Les noces de Cana
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples.
Or, on manqua de vin. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. » Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » Sa mère dit à ceux qui servaient : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs ; chacune contenait deux à trois mesures (c’est-à-dire environ cent litres). Jésus dit à ceux qui servaient : « Remplissez d’eau les jarres. » Et ils les remplirent jusqu’au bord. Il leur dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. Et celui-ci goûta l’eau changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau.
Alors le maître du repas appelle le marié et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »
Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
(Jn 2, 1-11)
Marie tout simplement !
Tandis que l’apparition technologique vante la sophistication et nous englue d’autant plus dans la grande Toile virtuelle, l’apparition mariale chante la vie simple. C’est la mère qui se penche sur ses enfants. Qui leur dit de ne pas oublier de faire leur prière. Qui leur montre des fleurs ou une source d’eau. Et c’est pourquoi, si surnaturel qu’il puisse être, ce type d’apparition a plus de rapport avec le mari qui vient à la table familiale sans Smartphone qu’avec les dernières prouesses de la vidéographie. Certes, l’apparition mariale se caractérise aussi par une certaine « ambiguïté ontologique » : fugitive, on ne sait pas d’où elle vient, ni où elle va ; sa présence ne fait pas de doute, mais elle n’est pas celle des choses quotidiennes, et se situe toujours dans l’imminence d’une apparition sans retour. Mais elle n’aboutit pas au « sans-distance » de l’apparition technologique. Elle tend plutôt à restaurer le sens des distances réelles, non seulement parce qu’elle est ordonnée à l’amour du prochain, mais aussi parce que Marie, avant de disparaître, demande généralement que l’on bâtisse une église à cet endroit. Son nom s’attache à un lieu désormais béni dans sa matérialité même.
Fabrice Hadjadj, converti au catholicisme, est professeur de philosophie, dramaturge et essayiste.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6