferma les yeux et tourna à nouveau son regard intérieur vers Jésus... Ses enseignements, Son exemple, Ses promesses... la façon dont Il venait de leur laver les pieds en leur disant : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé... croyez aussi en moi » Tournant les yeux vers le Calvaire, Jean aura pu dire : « Pierre est peut-être "le rocher", mais Jésus est mon Seigneur. » Et ensuite, il se sera rendu au Golgotha, sachant que c'est là-bas que son maître se trouverait bientôt.

 

JEAN, LE DISCIPLE FIDÈLE

Le lendemain, le ciel s'était assombri. La terre s'était mise à trembler. Les moqueries, la haine et la violence se firent de plus en plus féroces. Mais Jean se tenait là, sous la Croix, la Sainte Mère à ses côtés.

Certains me disent qu'ils parviennent à peine à se faire accompagner à l'église des membres de leur famille, tandis que d'autres s'en sont déjà éloignés. Les scandales, les abus sexuels, la confusion, l'hypocrisie, les trahisons, l'homosexualité, le laxisme, le silence... ils ne pouvaient plus en supporter davantage. Mais aujourd'hui, l'exemple de Jean nous montre un chemin différent : celui consistant à demeurer auprès de la Mère du Seigneur, qui est une image de l'Église Immaculée ; et à rester auprès de Jésus, l'Église crucifiée. L'Église est à la fois sainte et pleine de pécheurs.

Oui, Jean se tenait là, tout juste capable de penser, de ressentir, de comprendre... Le « Signe de contradiction » suspendu devant lui était trop difficile à saisir pour l'intelligence humaine. Et puis soudain, une Voix fendit l'atmosphère étouffante :

« Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » (Jn 19: 26-27)

 Et pour Jean ce fut comme si les bras de Marie l'étreignaient, formant en quelque sorte une arche. Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.(Jn 19: 27)

Jean nous enseigne que prendre Marie comme Notre Mère est un moyen assuré de rester fidèle envers Jésus. Jean, uni à Marie (qui, rappelons-le, est une image de l'Église), représente les brebis du troupeau du Christ restées véritablement fidèles. C'est-à-dire qu'il nous faut demeurer unis à l'Église, toujours. La fuir, c'est fuir le Christ. Aux côtés de Marie, Jean nous révèle que rester fidèle à Jésus signifie rester obéissant à l'Église, rester uni à la « pensée du Christ » même lorsque tout semble perdu et nous scandalise. Rester avec l'Église signifie se réfugier en Dieu.

Si nous voulons marcher dans les pas de Jean, alors il nous faut prendre Notre-Dame chez nous, tout comme le fit Jean. Tandis que l'Église nous protège et nous nourrit dans la vérité et à travers les sacrements, la Sainte Mère est, par son intercession et sa grâce, le « refuge » de notre être intérieur.

Car, comme le dit si bien saint Augustin : «le Tout-Puissant n'isole pas totalement les saints de la tentation, mais protège uniquement leur homme intérieur, lieu où réside la foi, de sorte que, par la tentation extérieure, ils puissent croître en grâce. (La Cité de Dieu, livre XX, ch. 8)

Je conclurai par les mots d'un autre « Jean » 

Les flots et la tourmente s'avancent contre nous ; cependant nous ne craignons pas d'être submergés ; car nous nous tenons fermement sur le roc. Que la mer s'élance dans tout son courroux, elle ne brisera pas ce rocher ; que les flots montent, ils ne submergeront pas le navire du Seigneur. Je vous le demande, que craindrions-nous ? La mort ? Mais le Christ est ma vie, et mourir m'est un gain. L'exil, me direz-vous ? Mais la terre est au Seigneur, avec tout ce qu'elle renferme. La confiscation de nos biens ? Mais nous n'avons rien apporté en venant en ce monde, et nous n'emporterons certainement rien en le quittant... Je me concentre donc sur la situation présente et je vous exhorte, mes amis, à avoir confiance. 

—Saint Jean Chrysostome

Saint Jean, priez pour nous. Saint Michel, défendez-nous dans les combats !

Dans le Cœur de Jésus !

Prière de la communauté

Prière à Saint Michel Archange

Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat, soyez notre secours contre la malice et les embûches du démon. Que Dieu exerce sur lui son empire, nous vous le demandons en suppliant. Et vous, Prince de la Milice Céleste, par la force divine, repoussez en enfer Satan et les autres esprits mauvais qui rôdent dans le monde en vue de perdre les âmes. Amen

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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