Libres - Jour 2

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Oser la liberté

Durant cette première journée, nous vous proposons d’oser. Car si on ne se lance pas, on ne peut y parvenir. Donc oser, oser aimer, oser réfléchir, oser choisir, oser la liberté !

  

« Eveille-toi, toi qui dors, lève-toi d'entre les morts et sur toi luira le Christ. » (Ep 5, 14)

 

Oser la liberté – Textes assemblés pour une association catholique de jeunes étudiants et professionnels

Débutons tout d’abord par un voyage avec le Père Vincent Thiallier qui commente la première épître de St Jean VII, 8 lors de sa retraite de l’Avent de 2017 :

« Imaginons que je me trouve au centre d’une place circulaire, sur laquelle débouche un certain nombre de rues. Je revendique ma liberté et mon droit de choisir l’orientation qui me plaît. Cependant si je m’avance dans une rue, je m’éloigne des autres et ce choix commence à me contraindre. Suis-je aussi libre d’avancer dans toutes les directions ? Le plus sûr n’est-il pas de retourner au centre de cette place, de n’en plus bouger, à peu près dans la situation d’un chien en laisse ? Voilà bien les risques d’une liberté revendiquée pour elle-même.

En revanche, si j’ai le projet d’aller quelque part, alors je choisis mon itinéraire. Je peux faire un détour ou aller au plus court ; au plus facile ou au plus rapide. Il me reste une possibilité infinie de choix, mais ils sont tous orientés dans une direction. La liberté des enfants de Dieu est bien celle-là, orienté vers l’amour de Dieu, elle peut emprunter des chemins variés, mais elle ne saurait nous contraindre à rester au point de départ. C’est en ce sens qu’on peut entendre la formule de saint Augustin « aime et fais ce que tu veux » »

 Il n’est pourtant jamais aisé de choisir, de prendre le bon chemin, de ne pas se tromper pour ‘bien’ suivre le Christ. C’est bien à cela que Dieu nous a destiné : être des Hommes libres qui le suivent par amour. Ainsi le Catéchisme de l’Eglise Catholique (CEC) nous dit :

« La liberté est le pouvoir, enraciné dans la raison et la volonté, d’agir ou de ne pas agir, de faire ceci ou cela, de poser ainsi par soi-même des actions délibérées. Par le libre arbitre chacun dispose de soi. La liberté est en l’homme une force de croissance et de maturation dans la vérité et la bonté. La liberté atteint sa perfection quand elle est ordonnée à Dieu, notre béatitude. Tant qu’elle ne s’est pas fixée définitivement dans son bien ultime qu’est Dieu, la liberté implique la possibilité de choisir entre le bien et le mal, donc celle de grandir en perfection ou de défaillir et de pécher. Elle caractérise les actes proprement humains. Elle devient source de louange ou de blâme, de mérite ou de démérite.» (CEC n°1731 à 1733)

Il revient donc à chacun de nous de faire des choix et les bons, car « le choix de la désobéissance et du mal est un abus de la liberté et conduit à " l’esclavage du péché " (cf. Rm 6, 17). » (CEC 1733) Mais quelle est notre responsabilité dans cette liberté ? Selon le Catéchisme de l’Eglise Catholique toujours, « chaque personne humaine, créée à l’image de Dieu, a le droit naturel d’être reconnue comme un être libre et responsable. […] La liberté de l’homme est finie et faillible. De fait, l’homme a failli. Librement, il a péché. En refusant le projet d’amour de Dieu, il s’est trompé lui-même ; il est devenu esclave du péché. Cette aliénation première en a engendré une multitude d’autres. L’histoire de l’humanité, depuis ses origines, témoigne des malheurs et des oppressions nés du cœur de l’homme, par suite d’un mauvais usage de la liberté ». (CEC 1738-1739) Afin de ne pas tomber dans l’esclavage du péché, il nous faut donc choisir par amour le bon chemin.

 Le Cardinal Vingt-Trois disait lors de la fête du Séminaire de Paris le 6 Décembre 2008 que « l’appel de Dieu n’est pas la prescription de prendre tel chemin plutôt que tel autre, c’est un appel gratuit qui s’adresse à la liberté de l’amour. » Il poursuit : « Il n’y a pas de service de l’Évangile, il n’y a pas de service du Christ, il n’y a pas de vocation, qu’elle soit sacerdotale, religieuse ou laïque, il n’y a pas de projet de vie, s’il n’y a pas de liberté, car c’est seulement dans le dialogue de la liberté du cœur avec le Christ que se construit une relation forte, à travers laquelle chacun de nous découvre jour après jour ce vers quoi Dieu l’appelle. Quand je dis "vers quoi", je ne peux pas préciser plus. Je ne sais pas vers quoi Dieu vous appelle. […] Au moment où nous sommes encore devant plusieurs possibilités, notre liberté s’engage progressivement pour une seule de ces possibilités.» Pour cela, il nous faut vouloir être libre. Mgr Jérôme Beau dans sa retraite de Carême 2018 disait :

« Parce qu’il n’y a pas d’amour qui ne se dise dans la liberté et il n’y a pas de liberté véritable sans amour. Mais quelle est l’idole qui nous rend captif aujourd’hui ? Quel est notre maître ? Une idole est un bien créé que l’on croit posséder et qui nous possède. Ce bien créé peut être l’argent, le plaisir, la technique ou autre. Nous pourrions trouver de nombreuses idoles, si nous avions à les énumérer. Aspirer à la liberté, c’est être capable aussi, dans le secret de son cœur, de laisser le Seigneur nous dire : voilà ton idole, ce bien créé que tu crois posséder et qui te possède, te rend captif. Le Seigneur a été envoyé « annoncer aux captifs la délivrance » (Is 61, 1). Aujourd’hui, il faut recevoir cette annonce de la part du Seigneur. Quelle est l’idole que vous voulez briser, « le veau d’or » (cf. Ex 32) que vous voulez rejeter ? Aspirez à la liberté. Aspirez à l’aventure de suivre l’amour du Seigneur, de se donner à l’autre, et peut-être à ce renouvellement intérieur qui est de laisser remonter ces moments qui vous ont marqué dans votre vie, où vous avez vraiment découvert, ressenti ce qu’est l’amour véritable, où vous avez eu un moment d’une vraie joie et d’une vraie liberté. Laissez-les remonter à vous comme l’expression de l’aspiration au bonheur que vous voulez vivre aujourd’hui et demain. »

Alors, libérés de nos chaînes nous pourrons oser comme le poursuit Mgr Beau : « Je suis venu, dit le Seigneur, pour que vous soyez des hommes et des femmes qui appartiennent à la liberté, qui osiez. Osez annoncer, vivre, croire, construire, osez l’aventure. Oser donner ce que vous n’aviez pas encore donné comme geste, comme regard, comme rencontre. Laissez cette force agir en vous, la force qui construit et vous projette dans l’avenir. »

 Et si les chemins nous semblent insurmontables, n’oublions pas que Dieu avant nous a emprunté le chemin, le premier il a osé par amour, en toute liberté : « Le Seigneur a osé prendre « résolument le chemin de Jérusalem » (Lc 9, 51). Il a osé entrer dans le combat pour le salut des hommes, osé assumer en lui le tout de l’homme pour que le tout de l’homme soit sauvé. […] Et si vous avez l’impression que tout est fermé devant vous, qu’il n’y a pas d’issue, simplement je vous le promets : Dieu vous ouvre un passage. Il vous ouvre aujourd’hui un passage par pure grâce, par pur amour. Il n’attend pas que vous méritiez cette ouverture. Dieu agit en nous sans mérite de notre part. Il suffit d’oser être à genoux devant lui pour lui demander : « Dieu, viens à mon aide, Seigneur, à notre secours. » (Mgr Beau – Retraite de carême 2018) Il nous faut ainsi implorer Dieu d’obtenir sa grâce, car, « la grâce du Christ ne se pose nullement en concurrente de notre liberté, quand celle-ci correspond au sens de la vérité et du bien que Dieu a placé dans le cœur de l’homme. Au contraire, comme l’expérience chrétienne en témoigne notamment dans la prière, plus nous sommes dociles aux impulsions de la grâce, plus s’accroissent notre liberté intime et notre assurance dans les épreuves, comme devant les pressions et les contraintes du monde extérieur. Par le travail de la grâce, l’Esprit Saint nous éduque à la liberté spirituelle pour faire de nous de libres collaborateurs de son œuvre dans l’Église et dans le monde. » (CEC n°1742)

 Alors chers amis, retournons « au centre d’une place circulaire, sur laquelle débouche un certain nombre de rues » et empruntons une route, sans crainte. « Quand on est conduit par un Dieu de force et de lumière, on ne peut pas se tromper. » disait Saint Jean-Marie Vianney. Mgr Beau continuait ses enseignements en disant : « Il y a des élans du cœur qu’il ne faut pas retenir. Ces élans du cœur, ces élans de vie sont justement ce qui va traduire dans la réalité que notre vie est plus grande que nous-mêmes parce que notre vie est porteuse de Dieu. » Courage, avancez au large et comme disait Saint Jean-Paul II « N’ayez pas peur ! », portez Dieu au monde, annoncez l’amour, osez la liberté !

 

Poser un geste, méditer, prier, offrir

Il pourrait être bon de se questionner sur nos choix afin de savoir si nous osons vraiment :

  • Suis-je aussi libre d’avancer dans toutes les directions comme le suggère le Père Thiallier ?
  • Comment se manifeste ma liberté : je fais ce que je souhaite en bien, je choisi le mal, je prend la décision de ne pas choisir ?
  • Ma liberté est-elle coordonnée à Dieu ? Est-ce que j’écoute sa volonté ?
  • Ai-je conscience que lorsque je pèche, je refuse la liberté offerte par Dieu ?
  • Si je suis libre, est-ce que j’exprime mon amour ?
  • Est-ce que j’ose ? Parler, éduquer, rêver, paraître… ? Comme Jésus a lui-même osé avant moi.
  • Suis certains que lorsque je suis conduit par Dieu, je ne peux pas me tromper ?

Osez - D'après un poème d'Albert Coccoz Osez prendre des risques !

Prendre des risques, c'est s'exposer à une possibilité de perdre.

Rire, c'est prendre le risque de paraître stupide.

Pleurer, c'est prendre le risque de paraître sentimental.

Aller vers l'autre, c'est prendre le risque d'un engagement.

Montrer ses sentiments, c'est courir le risque de dévoiler au grand jour son moi profond.

Exposer aux autres ses idées et ses rêves, c'est risquer leurs moqueries.

Aimer, c'est risquer de ne pas être aimé en retour.

Vivre, c'est risquer la mort.

Espérer, c'est risquer la déception.

Essayer, c'est risquer l'échec.

Et pourtant nous devons prendre des risques

car le plus grand péril dans la vie est de ne prendre aucun risque.

Celui qui ne risque rien ne fait rien, n'a rien et n'est rien.

Vous pouvez peut-être échapper à la douleur et au chagrin en ne

prenant aucun risque, mais alors vous ne pourrez tout simplement ni

apprendre, ni ressentir, ni changer, ni grandir, ni aimer, ni vivre.

Seul est libre celui qui ose prendre des risques

 

Prière de la communauté

Acte d'amour du Curé d'Ars

Je vous aime, ô mon Dieu, Et mon seul désir est de vous aimer Jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer. Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement. Je vous aime, ô mon dieu, Et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais La douce consolation de vous aimer. Ô mon Dieu, Si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, Du moins, je veux que mon cœur Vous le répète autant de fois que je respire. Ah ! Faîtes-moi la grâce de souffrir en vous aimant, De vous aimer en souffrant, Et d’expirer un jour en vous aimant en sentant que je vous aime. Et plus j’approche de ma fin, Plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il.

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2 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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La vieillesse, temps de vie, temps de Dieu

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