Pour que la grâce des Saints Innocents transforme notre terre
Ce 28 décembre, nous fêtions les Saints Innocents, fête chère au coeur de la petite Thérèse. Le bréviaire romain (Breviarum romanum OCD), qu'elle utilisait pour les célébrer, donne des indications lumineuses sur la place qu'ils occupent dans l'histoire du salut.
Selon la liturgie de l'Eglise, en effet, les Saints Innocents sont mis en rapport avec ces paroles de l'Apocalypse (je mets en italiques les paroles citées textuellement) :
Puis voici que l'Agneau apparut à mes yeux; il se tenait sur le mont Sion, avec 144.000 gens portant inscrits sur le front leur nom et le nom de leur père. Et j'entendis un bruit venant du ciel, comme le mugissement des grandes eaux ou le grondement d'un orage violent, et ce bruit me faisait songer à des joueurs de harpe touchant de leurs instruments; ils chantent un cantique nouveau devant le trône et devant les quatre Vivants et les Vieillards. Et nul ne pouvait apprendre le cantique, hormis les 144.000, les rachetés à la terre. Ceux-là, ils ne se sont pas souillés avec des femmes, ils sont vierges; ceux-là suivent l'Agneau partout où il va; ceux-là ont été rachetés d'entre les hommes comme prémices pour Dieu et pour l'Agneau. Jamais leur bouche ne connut le mensonge: ils sont immaculés. (Ap14,1-5)
celles-ci :
je vis sous l'autel les âmes de ceux qui furent égorgés pour la Parole de Dieu et le témoignage qu'ils avaient rendu. Ils crièrent d'une voix puissante: "Jusques à quand, Maître saint et vrai, tarderas-tu à faire justice, à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre?" Alors on leur donna à chacun une robe blanche en leur disant de patienter encore un peu, le temps que fussent au complet leurs compagnons de service et leurs frères qui doivent être mis à mort comme eux. (Ap 6,9-11)
celles-ci :
"Ces gens vêtus de robes blanches, qui sont-ils et d'où viennent-ils?" Et moi de répondre: "Monseigneur, c'est toi qui le sais." Il reprit: "Ce sont ceux qui viennent de la grande épreuve: ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau. C'est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu, le servant jour et nuit dans son temple; et Celui qui siège sur le trône étendra sur eux sa tente. Jamais plus ils ne souffriront de la faim ni de la soif; jamais plus ils ne seront accablés ni par le soleil, ni par aucun vent brûlant. Car l'Agneau qui se tient au milieu du trône sera leur pasteur et les conduira aux sources des eaux de la vie. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux." (Ap 7,13-17)
Mais aussi, et c'est encore plus étonnant, celles-ci (en italiques, toujours) :
je vis des trônes sur lesquels ils s'assirent, et on leur remit le jugement; et aussi les âmes de ceux qui furent décapités pour le témoignage de Jésus et la Parole de Dieu, et tous ceux qui refusèrent d'adorer la Bête et son image, de se faire marquer sur le front ou sur la main; ils reprirent vie et régnèrent avec le Christ mille années. Les autres morts ne purent reprendre vie avant l'achèvement des mille années. C'est la première résurrection. Heureux et saint celui qui participe à la première résurrection! La seconde mort n'a pas pouvoir sur eux, mais ils seront prêtres de Dieu et du Christ avec qui ils régneront mille années. (Ap 20,4-6)
En résumant partiellement, car le sens de la parole de Dieu est toujours plus profond que ce que nous pouvons en comprendre, les Saints Innocents, dans la pensée de l'Eglise, ont versé leur sang pour témoigner du Christ. Ils sont actuellement dans le ciel chantant avec l'Agneau le Cantique Nouveau, ils attendent que soit au complet le nombre de leurs compagnons de service (qui peut s'élever à des millions, voire des milliards)... et ils ont pour mission de "régner" avec Dieu et le Christ sur la terre (c'est-à-dire, de répandre des grâces dans le coeur de ceux qui cheminent vers le ciel).
Nous pourrons donc prier, cette semaine, pour que le règne des Saints Innocents, le règne des habitants du ciel dont ils sont les membres éminents, viennent sur la terre ; pour qu'ils y fassent tomber les influences de leur grâce enfantine, qu'ils apaisent les coeurs, consolent les mères qui les pleurent et convertissent les pécheurs qui soutiennent la culture de mort.
Pour cela, je vous propose d'apprendre par coeur, pendant cette semaine, une strophe de la poésie de la petite Thérèse (cf. ci-dessous) en vous aidant de sa mise en chanson par le frère Pierre Eliane o.c.d. Vous pourrez la chanter, quand le coeur vous en dira, en regardant l'icône des Saints Innocents que vous aurez gravée dans votre coeur, en leur demandant de répandre leurs grâces enfantines dans tous les coeurs, et particulièrement dans ceux qui sont blessés ou endurcis par le péché.
A mes Petits Frères du Ciel.
1. Heureux petits Enfants, avec quelles tendresses Le Roi des Cieux Vous bénit autrefois et combla de caresses Vos fronts joyeux! De tous les Innocents vous étiez la figure Et j'entrevois Les biens que dans le Ciel vous donne sans mesure Le Roi des rois.
2. Vous avez contemplé les immenses richesses Du Paradis Avant d'avoir connu nos amères tristesses Chers petits Lys. O Boutons parfumés! moissonnés dès l'aurore Par Le Seigneur Le doux Soleil d'Amour qui sut vous faire éclore Ce fut son coeur!
3. Quels ineffables soins, quelle tendresse exquise Et quel amour, Vous prodigue avec joie notre Mère l'Eglise Enfants d'un jour! Dans ses bras maternels, vous fûtes en prémices Offerts à Dieu Toute l'Eternité, vous ferez les délices Du beau Ciel bleu.
4. Enfants, vous composez le virginal cortège Du doux Agneau Et vous pouvez redire, étonnant privilège Un chant nouveau! Vous êtes sans combats parvenus à la gloire Des conquérants; Le Sauveur a pour vous remporté la victoire Vainqueurs charmants!
5. On ne voit point briller de pierres précieuses Dans vos cheveux Seul le reflet doré de vos boucles soyeuses Ravit les Cieux Les trésors des Elus, leurs palmes, leurs couronnes Tout est à vous Dans la Sainte Patrie, Enfants, vos riches trônes Sont leurs genoux...
6. Ensemble vous jouez avec les petits anges Près de l'Autel Et vos chants enfantins, gracieuses phalanges Charment le Ciel. Le Bon Dieu vous apprend comment Il fait les roses L'oiseau, les vents Ici-bas nul génie ne sait autant de choses Que vous, Enfants!
7. Du firmament d'azur soulevant tous les voiles Mystérieux En vos petites mains vous prenez les étoiles Aux mille feux. En courant vous laissez une trace argentée Souvent le soir Quand je contemple au ciel la blanche voie lactée Je crois vous voir
8. Dans les bras de Marie après toutes vos fêtes Vous accourez Sous son voile étoilé cachant vos blondes têtes Vous sommeillez. Charmants petits Lutins, votre enfantine audace Plaît au Seigneur Vous osez caresser son Adorable Face Quelle faveur!
9. C'est vous que Le Seigneur me donna pour modèle Saints Innocents Je veux être ici-bas votre image fidèle Petits Enfants. Ah! daignez m'obtenir les vertus de l'enfance. Votre candeur, Votre abandon parfait, votre aimable innocence Charment mon coeur.
10. O Seigneur! tu connais de mon âme exilée Les voeux ardents Je voudrais moissonner, beau Lys de la vallée Des Lys brillants Ces Boutons printaniers, je les cherche et les aime Pour ton plaisir Sur eux daigne verser la Rosée du Baptême Viens les cueillir
11. Oui, je veux augmenter la candide phalange Des Innocents Mes souffrances, mes joies, je les offre en échange D'âmes d'Enfants. Parmi ces Innocents, je réclame une place Roi des Elus. Comme eux, je veux au Ciel, baiser ta Douce Face O mon Jésus!.... (Poésies 44)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6