Mercredi Saint

Lectio Divina pour la Semaine Sainte

Unis à toute la prière de l'Eglise durant cette semaine nous allons prier avec les textes du jour.

En nous approchant de la semaine sainte et du temps Pascal qui s’en suit, nous avons le sentiment d’être admis dans le « Saint des Saints », ce lieu redoutable de la présence de Dieu dans l’ancien Temple de Jérusalem où le grand-prêtre entrait une fois par an pour prononcer le Saint Nom de Dieu. Or, le jour de la mort de Jésus, « le voile du Sanctuaire se déchira en deux, du haut en bas »[1] et à partir de ce jour tout homme assoiffé de Dieu était admis en Sa Présence. Grâce au sacrifice du Christ, le mur du péché qui nous séparait de Dieu était tombé à jamais. En Jésus nous pouvons prononcer le Saint Nom de Dieu d’une façon nouvelle : « Abba ! Mon Papa ! »

Lecture

Lectures du jour : Is 50,4-9a ; Ps 68 ; Mt 26,14-25

La liturgie nous invite à faire une « reprise » de la trahison de Judas, en lisant la version matthéenne en ce jour.

Je vous invite alors à faire votre lectio d’aujourd’hui plutôt avec la première lecture d’Isaïe.

Lisez-la en prière, comme d’habitude, au moins 4 fois.

Méditation

Nous voyons apparaître ici une figure emblématique du deutéro-Isaïe[1], celle du « Serviteur souffrant de Yahvé », que la Tradition chrétienne identifie au Messie. La Bible de Jérusalem nous explique que « dans le livre d’Isaïe sont enclavées quatre pièces lyriques, les ‘chants du Serviteur’ (Is 42,1-9 ; 49,1-6 ; 50,4-11 ; 52,13-53,12). Ils présentent un parfait serviteur d’Yahvé, rassembleur de son peuple et lumière des nations, qui prêche la vraie foi, qui expie par sa mort les péchés du peuple et est glorifié par Dieu. (…)Le Serviteur est le médiateur du salut à venir et cela justifie l’interprétation messianique(…). Jésus les a retenus en les appliquant à sa mission en Lc 22,19-20,37 et Mc 10,45. »

 La liturgie nous propose plusieurs de ces chants pendant la semaine sainte, spécialement dans la célébration de la Passion du Vendredi, où nous lisons le quatrième chant du Serviteur, qui est celui qui exprime le mieux le mystère de rédemption vécu par Jésus pour l’humanité. Nous voyons dans le chant d’aujourd’hui que l’élection du Serviteur est accompagnée d’une effusion de l’Esprit (verset 1), que Dieu annonce une œuvre nouvelle pour nous ouvrir à l’espérance.

L’espérance est en fait essentielle pour que le cœur de l’homme se prépare à recevoir l’intervention de Dieu dans sa vie. Le fait d’écouter une annonce  d’une réalité que nous ne sommes pas encore capables de voir doit nous plonger dans un climat spirituel différent de celui qu’éprouvent ceux qui ne connaissent pas le Seigneur.

Dieu anticipe les joies qu’Il nous promet par l’espérance. Prions avec ce texte et laissons Dieu nous parler des bienfaits que Jésus, Serviteur parfait de Dieu, veut réaliser en nos vies.

[1] Le livre du prophète Isaïe est composé de trois parties qui ne sont pas toutes du prophète Isaïe lui-même. La première partie correspond à la vie et au ministère d’Isaïe, et va du chapitre 1 au 39 ; la deuxième partie appelée « Deutéro-Isaïe », va du chapitre 40 au 55, et correspond à la fin de l’exil de Babylone ; la troisième partie, appelée « Trito-Isaïe », va du chapitre 56 au 66. Les deux dernières parties ont été rédigées par les disciples du prophète, ce qui explique la continuité de l’esprit prophétique attribué à Isaïe.

Prière

 

Comment va notre espérance ? « Selon la foi chrétienne, la « rédemption », le salut n'est pas un simple donné de fait. La rédemption nous est offerte en ce sens que nous a été donnée l'espérance, une espérance fiable, en vertu de laquelle nous pouvons affronter notre présent: le présent, même un présent pénible, peut être vécu et accepté s'il conduit vers un terme et si nous pouvons être sûrs de ce terme, si ce terme est si grand qu'il peut justifier les efforts du chemin.(…) »[1] Et quel est ce terme ? Benoît XVI nous l’explique en racontant l’histoire de Joséphine Bakhita. Ecoutons-le :

            « L'exemple d'une sainte de notre temps peut en quelque manière nous aider à comprendre ce que signifie rencontrer ce Dieu, pour la première fois et réellement. Je pense à l'Africaine Joséphine Bakhita, canonisée par le Pape Jean-Paul II. Elle était née vers 1869 – elle ne savait pas elle-même la date exacte – dans le Darfour, au Soudan. À l'âge de neuf ans, elle fut enlevée par des trafiquants d'esclaves, battue jusqu'au sang et vendue cinq fois sur des marchés soudanais. En dernier lieu, comme esclave, elle se retrouva au service de la mère et de la femme d'un général, et elle fut chaque jour battue jusqu'au sang; il en résulta qu'elle en garda pour toute sa vie 144 cicatrices. Enfin, en 1882, elle fut vendue à un marchand italien pour le consul italien Callisto Legnani qui, face à l'avancée des mahdistes, revint en Italie. Là, après avoir été jusqu'à ce moment la propriété de « maîtres » aussi terribles, Bakhita connut un « Maître » totalement différent – dans le dialecte vénitien, qu'elle avait alors appris, elle appelait « Paron » le Dieu vivant, le Dieu de Jésus Christ.

Jusqu'alors, elle n'avait connu que des maîtres qui la méprisaient et qui la maltraitaient, ou qui, dans le meilleur des cas, la considéraient comme une esclave utile. Cependant, à présent, elle entendait dire qu'il existait un « Paron » au-dessus de tous les maîtres, le Seigneur des seigneurs, et que ce Seigneur était bon, la bonté en personne. Elle apprit que ce Seigneur la connaissait, elle aussi, qu'il l'avait créée, elle aussi – plus encore qu'il l'aimait. Elle aussi était aimée, et précisément par le « Paron » suprême, face auquel tous les autres maîtres ne sont, eux-mêmes, que de misérables serviteurs. Elle était connue et aimée, et elle était attendue. Plus encore, ce Maître avait lui-même personnellement dû affronter le destin d'être battu et maintenant il l'attendait « à la droite de Dieu le Père ». Désormais, elle avait une « espérance » – non seulement la petite espérance de trouver des maîtres moins cruels, mais la grande espérance: je suis définitivement aimée et quel que soit ce qui m'arrive, je suis attendue par cet Amour. Et ainsi ma vie est bonne. Par la connaissance de cette espérance, elle était « rachetée », elle ne se sentait plus une esclave, mais une fille de Dieu libre. Elle comprenait ce que Paul entendait lorsqu'il rappelait aux Éphésiens qu'avant ils étaient sans espérance et sans Dieu dans le monde – sans espérance parce que sans Dieu. Aussi, lorsqu'on voulut la renvoyer au Soudan, Bakhita refusa-t-elle; elle n'était pas disposée à être de nouveau séparée de son « Paron ». Le 9 janvier 1890, elle fut baptisée et confirmée, et elle fit sa première communion des mains du Patriarche de Venise. Le 8 décembre 1896, à Vérone, elle prononça ses vœux dans la Congrégation des Sœurs canossiennes et, dès lors – en plus de ses travaux à la sacristie et à la porterie du couvent –, elle chercha surtout dans ses différents voyages en Italie à appeler à la mission: la libération qu'elle avait obtenue à travers la rencontre avec le Dieu de Jésus Christ, elle se sentait le devoir de l'étendre, elle devait la donner aussi aux autres, au plus grand nombre de personnes possible. L'espérance, qui était née pour elle et qui l'avait « rachetée », elle ne pouvait pas la garder pour elle; cette espérance devait rejoindre beaucoup de personnes, elle devait rejoindre tout le monde. »[2]

[1] BENOIT XVI, Encyclique Spe Salvi, n .1

[2] BENOIT XVI, Lettre encyclique Spe Salvi,n.3

Contemplation

Priez et laissez le Seigneur renouveler votre espérance à partir d’une rencontra profonde et personnelle avec lui.

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Prière à l'Esprit Saint

Viens, Esprit Saint, remplis les cœurs de tes fidèles, et embrase-les du feu de ton amour. Envoie, Seigneur, ton Esprit, et tout sera créé, Tu renouvelleras la face de la terre. Prions : Seigneur notre Dieu, par l'illumination de l'Esprit Saint, tu as instruit les cœurs de tes fidèles; rends-nous dociles à ton Esprit pour apprécier ce qui est juste et donne-nous d'éprouver toujours le réconfort de sa présence. Par le Christ notre Seigneur. Amen.

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