Agonie de Jésus au jardin des oliviers 6 / 6
Suite et fin de la méditation du Padre Pio sur l'agonie de Jésus au jardin des oliviers.
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Mais voyez ! Jésus se lève de la poussière, fort, invincible. N’a-t-il pas désiré ‘’d'un grand désir ‘’ ce banquet de sang ? Il secoue son désarroi, il essuie la sueur sanglante de sa Face, il va d'un pas ferme vers l'entrée du Jardin.
Où vas-tu, Jésus ? N'étais-tu pas, il y a un instant, proie de l'angoisse et de la douleur ? Ne t'ai-je pas vu tremblant et comme écrasé sous le poids cruel des épreuves qui doivent s'abattre sur toi ? Où vas-tu de ce pas intrépide et hardi ? A qui veux-tu te livrer ?
Ecoute, mon enfant : les armes de la prière m’ont aidé à vaincre, mon esprit a dompté la faiblesse de la nature. La force m'est venue dans la prière et maintenant, je puis faire face. Suis mon exemple et traite avec le ciel, comme moi je l'ai fait !
Jésus approche des apôtres. Ils dorment toujours ! L'émotion, l'heure tardive, le pressentiment de quelque chose d'horrible et d'irréparable, la fatigue les a fait sombrer dans un sommeil de plomb. Jésus a pitié de leur faiblesse. " L'esprit est prompt, mais la chair est faible ! "
Jésus s'écrie : "' Dormez maintenant et reposez-vous. " Il s'arrête un instant. L'entendant venir, avec un grand effort, ils entrouvrent les yeux... Jésus reprend : " C'est assez. Voici que l'heure est proche ! Le Fils de l'homme va être livré aux mains des pécheurs... Levez-vous, allons ! Celui qui me trahit est tout près ! "
Jésus voit toutes choses de ses yeux divins. Il semble dire : Vous, mes amis et disciples, vous dormez, tandis que mes ennemis veillent et approchent pour m'arrêter ! Toi, Pierre, qui tantôt te croyais assez fort pour me suivre jusque dans la mort, voici que maintenant tu dors ! Depuis le commencement tu m'as donné des preuves de ta faiblesse ! Mais sois tranquille. J'ai revêtu ta faiblesse et j'ai prié pour toi. Lorsque tu auras confessé ta faute, je serai ta force et tu paîtras mes agneaux... Et toi, Jean, toi aussi tu dors ? Toi qui viens de sentir les battements de mon cœur, tu n'as pu veiller une heure avec moi ? Levez-vous, partons, plus de temps pour dormir ! L'ennemi est à la porte ! C'est l’heure de la puissance des ténèbres. Partons ! De plein gré, je m'en vais à la rencontre de la mort. Judas se hâte pour me trahir et je vais à sa rencontre ! Je n'empêcherai pas les prophéties de s'accomplir à la lettre ! Mon heure est venue : l'heure de l'infinie Miséricorde.
Des pas résonnent, des torches allumées remplissent le jardin d'ombre et de pourpre. Jésus avance, suivi de ses disciples, intrépide et calme.
- O mon Jésus, donne-moi ta force lorsque ma pauvre nature se révolte devant les maux qui la menacent, afin que je puisse accepter avec amour les peines et les détresses de cette vie d'exil. J'adhère de toutes mes forces à tes mérites, à tes peines, à ton-expiation, à tes larmes, afin que je puisse travailler avec toi à l'œuvre du salut et que j'aie la force de fuir le péché cause unique de ton agonie, de ta sueur sanglante et de ta mort
Détruis en moi tout ce qui te déplaît et imprime dans mon cœur, avec le feu de ton saint amour, toutes tes souffrances. Embrasse-moi si intimement, d'une étreinte si forte et si douce, que jamais je ne te laisse seul dans tes cruels tourments.
Je ne demande qu'un seul repos : sur ton Cœur. Je ne désire qu'une seule chose : de participer à ta sainte Agonie. Puisse mon âme s'enivrer de ton sang et se nourrir du pain de ta douleur !
Amen.
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« Tout est consommé. » (Jean 19, 30)
Les prophéties anciennes sont accomplies comme le montrent les précédentes paroles du Christ en croix qui renvoient aux Écritures. Mais aussi, et surtout, est accomplie la volonté du Père. Par le Christ, la création toute entière s’est vue montrer la voie de son Salut, et par la souffrance de la croix l’œuvre rédemptrice est achevée. Le Christ ayant accompli son œuvre peut paisiblement s’en remettre à la mort. Cette parole est une invitation à placer notre confiance en Lui : s’il affirme que tout est consommé au moment de sa passion, c’est que sa mort pour nous est véritablement la culminance de son œuvre rédemptrice et qu’après elle ne peut venir que la parousie où, après que tout ait été consommé, tout sera « soumis au Père ».
« Père, entre tes mains je remets mon esprit. » (Luc 23, 46)
Parce que le Fils a fait son œuvre, il peut désormais s’en remettre au Père avec tout ce qu’il a pris sur Lui pour notre Salut. Le cardinal Journet insiste sur cet abandon volontaire, librement consenti, qui est celui seul que Dieu regarde en chaque homme. Pour Dieu ne compte que ce que nous avons fait librement, dans le bien comme dans le mal. Aussi, la fin de cette vie temporelle du Christ, qui ne recommencera plus jamais, marque le début de la vie de l’Église, par laquelle nous sommes tous unis en Lui. « Le Christ est mort, l’Église naît, le monde est sauvé. » Le Christ est mort, vive le Christ ! Mais non pas comme un simple succession, comme une constance : maintenant que tout est consommé, que nous avons vu le chemin la vérité et la vie qu’Il nous désigne jusque sur la croix, tout peut commencer pour le monde renouvelé dans le corps de l’Agneau, dans le sang et l’eau jaillissant de son côté.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6