Deuxième dimanche de Carême
Image : Liturgie, abbaye de Mondaye
« Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre » (Lc 9, 28b-36)
Méditation
Le récit de la Transfiguration, c’est réellement l’éclair lumineux dans la nuit de la Foi, comme une source d’énergie qui prévient tous les découragements possibles comme les questions que nous pouvons nous poser : notre marche à la suite du Christ a-t-elle un sens ? Nous conduit-elle quelque part ?
Est-ce que ce ne sont pas là le genre de questions qu’ont pu se poser ces deux personnages, Moïse et Elie, qui entourent le Christ sur la montagne ? Car ils évoquent tous deux combien, après le départ dans l’espérance avec Abraham, Israël a vécu de longs moments de doutes, de rejets, de détresses. Les prophètes ont tout fait jusqu’à donner leur vie (relire ici la parabole des vignerons homicides en Luc 20, 9-19) pour maintenir la flamme en la perspective du Messie à venir. C’est l’un de ces prophètes qui nous transmet sa parole de Foi vive : « le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je crainte ?... Mon cœur m’a redit ta parole : "Cherchez ma face !"… C’est ta face, Seigneur, que je cherche » (Psaume 26).
Or voilà que « cette face » désirée, recherchée, apparaît : « Pendant qu’il priait son visage devint tout autre ». (S. Matthieu nous dit : « Son visage resplendit comme le soleil » 17, 2). C’est la nouveauté radicale car, face à Jésus, les disciples sont les témoins d’une véritable théophanie ; leur vie en est bouleversée, déjà, avant d’être les témoins de la résurrection ; ils ne pourront jamais garder pour eux ce qu’ils ont vécu là sur la montagne. Saint Pierre dira : « En effet, ce n’est pas en nous mettant à la traîne de fables tarabiscotées que nous vous avons fait connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ, mais pour l’avoir vu de nos yeux dans tout son éclat » (1 P 1, 16).
Saint Jean était avec Pierre et André sur la montagne ; dans sa première lettre, il se présente comme un témoin passionné ; tellement il a le désir de partager ce dont il a été le témoin que les mots se bousculent lorsqu’il s’exprime (1 Jn 1, 1-3) :
Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du verbe de vie… nous vous l’annonçons à vous aussi afin que vous aussi, vous soyez en communion avec nous et notre communion est communion avec le Père et avec son fils Jésus-Christ.
Ils ont vu et ils ont entendu une parole céleste : « C’est mon Fils Bien-aimé, écoutez-le ! ».
Prière
Seigneur, ouvre l’oreille de mon cœur pour qu’il devienne une bonne terre en laquelle la semence de ta Parole pourra porter du fruit, Toi qui me redis : « Si quelqu’un m’aime, il observera ma parole et mon Père l’aimera, nous viendrons à lui et nous établirons chez lui notre demeure » (Jn 14, 23).
Par ta Parole, je me laisse « enlever » en cet amour pour qu’il me saisisse et me fasse passer d’une vie « figée » à une vie « transfigurée » !
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10 commentaires
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6