La Messe…………Dernières prières avant la consécration
Jésus console les filles de Jérusalem. Huitième station du chemin de croix de la colline des Espélugues surplombant la grotte de Massabielle à Lourdes,
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Huitième publication de l’EXPLICATION DE LA MESSE d’après les notes prises lors des différents explications données par Dom Guéranger à ses moines : Elle concerne les prières allant du milieu du Memento des vivants jusqu’à la fin des prières précédant la consécration
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COMMUNICANTES
L’Église militante ne veut pas venir seule à l’autel. Elle a parlé à Dieu du Vicaire de Jésus Christ sur la terre, de l’Évêque préposé à la garde du diocèse, puis de tous les catholiques. Ici, elle va faire une autre mention, ayant pour objet une troisième sorte de personnes appartenant, non plus à l’Église militante, mais à l’Église triomphante. Elle pense, avec raison, que ceux qui jouissent déjà de la gloire dans l’Église triomphante, ne sont pas séparés d’elle, mais au contraire, lui sont intimement unis dans une seule et même Église. Cette Église, il est vrai, se divise en Église triomphante, Église souffrante et Église militante ; toutefois c’est toujours la même Église. On doit donc se présenter à Dieu non-seulement avec les saints de la terre, mais aussi avec les saints du Ciel.
En conséquence, le Prêtre ajoute : Communicantes et memoriam venerantes. .. Oui, nous vénérons ceux que nous allons nommer, et nous honorons leur mémoire, parce qu’ils sont arrivés à la gloire et possèdent Dieu pour toujours ; nous leur sommes unis, et nous sommes avec eux en communication directe, ne formant qu’un avec eux dans le Sacrifice. Et qui sont ils ?
D’abord : in primis gloriosae semper Virginis Mariae, Genitricis Dei et Domini nostri Jesu Christi. La Sainte Vierge a le droit de recevoir un honneur particulier, et la sainte Église ne manque jamais de le lui rendre ; ici elle exprime sa pensée par ce mot in primis : d’abord, en premier lieu, nous devons parler de Marie. Oui, de Marie qui a toujours été et qui est toujours Vierge : Vierge avant l’enfantement, Vierge pendant l’enfantement, Vierge après l’enfantement ; de plus elle est la véritable Mère de Dieu, qui est en même temps Notre Seigneur Jésus-Christ. Tous ces titres lui donnent bien droit à une mention toute particulière. Sed et beatorum Apostolorum at Martyrum tuorum… La sainte Église ajoute la mention des Apôtres et des Martyrs du Christ. Elle nomme tout de suite les Martyrs ; mais leurs noms ne seront mentionnés qu’après ceux des Apôtres qu’elle place tous ici. Saint Mathias seul ne s’y trouve pas ; il sera nommé plus tard, dans la seconde liste, après la consécration.
( DOM Guéranger ne pouvait savoir qu'à partir du 8 décembre 1962, à la demande du pape Jean XXIII, st Joseph était rajouté, après cette phrase, '' sed et beati Joseph, ejusdem virginis sponsi '' ( et ensuite du bienheureux Joseph, époux de cette vierge )
Ces listes portent le nom de diptyques, parce qu’autrefois elles étaient écrites sur des cartons séparés, garnis d’ivoire et qui se pliaient en deux. On en avait plusieurs : sur un d’eux étaient écrits les noms des Saints dont on rappelait plus particulièrement la mémoire ; sur un autre étaient les noms du Pape, du Patriarche duquel on dépendait, de l’Évêque du diocèse, et. Quelquefois un troisième s’y trouvait joint, lorsque le premier ne portait pas la mention du prince catholique auquel était soumis le pays, ni celle de ses enfants. Enfin un autre diptyque contenait la nomenclature des personnes qui avaient fondé l’église dans laquelle on se trouvait, l’avaient dotée ou lui avaient rendu quelqu’autre service. Tous ces noms étaient énumérés, ce qui était parfois très long. S’il arrivait que quelqu’une des personnes inscrites sur les diptyques tombât dans l’hérésie, son nom en était effacé, et il n’y était rétabli qu’après soumission et réconciliation avec la sainte Église. Ces usages sont tombés, parce qu’un si grand nombre de personnes faisaient valoir leurs droits à être placées sur les diptyques, que cela finissait par être à charge. On résolut donc de n’admettre qu’un certain nombre de Saints, et l’on détermina les listes que nous avons dans le Missel actuel ; ces listes rappellent les anciens diptyques.
Saint Joseph n’y est pas mentionné, non plus qu’au Confiteor, parce que la dévotion à saint Joseph était réservée pour les derniers temps, et que tout d’abord, et dans les premiers siècles, l’attention de l’Église et les honneurs de son culte se portèrent vers les Apôtres et les Martyrs. Dans la suite, le Canon se trouva fixé, et l’Église ne consentit pas à remanier ou à modifier, même dans les détails, une prière liturgique fixée et consacrée par l’antiquité chrétienne. La sainte Église toujours sage, s’est donc bornée aux Saints qu’elle a nommés ici. Repassons-les : Petri et Pauli : Le Prêtre a toujours la pensée qu’il est en union avec tous ces Saints et qu’il honore leur mémoire. Or, il nomme ensemble saint Pierre et saint Paul, parce que ces deux Saints ne font qu’un, appartenant tous deux à la sainte Église Romaine qu’ils ont fondée par leurs travaux. Ensuite viennent les autres Apôtres : Andreae, Jacobi ; Jacques le Majeur, Joannis, Jean le bien-aimé, Thomae, Jacobi ; Jacques le Mineur, Philippi, Bartholomaei ; Matthaei ; Simonis et Thaddaei, Thaddée, appelé aussi Jude.
La sainte Église nomme ici des personnages qui appartiennent tous à l’Évangile ; mais pour montrer qu’elle est de tous les temps, elle a jugé bon de placer auprès de ces personnages, qui sont les fondements de l’Église, d’autres noms qui lui sont également très chers. C’est ainsi que suivent immédiatement les trois Papes : Lini, Cleti ; Clementis. Lin, Clet, Clément avaient été ordonnés tous les trois par saint Pierre ; il se trouvait donc, à la mort de l’Apôtre, trois Évêques dans Rome. Pierre avait désigné Clément pour son successeur, mais celui-ci sut se soustraire à cette charge ; cependant nous voyons qu’il finit par être obligé de l’accepter ; on croit même qu’il succéda à saint Lin, et que saint Clet ne vint qu’en troisième lieu sur la Chaire de saint Pierre. –Xysti ; voici encore un Pape : c’est saint Sixte ll, celui qui avait pour diacre saint Laurent. Il est très célèbre, il eut la tête tranchée dans le cimetière de Prétextat ; et le cimetière de Calixte, où se trouve la crypte de Sainte Cécile, est aussi appelé du nom de Saint Sixte. Après Sixte vient Corneille, Cornelii ; dont l’épitaphe a été trouvée récemment dans les Catacombes par M. le Chevalier de Rossi ; cette épitaphe était en deux morceaux, l’un contenant Cor., l’autre : nelius.
Après ces Papes vient un Évêque : c’est Cyprien, l’évêque de Carthage, Cypriani : Il fut placé sur les diptyques avec saint Corneille Pape, son ami. – Laurentii : c’est le grand Diacre Laurent, que la sainte Église tient à honorer. Ces divers martyrs appartiennent à la persécution de Valérien. Celui qui suit, Chrysogone, appartient à la persécution de Dioclétien. Quant aux saints Jean et Paul, ils sont d’une époque moins ancienne ; ils souffrirent sous Julien l’Apostat. Enfin Côme et Damien. Tous les deux étaient médecins ; ils n’étaient pas Romains, mais leurs corps furent dans la suite transportés à Rome. Ils souffrirent sous Dioclétien. Ce sont ces deux saints qui ferment la liste que la sainte Église a adoptée ; après eux, elle n’a pas permis d’ajouter d’autre nom. Elle termine donc cette Oraison en nommant tous les Saints par les mérites desquels elle se recommande à Dieu : omnium Sanctorum tuorum, quorum meritis precibusque concedas, ut in omnibus protectionis tuae muniamur auxilio. (Par leurs mérites et leurs prières, daignez nous accorder en toutes choses, le secours de votre protection )
Ainsi se termine cette troisième Oraison qui est, comme les deux premières, une Oraison de recommandation. D’abord le Prêtre a prié pour la sainte Église, le Pape, l’Evêque, les Catholiques, puis pour ceux à l’intention desquels le saint Sacrifice est offert ; il y a joint les personnes qui l’intéressent, enfin il a rappelé à Dieu l’union de l’Église militante et de l’Église triomphante, et les noms des Saints se sont fait entendre à l’autel. Ces trois Oraisons forment un seul tout, aussi est-ce à la fin de cette troisième que le Prêtre, joignant les mains, ajoute cette conclusion : Per eumdem Christum Dominum nostrum. Amen. IL dit Amen lui-même et il le dit tout bas ; on ne doit plus entendre sa voix jusqu’au Pater.
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HANC IGITUR.
L’Oraison étant terminée, le Prêtre, tenant les mains étendues sur les choses offertes, fait une nouvelle prière. Ce geste est très important et doit être remarqué ; il nous vient de l’ancienne loi. Lorsqu’on présentait au temple une victime pour être offerte, le rite de l’imposition des mains avait un double sens, et une double efficacité. La victime était, moyennant ce rite, isolée et séparée pour jamais de l’usage profane, et députée au service et à l’honneur de Dieu. Le Seigneur prenait possession de l’hostie quelle qu’elle fût. Or l’Église après avoir déjà à l’Offertoire, séparé le pain et le vin de l’usage profane, et les avoir présentés à Dieu, insiste encore maintenant que la consécration est prochaine. Dans la sainte impatience de son attente presque accomplie, pour que l’oblation soit favorablement accueillie devant le trône de Dieu, le Prêtre étend les mains sur le pain et le vin et dit ces paroles : Hanc agitur oblationem servitutis nostrae, sed et cunctae familiae luae, quaesumus, Domine, ut placatus accipias : diesque nostros in tua pace disponas, atque ab aeterna damnatione nos cripi ; et in electorum tuorum jubeas grege numerari. Ainsi en offrant le saint Sacrifice de la Messe, et en ce moment où il désigne si spécialement son offrande, le Prêtre prie pour lui-même, pour tous ceux qui sont ici présents, et pour tous ceux qui leur sont unis ; et il demande que la paix nous soit donnée en ce monde, que nous évitions l’enfer et que nous jouissions avec les élus de la gloire du Ciel.
Remarquons l’addition qui a été faite à cette Oraison. La sainte Église n’avait pas d’abord inséré ces mots : diesque nostros in tua pace disponas. Ce fut le pape saint Grégoire le Grand qui les ajouta pendant le siège de Rome par les Lombards, alors que la ville se trouvait dans un péril extrême. La sainte Église a jugé bon de continuer à demander la paix pour le temps présent ; elle a eu soin de ne pas retrancher ce qui avait été inspiré au saint Pape par l’Esprit Saint qui souvent dans les circonstances graves, au rapport du diacre Jean, son secrétaire, se rendait visible sous la forme d’une colombe, se tenant près de la tête de saint Grégoire, et lui disant à l’oreille ce qu’il devait dire ou exécuter. Cette Oraison a une conclusion :
Per Christum Dominum nostrum, que le Prêtre dit en rejoignant les mains, ajoutant encore à voix basse : Amen.
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QUAM OBLATIONEM
Alors commence la grande Oraison qui va jusqu’au Memento des défunts, et renferme le sublime mystère de la Transsubstantiation. Voici donc ce que dit le Prêtre : Quam oblationem tu, Deus, in omnibus, quaesumus, benedictam, adscriptam, ratam, rationabilem, acceptabilemque facere digneris. :. (Ô Dieu, nous vous en prions, daignez rendre cette oblation en tous points bénie + légitime + ratifiée + raisonable + et agréable) La sainte Église continue à s’occuper de l’oblation, priant Dieu de la bénir, et le Prêtre fait sur elle le signe de la Croix, afin que devenue sainte elle soit acceptée par le Seigneur avec plaisir ; adscriptam (encore un signe de croix) : cette oblation est tellement importante qu’elle doit être enregistrée, qu’il faut en tenir compte ; ratam (un dernier signe de croix), elle doit être ratifiée, approuvée et confirmée au Ciel comme une chose bonne et convenable ; enfin, que cette oblation soit rationabilem. Pour comprendre cela, il faut se rappeler ce qu’étaient les victimes de l’ancienne loi, victimes, après tout, grossières, figuratives, et dont toute la grandeur était dans le rapport avec le sacrifice de la Croix. Aussi, le pain et le vin, ou, pour mieux dire et devancer avec l’Église l’effet de l’auguste consécration, le corps et le sang de Jésus-Christ sont ils ici la vraie victime, l’oblation spirituelle qui rend à jamais superflus et stériles les autres sacrifices. C’est en ce sens que saint Paul écrivant aux Romains leur dit qu’ils doivent offrir à Dieu dans leurs personnes une hostie intérieure et vraiment spirituelle : Obsecro vos, fratres, per misericordiam Dei ; ut exhibeatis corpora vestra hostiam viventem, sanctam, Deo placentem, rationabile obsequium vestrum. (Rm 12, 1) Vous qui êtes chrétiens, dit l’Apôtre, vous devez offrir à Dieu non-seulement vos âmes, mais aussi vos corps, comme une hostie vivante, sainte, agréable à Dieu, et raisonnable, c’est à dire spirituelle, par opposition avec les victimes de l’ancienne loi. Ainsi le chrétien doit offrir à Dieu jusqu’à son corps, le faisant participer à la prière ; pratiquant le jeûne et la pénitence, afin de ne pas le laisser se rabaisser continuellement selon ses tendances matérielles ; en un mot, il doit faire en sorte que la partie infime de son être soit relevée de façon à s’unir à la partie supérieure sans aucun obstacle.
Revenons maintenant à l’offrande de l’autel. Si ce pain et ce vin restaient tels, ils ne seraient pas plus relevés que les hosties de l’ancienne loi ; mais bientôt devant être corps, sang, âme de Notre Seigneur Jésus-Christ, évidemment cette hostie sera raisonnable, essentiellement raisonnable. Ce n’est pas tout. Il faut encore que l’oblation soit acceptabilem, que le Seigneur puisse dire : Je suis satisfait de l’offrande qui m’a été faite. – Ut nobis corpus et sanguis fiat dilectissimi Filii tui Domini nostri Jesu Christi : (Afin qu’elle devienne pour nous le corps et le sang de votre fils bien-aimé,) Aux mots Corpus et Sanguis, le Prêtre fait le signe de la Croix sur l’hostie et sur le calice. Que l’oblation devienne le corps et le sang de Jésus-Christ ! Sans doute le corps et le sang de Jésus-Christ sont toujours au Ciel, mais nous demandons qu’ils soient produits ici-bas dans cette oblation que nous offrons. C’est donc pour nous que nous demandons à Dieu ce changement de l’oblation au corps et au sang du Seigneur, car l’Église nous le fait dire : Fiat nobis, afin qu’ils soient mis à notre disposition et deviennent notre nourriture. ( Il y a dans cette prière, 5 signes de croix symbolisant les 5 plaies du Christ )
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Nous avons noté d'une part que dans la prière du ‘’COMMUNICANTES’’ l’Eglise rappelait pour la sixième fois la virginité perpétuelle de Notre Dame, seconde des 5 offenses contre son Cœur Immaculé, offenses réparées par nos 5 communions réparatrices. Et d'autre part que Don Guéranger soulignait la conclusion de l’offertoire en mettant en avant le terme acceptabilem pour que le Seigneur puisse dire : JE SUIS SATISFAIT de l’offrande qui m’a été faite.
N'oublions pas, samedi prochain, notre communion réparatrice des 5 premiers samedis du mois .
Merci ! 108 personnes ont prié
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6