« Celui qui n’est pas avec moi est contre moi »
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, Jésus expulsait un démon qui rendait un homme muet. Lorsque le démon fut sorti, le muet se mit à parler, et les foules furent dans l’admiration. Mais certains d’entre eux dirent : « C’est par Béelzéboul, le chef des démons, qu’il expulse les démons. » D’autres, pour le mettre à l’épreuve, cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel. Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit : « Tout royaume divisé contre lui-même devient désert, ses maisons s’écroulent les unes sur les autres. Si Satan, lui aussi, est divisé contre lui-même, comment son royaume tiendra-t‑il ? Vous dites en effet que c’est par Béelzéboul que j’expulse les démons. Mais si c’est par Béelzéboul que moi, je les expulse, vos disciples, par qui les expulsent-ils ? Dès lors, ils seront eux-mêmes vos juges. En revanche, si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le règne de Dieu est venu jusqu’à vous. Quand l’homme fort, et bien armé, garde son palais, tout ce qui lui appartient est en sécurité. Mais si un plus fort survient et triomphe de lui, il lui enlève son armement, auquel il se fiait, et il distribue tout ce dont il l’a dépouillé. Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. »
(Lc 11, 14-23)
Écouterez-vous sa parole ?
[L’auteur appuie sa méditation sur des citations d’Etty Hillesum, juive hollandaise morte à Auschwitz, grande figure spirituelle contemporaine.]
« Il faut être toujours plus économe de paroles insignifiantes pour trouver les quelques mots dont on a besoin. Le silence doit nourrir de nouvelles possibi-lités d’expression. » Ce même silence, qui enveloppe encore mystérieusement le muet auquel le Seigneur Jésus a pourtant rendu la parole, lui ne dit rien, alors que les pharisiens s’accrochent désespérément à leurs conjectures et leurs infinis soupçons. Dans la mesure du possible, il serait beau de créer nous aussi, dans notre vie – parfois si inutilement chaotique, jusque dans les monastères – une atmosphère plus propice, qui invite à la discipline et à la beauté : « Les pétales de rose jonchent mes livres. Une des roses jaunes est épanouie à ses dernières limites et me regarde, béante, de son grand œil. » Quel défi plus fascinant que celui de créer un espace de beauté, une atmosphère de délicatesse et de respect de la vie plus vaste, plus ancienne, plus pure que nous-mêmes, et qui exige le silence ? « Je voudrais n’écrire que des mots insérés organiquement dans un grand silence, et non des mots qui ne sont là que pour dominer et déchirer le silence. En réalité, les mots doivent accentuer le silence. Non pas un espace vide, disons plutôt : un espace inspiré. Je hais l’accumulation des mots. Il faut si peu de mots pour dire les quelques grandes choses qui comptent dans la vie. »
Michael Davide Semeraro
Frère Michael Davide Semeraro est un moine bénédictin italien depuis 1983.
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12 commentaires
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6