Jésus guérit un lépreux
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là, un lépreux vint auprès de Jésus ; il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié. Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt en lui disant : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. »
Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui.
(Mc 1, 40-45)
Ne dis rien à personne
Jésus ne se présente pas dès le premier jour de sa vie publique comme le Fils de Dieu. Les gens se seraient sans doute écartés de lui, persuadés qu’il était fou. S’ils voient bien qu’il est exceptionnel, ils vont cependant mettre du temps à concevoir qu’ils sont en présence de Dieu. Même ses plus proches disciples se montreront lents à reconnaître sa divinité. C’est au fil du temps passé ensemble que va grandir cette certitude. Dans un couple qui se forme, chacune des deux personnes mûrit l’idée du mariage longtemps avant d’en parler ; de la même manière, Jésus, l’Époux de l’Église, donne du temps à ses disciples avant d’annoncer de manière explicite qu’il est Dieu. Il évoque donc sa divinité de manière indirecte pour les préparer.
Jésus respecte notre humanité, notre besoin d’avoir du temps. Il veut amener ses disciples à croire en lui à la fin, quand chacun d’eux aura discerné cette vérité par lui-même, à force de partager sa vie en un quotidien jalonné d’événements et de paroles qui consolident leur conviction. C’est ce cheminement humain que les démons veulent saboter (cf. Mc 1, 24). Dans leur arrogance, ils dédaignent notre besoin de prendre du temps, d’être rassurés ; ils méprisent nos hésitations, nos moments de faiblesse, notre manière sporadique d’avancer. Jésus, lui, aime jusqu’à notre indécision. Il regarde notre humanité avec la plus grande tendresse, au point de vouloir la partager.
Richard Veras
Bibliste renommé et professeur au séminaire de New York, le père Veras est membre du mouvement Communion et Libération.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6