« Un prophète n’est méprisé que dans son pays »
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Et il s’étonna de leur manque de foi. Alors Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant. (Mc 6, 1-6)
Le mystère Jésus
Les gens de Nazareth sont littéralement « scandalisés » par Jésus. Jésus est pour eux comme une « pierre d’achoppement » sur laquelle bute leur expérience humaine. Le comportement de Jésus ne cadre pas avec ce qu’ils ont connu de lui pendant trente ans ! « Ils trébuchent » devant sa mystérieuse identité, que son ministère public manifeste. Marc accentue ce paradoxe de la foi : Jésus, pleinement homme et Fils de Dieu, bouscule tous nos points de repère. Si nous ne voulons pas banaliser l’incarnation de Dieu, il faut bien admettre qu’il est un « scandale » pour la raison humaine. Croire que Dieu épouse la condition de la créature ne va pas de soi ! Jésus n’a pas fait semblant d’être un homme, il a assumé nos limites : il est né dans une famille, un pays, un contexte socioculturel… Mystère de l’Incarnation qui révèle et cache en même temps la véritable identité de Jésus. Car le « Messie » de l’imaginaire populaire avait une autre envergure ! Marc se plaît à montrer combien ce personnage Jésus est indéfinissable. À la fois profondément solidaire de la vie des hommes, et en rupture radicale avec eux puisque son incarnation s’achèvera par le rejet de la mort. Jésus [le Fils] s’est incarné non pour s’enfermer dans les limites de la condition humaine mais pour l’ouvrir sur un horizon plus vaste, celui du royaume de Dieu. C’est pourquoi, chez Marc, la foi est un itinéraire qui nécessite de s’ouvrir progressivement à ce « mystère » fondamental de l’Incarnation.
Michel Hubaut, franciscain, prédicateur, écrivain, conférencier, est l’auteur de plus de vingt-cinq ouvrages de spiritualité.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6