« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. »

Image de la publication

Image Internet

Contempler la Sainte Famille

Aujourd'hui a lieu la fête de l’Epiphanie qui correspond dans l’Eglise Romaine à l’arrivée des Rois Mages à la crèche de Bethléem. Avec eux, penchons-nous sur cette famille particulière que Dieu a choisie pour nous montrer le chemin de la perfection. Avec eux, regardons cet Enfant qui babille et ouvre les cœurs ; contemplons la Miséricorde incarnée ; adorons la Parole d’Amour faite chair. Nous partirons pour cela d’une homélie du Père Stéphane Aulard qui a été curé de la Paroisse Notre-Dame du Rosaire de Saint-Maur des Fossés jusqu’en 2015 et aujourd’hui vicaire épiscopal du diocèse du Val de Marne, homélie prononcé lors de la fête de la Sainte Famille le 29 décembre 2013.

Jour 2              « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. » (Mt 5,7)

La Miséricorde s’est incarnée. Notre Dieu qui pardonne a rejoint notre Terre. C’est ce mystère que nous vous invitons à contempler aujourd’hui.

 

« Qui met en lui sa foi comprendra la vérité ; ceux qui sont fidèles resteront, dans l’amour, près de lui. Pour ses amis, grâce et miséricorde : il visitera ses élus. » (Sg 3,9)

 

CONTEMPLER LA SAINTE FAMILLE – Père Stéphane Aulard - Paroisse Notre-Dame du Rosaire, Saint-Maur des Fossés > Prier et méditer > Homélies – 29 Décembre 2015

Je reviens sur les deux autres lectures de ce jour : l’une vient de l’Ancien Testament (Ben Sirac le Sage 3,2-6.12-14) : propos de sagesse me direz-vous invitant les enfants à soutenir leurs parents avançant en âge. A y regarder de près, même si le texte de Ben Sirac le Sage est effectivement un commentaire du quatrième commandement « Honore ton père et ta mère. », (cf. Ex 20,12), il brode comme on aime à le faire dans la tradition juive quelque chose de très fin : « Car ta miséricorde envers ton père ne sera pas oubliée, et elle relèvera ta maison si elle est ruinée par le péché. » (Si 3,14)

La miséricorde est un mot essentiel du vocabulaire biblique que nous traduisons (hésed) parfois par « amour » et à d’autres moments par « pitié » : il s’agit de cette attitude d’abord charnelle qui consiste à être « pris aux tripes ». Celui qui a des entrailles de miséricorde dit tout l’Ancien Testament, c’est d’abord Dieu pour son peuple, sa famille, qu’il ne peut abandonner ni à l’oppression (c’est pourquoi l’on revient toujours à la sortie de la terre de servitude : l’Egypte) ni au péché qui est une autre forme de servitude. Cette miséricorde de Dieu à notre égard doit être un ressort de toute notre vie, en particulier dans nos relations familiales. Une femme me racontait il y a quelques années combien après les nombreuses bêtises de sa fille, elle était encore prête à lui ouvrir sa porte quand elle reviendrait et d’ajouter : « Parce que c’est ma fille ! ». On a envie de préciser : « Ma fille prodigue ! » (cf. Luc 15) Cette miséricorde est assurément à cultiver en famille, entre personnes et entre générations, comme une bonne nouvelle.

 

SOLENNITE DE LA NATIVITE – Pape François – 24 Décembre 2017 – Site du Vatican

Marie « mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune » (Lc 2, 7). Par cette expression simple mais claire, Luc nous conduit au cœur de cette nuit sainte : Marie mit au monde, Marie nous donna la Lumière. Un récit simple pour nous immerger dans l’événement qui change pour toujours notre histoire. Tout, dans cette nuit, devenait source d’espérance.

 Retournons en arrière de quelques versets. Par décret de l’empereur, Marie et Joseph se sont vus obligés de partir. Ils ont dû quitter leurs proches, leur maison, leur terre et se mettre en route pour être recensés. Un trajet pas du tout commode ni facile pour un jeune couple qui était sur le point d’avoir un enfant : ils étaient contraints de quitter leur terre. Dans leur cœur, ils étaient pleins d’espérance et d’avenir à cause de l’enfant qui était sur le point de naître ; leurs pas, au contraire, étaient chargés d’incertitude et des dangers propres à qui doit quitter sa maison.

 Et ensuite, ils se trouvaient à affronter la chose peut-être la plus difficile : arriver à Bethléem et faire l’expérience que c’était une terre qui ne les attendait pas, une terre où il n’y avait pas de place pour eux.

 Et justement là, dans cette situation qui était un défi, Marie nous a offert l’Emmanuel. Le Fils de Dieu a dû naître dans une étable parce que les siens n’avaient pas de place pour lui. « Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu » (Jn 1, 11). Et là… dans l’obscurité d’une ville qui n’a ni espace ni place pour l’étranger qui vient de loin, dans l’obscurité d’une ville en plein mouvement et qui, dans ce cas, semblerait vouloir se construire en tournant le dos aux autres, précisément là, s’allume l’étincelle révolutionnaire de la tendresse de Dieu. À Bethléem, s’est ouverte une petite brèche pour ceux qui ont perdu leur terre, leur patrie, leurs rêves ; même pour ceux qui ont cédé à l’asphyxie causée par une vie renfermée.

 Dans les pas de Joseph et de Marie, se cachent de nombreux pas. Nous voyons les traces de familles entières qui, aujourd’hui, se voient obligées de partir. Nous voyons les traces de millions de personnes qui ne choisissent pas de s’en aller mais qui sont obligées de se séparer de leurs proches, sont expulsées de leur terre. Dans beaucoup de cas, ce départ est chargé d’espérance, chargé d’avenir ; dans beaucoup d’autres, ce départ a un seul nom : la survie. Survivre aux Hérode de l’heure qui, pour imposer leur pouvoir et accroître leurs richesses, n’ont aucun problème à verser du sang innocent.

 Marie et Joseph, pour qui il n’y avait pas de place, sont les premiers à embrasser Celui qui vient nous donner à tous le document de citoyenneté. Celui qui, dans sa pauvreté et dans sa petitesse, dénonce et manifeste que le vrai pouvoir et la liberté authentique sont ceux qui honorent et secourent la fragilité du plus faible.

 En cette nuit, Celui qui n’avait pas de place pour naître est annoncé à ceux qui n’avaient pas de place aux tables et dans les rues de la ville. Les bergers sont les premiers destinataires de cette Bonne Nouvelle. Par leur travail, c’étaient des hommes et des femmes qui devaient vivre en marge de la société. Leurs conditions de vie, les endroits où ils étaient contraints à se trouver, les empêchaient d’observer toutes les prescriptions rituelles de purification religieuse et, par conséquent, ils étaient considérés comme impurs. Leurs peaux, leurs vêtements, leur odeur, leur façon de parler, leur origine les trahissaient. Tout en eux suscitait de la méfiance. C’étaient des hommes et femmes dont il fallait se tenir éloigné, avoir peur ; on les considérait comme des païens parmi les croyants, des pécheurs parmi les justes, des étrangers parmi les citoyens. À eux – païens, pécheurs et étrangers –, l’ange dit : « Ne craignez pas, car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur » (Lc 2, 10-11).

 Voilà la joie qu’en cette nuit nous sommes invités à partager, à célébrer et à annoncer. La joie par laquelle Dieu, dans son infinie miséricorde, nous a embrassés, nous païens, pécheurs et étrangers, et nous incite à faire de même.

 La foi de cette nuit nous porte à reconnaître Dieu présent dans toutes les situations où nous le croyons absent. Il se trouve dans l’hôte indiscret, bien des fois méconnaissable, qui marche par nos villes, dans nos quartiers, voyageant dans nos autobus, frappant à nos portes.

 Et cette même foi nous incite à faire de la place à une nouvelle créativité sociale, à ne pas avoir peur de faire l’expérience de nouvelles formes de relation dans lesquelles personne ne doit sentir qu’il n’a pas de place sur cette terre. Noël, c’est le temps pour transformer la force de la peur en force de la charité, en force pour une nouvelle créativité de la charité. La charité qui ne s’habitue pas à l’injustice comme si celle-ci était naturelle, mais qui a le courage, au milieu des tensions et des conflits, de se faire ‘‘maison du pain’’, terre d’hospitalité. Saint Jean-Paul II nous le rappelait : « N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ « (Homélie de la Messe d’inauguration du Pontificat, 22 octobre 1978).

 Dans l’Enfant de Bethléem, Dieu vient à notre rencontre pour faire de nous des protagonistes de la vie qui nous entoure. Il s’offre afin que nous le prenions dans les bras, afin que nous le soulevions et l’embrassions. Afin qu’en Lui, nous n’ayons pas peur de prendre dans les bras, de soulever et d’embrasser celui qui a soif, l’étranger, celui qui est nu, celui qui est malade, le détenu (cf. Mt 25, 35-36). « N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ». En cet Enfant, Dieu nous invite à prendre en charge l’espérance. Il nous invite à être des sentinelles pour beaucoup de personnes qui ont cédé sous le poids du désespoir qui naît du fait de trouver fermées de nombreuses portes. En cet Enfant, Dieu fait de nous des protagonistes de son hospitalité.

 Émus par la joie du don, petit Enfant de Bethléem, nous te demandons que tes pleurs nous réveillent de notre indifférence, ouvrent nos yeux devant celui qui souffre. Que ta tendresse réveille notre sensibilité et fasse que nous nous sentions invités à te reconnaître dans tous ceux qui arrivent dans nos villes, dans nos histoires, dans nos vies. Que ta tendresse révolutionnaire nous amène à nous sentir invités à prendre en charge l’espérance et la tendresse de nos gens.

 

Poser un geste, méditer, prier, offrir

Devant le Nouveau-Né, le Rédempteur, posons-nous les questions :

  • Est-ce que je suis un exemple pour honorer mon Père et ma Mère ? Comment j’applique le 4ème commandement ?
  • Suis-je un exemple pour mes enfants/neveux afin qu’ils puissent m’honorer avec fierté et sans peine ?
  • Quelle est ma miséricorde ? Est-ce que je pardonne ou est-ce que je garde rancune ?
  • Suis-je tendre ?
  • Est-ce que je contemple assez Jésus Enfant, la Sainte Famille, afin de posséder un cœur à l’image de leurs cœurs ?

 

Prière (Extrait de l’encyclique Lumen Fidei du pape François du 29 juin 2013, année de la Foi, n° 60)

Ô Mère, aide notre foi !

Ouvre notre écoute à la Parole, pour que nous reconnaissions la voix de Dieu et son appel.

Éveille en nous le désir de suivre ses pas, en sortant de notre terre et en accueillant sa promesse.

Aide-nous à nous laisser toucher par son amour, pour que nous puissions le toucher par la foi.

Aide-nous à nous confier pleinement à Lui, à croire en son amour, surtout dans les moments de tribulations et de croix, quand notre foi est appelée à mûrir.

Sème dans notre foi la joie du Ressuscité.

Rappelle-nous que celui qui croit n’est jamais seul.

Enseigne-nous à regarder avec les yeux de Jésus, pour qu’il soit lumière sur notre chemin.

Et que cette lumière de la foi grandisse toujours en nous jusqu’à ce qu’arrive ce jour sans couchant,

qui est le Christ lui-même, ton Fils, notre Seigneur !

 

Dieu de tendresse, Dieu de miséricorde - Soeur Marie-Colette Guédon

Tu as posé sur moi Ta main avec tendresse,

et serrée sur ton Coeur, j’ai reçu tes largesses.

 

Dieu de tendresse, Dieu de miséricorde,

Dieu de fidélité, Dieu d’Amour !

 

Tu as pris dans Ta main mon mal et ma détresse,

et je me suis levée, j’ai dansé d’allégresse.

 

Dieu de tendresse, Dieu de miséricorde,

Dieu de fidélité, Dieu d’Amour !

 

Tu as trouvé Ta joie au fond de ma faiblesse,

et tu as mis en moi Ta force et ta richesse.

 

Dieu de tendresse, Dieu de miséricorde,

Dieu de fidélité, Dieu d’Amour !

Prière de la communauté

Acte d'amour du Curé d'Ars

Je vous aime, ô mon Dieu, Et mon seul désir est de vous aimer Jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer. Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement. Je vous aime, ô mon dieu, Et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais La douce consolation de vous aimer. Ô mon Dieu, Si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, Du moins, je veux que mon cœur Vous le répète autant de fois que je respire. Ah ! Faîtes-moi la grâce de souffrir en vous aimant, De vous aimer en souffrant, Et d’expirer un jour en vous aimant en sentant que je vous aime. Et plus j’approche de ma fin, Plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il.

Merci ! 55 personnes ont prié

2 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

loader

La vieillesse, temps de vie, temps de Dieu

Je m'inscris