Pardon,  mon Dieu, pardon de toutes mes infidélités de chaque jour ! Pardon d’être si paresseux à me lever le matin, pardon de vous prier si mal, pardon de garder si peu votre présence tout le jour, pardon de ne pas vous faire d’assez fréquentes visites au Saint Sacrement, pardon de l’empressement excessif que je mets dans les travaux matériels, pardon de consacrer quelquefois trop de temps au travail pas assez à la prière, pardon d’être gourmand, de manger trop le soir, pardon de me tenir si mal, avec tant de nonchalance, soit à l’église, soit ailleurs où je suis toujours en votre présence, mon Dieu !  Pardon de penser à ce qu’on peut dire de moi, d’avoir le goût de l’estime des hommes, de m’estimer moi-même hélas !  Pardon de tout cet orgueil; pardon d’aimer si peu la Croix, de tant la fuir, de si peu la désirer, pardon d’avoir si peu de désirs de souffrir et d’être méprisé pour Vous !  Pardon pour tout le reste !

                           (Nazareth, méditation, 1897)