Agonie de Jésus au jardin des oliviers 5 / 6
En ce Jeudi saint, suite de la méditation du Padre Pio sur l'agonie de Jésus au jardin des oliviers.
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Jésus retourne au lieu de sa prière, épuisé et dans une extrême affliction. Il tombe plutôt qu'Il ne se prosterne. Il se sent comme broyé par une mortelle angoisse et sa prière se fait encore plus intense.
Le Père détourne son regard comme s'Il était le plus abject des hommes.
Il me semble entendre les plaintes du Sauveur : ‘’Si l'homme du moins pour qui je suis dans la peine, voulait profiter des grâces que je lui obtiens par mes si grandes souffrances ! Si du moins il reconnaissait à sa juste valeur le prix que je paie pour le racheter et pour lui donner la vie de fils de Dieu ! Ah, cet amour me déchire le cœur bien plus cruellement que les bourreaux ne déchireront tout à l’heure ma chair…"
Il voit l’homme qui ne sait pas, parce qu'il ne veut pas savoir; qui blasphème le Sang Divin et ce qui est bien plus irréparable, le tourne à sa damnation. Combien peu en profiteront, combien d'autres courront vers leur perte !
Dans la grande détresse de son Cœur, il continue à répéter : ‘’Quae utilitas in sanguine meo ? Combien peu profitent-ils de mon Sang ! ‘’
Mais la pensée de ce petit nombre suffit à lui faire affronter la passion et la mort.
Plus rien ni personne chez qui il puisse aller chercher une goutte de réconfort. Le ciel lui est fermé. L'homme, quoi qu’écrasé par le poids des péchés, est ingrat et ignore son amour. Il se sent submergé de douleur et crie dans les affres de l’agonie : " Mon âme est triste jusqu'à la mort ! "
Sang divin, tu jaillis irrésistiblement du Cœur de Jésus, tu coules de tous ses pores pour laver cette pauvre terre ingrate. Permets-moi de te recueillir, Sang très précieux, surtout ces premières gouttelettes. Je veux te garder dans le calice de mon cœur. Tu es une preuve irréfutable de cet Amour qui, seul, t'a fait couler. Je veux me purifier en toi, ô sang très précieux ! Je veux purifier toutes les âmes souillées par le péché. Je veux t'offrir au Père.
C'est le Sang de son Fils Bien-Aimé qui est venu sur cette terre pour la purifier. C'est le Sang de son Fils qui remonte vers son trône pour réconcilier sa Justice outragée. La satisfaction est en vérité surabondante !
Mais alors, Jésus est-il au bout de ses souffrances ?
Eh non, il ne veut pas endiguer les torrents de son amour ! Il faut que l'homme sache combien lui, l'Homme-Dieu, l'aime. Il faut que l'homme sache jusqu'à quels abîmes d'abjection peut réduire un si extrême amour. Même si la Justice du Père est satisfaite par cette sueur du Sang très Précieux, l'homme a besoin de preuves palpables de cet Amour.
Jésus ira donc jusqu'au bout : jusqu'à la mort, ignominieuse, sur la Croix.
Le contemplatif saisira peut-être une ombre de cet amour qui le réduit aux affres de la sainte agonie du Jardin des Oliviers. Mais celui qui vit empêtré dans les affaires matérielles et qui cherche le monde plus qu’il ne cherche le ciel, doit le voir aussi extérieurement, cloué à la Croix, pour que du moins la vue de son Sang et de sa cruelle Agonie le touche.
Non, son Cœur rempli d'amour n'a pas assez ! Se reprenant, il prie de nouveau : " Père, si ce calice ne peut passer sans que je le boive, que ta volonté soit faite ! "
A partir de cet instant Jésus répond, du fond de son Cœur consumé d'amour au cri de l'humanité qui réclame sa mort comme prix de Rédemption. A la sentence de mort que son Père prononce au ciel, la terre répond en réclamant sa mort ! Jésus incline sa tête adorable : " Père, si ce calice ne peut passer sans que je le boive, que ta volonté et non pas la mienne soit faite. "
Et voici que le Père lui envoie un ange consolateur. Quel réconfort un ange peut-il offrir au Dieu Fort, au Dieu Invincible au Dieu Tout-Puissant ? Mais ce Dieu a voulu devenir passible. Il a pris sur lui toute notre faiblesse. C'est l'Homme des douleurs, aux prises avec l'Agonie. C'est son amour qui le fait suer des gouttes de sang.
Il prie son Père pour lui-même et pour nous. Son Père refuse de l'exaucer, car il doit mourir pour nous. Je pense que l'Ange se prosterne profondément devant la Beauté éternelle, ternie de poussière et de sang, et qu'avec un respect indicible il supplie Jésus de boire le calice à la gloire du Père et pour le rachat des pécheurs.
Il a prié ainsi, afin de nous apprendre de recourir au ciel seul lorsque nos âmes sont désolées comme la sienne.
Lui, notre Force, viendra à notre aide, puisqu'il a consenti à assumer toutes nos détresses.
Oui, mon Jésus, il faut maintenant que tu boives le calice jusqu'à la lie ! Te voici voué à la plus cruelle mort.
Jésus, que rien ne me sépare de toi : ni vie, ni mort ! Si j'adhère à tes souffrances tout au long de ma vie, avec infiniment d'amour, il me sera donné de mourir avec toi au Calvaire et de monter avec toi dans la Gloire. Si je te suis dans les tourments et dans les persécutions, tu me rendras digne de t'aimer un jour dans le face à face du ciel et de chanter éternellement tes louanges en action de grâce pour ta cruelle Passion.
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« J’ai soif. » (Jean 19, 28)
C’est ainsi que s’exprime le désir de Dieu de nous voir venir jusqu’à Lui. Sur sa croix, il n’y a qu’un homme pour venir au Christ et lui donner à boire : c’est à nous d’aller vers ce crucifié qui souffre pour nous et semblable à nous, de nous approcher de Lui qui est notre rédemption, et de participer amoureusement avec Lui à cette rédemption. Il veut nous unir à Lui, car « Jésus a eu soif de la gloire de Dieu et du salut du monde. Il aime tant ceux qui connaissent une pareille soif. Il leur promet des sources vives. » Jésus a soif pour nous, pour nous faire venir à Lui et il a soif comme nous, comme nous devons avoir soif de la gloire de Dieu et du salut du monde qui sont notre avenir. Un avenir dont nous savons désormais qu’il commence ici et maintenant, à chaque instant, à chaque infime parcelle de temps qui passe et où nos cœurs d’hommes décident de se tourner ou non vers Lui.
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Demain, vendredi Saint, si nous le pouvons, pensons à nous organiser, s'il est possible, non seulement dans la journée, pour suivre un chemin de croix, et assister à l'office de ce jour, mais le lendemain matin à assister à l'office appelé ''office des ténèbres''. Cet office est assez long, de l'ordre de 2 heures, et on éteint après chaque psaume les bougies disposées sur l'autel. Vers la fin on éteint peu à peu l'éclairage de l'église, puis on cache la dernière bougie derrière l'autel pour figurer la mise au tombeau du Christ. Le dernier symbole est donné par la résurrection du Christ ou le tremblement de terre qui l'accompagna est figuré par la frappe des mains des fidèles sur leur missels.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6