« Voici ma mère et mes frères »
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là, comme Jésus était dans une maison, arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler. Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit : « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent. » Mais il leur répond : « Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? » Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. » (Mc 3, 31-35)
L’offrande du corps
La matière est au cœur de l’œuvre divine. Le concile de Nicée, dans le premier article du Credo, insiste sur ce fait que le monde, le visible et l’invisible, la chair aussi bien que l’esprit sont l’œuvre directe de Dieu. Le Créateur et Père a fait l’un dans l’autre le corps et l’âme. Le monde est un.
La liberté introduit le dualisme moral du bien et du mal. Mais Paul lui-même, qui a souffert de ce dualisme, dit que le culte normal que Jésus a offert à son Père et que nous devons offrir aussi est l’offrande du corps (cf. Rm 12, He 10).
Le Credo ne parle pas de l’immortalité de l’âme mais de la résurrection de la chair. Il insiste sur l’Incarnation : conception, naissance, souffrance, mort, résurrection, ascension du Christ. La liturgie fait prier le corps.
Il ne faut pas songer à vivre spirituellement avec son âme et laisser le corps faire ce qu’il veut ! Il vaut mieux avancer en traînant son corps que de le mutiler pour mieux monter !
L’homme n’atteint le réel qu’avec tout son être. Il faut aller à la vérité avec son âme et son corps, l’âme gouvernant le corps, collaborant avec lui.
Mourir, c’est disparaître dans la mesure où un être humain peut disparaître ! Pour qui a le contact spirituel du Christ ressuscité, il n’y a pas de mort totale. Nous laissons les organes du corps qui nous servaient pour nos relations terrestres ! Quant au corps, il faut penser à l’identité [substantielle] du corps de la larve, de la chrysalide et du papillon. Cependant, il faut attendre la fin pour vraiment et totalement ressusciter.
Prosper Monier, s.j.
Le père jésuite Prosper Monier († 1977), aumônier d’étudiants et prédicateur de retraites, fut notamment l’un des premiers étudiants du père Lagrange, le fondateur de l’École biblique de Jérusalem.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6