L'abbé doit prendre soin des excommuniés :

L'Abbé doit prendre soin, en toute sollicitude, des frères qui ont failli. Il envera des frères anciens et sages qui, comme en cachette, consolent le frère tourmenté et l'encouragent à s'ammender, afin qu'il ne sombre pas dans une tristesse excessive. L'Abbé imitera le bon pasteur; donnant les calmants des bons conseils, les remèdes de la Divine Ecriture, et la brûlure de l'excommunication. Si malgré cela, son zèle n'a aucun effet, qu'il  s'applique à la prière pour lui avec celle des frères, afin que le Seigneur, qui peut tout, opère la guérison chez ce frère malade. Si le coupable persiste dans son attitude, alors il sera exclus du monastère. Si il fait total amendement on le recevra de nouveau au dernier rang.

Commentaire :

Avec sollicitude : veut dire sans limite dans la patience et la bonté, mais sans complaisance et sans rien supprimer de la peine infligée. L'excommunication : c'est-à-dire le rejet du groupe n'est pas à prendre à la légère. Elle pourrait, chez certains se transformer en amertume, voire en désespoir, aussi Benoît recommande de les  consoler. Une présence amicale, et sûre a des chances d'obtenir ce qu'une sanction ne pourrait obtenir seule.  Ainsi, il arrive que des adolescents acceptent un rappel à la raison de la part de leurs amis, plus que de leurs parents. Mais, au-delà de tout, il y a la prière à l'intention du frère coupable, pour celui qui croit en son efficacité. Benoît sait que la prière est le moyen priviligié de prendre quelqu'un en charge dans n'importe qu'elle situation. Nous ne sommes que des médiateurs auprès du Seigneur qui seul peut donner la lumière de la conversion, nous ne sommes que les simples outils dont il se sert pour étendre sa miséricorde à travers le monde. Pour Benoît, si le coupable persiste, on s'attend à une exclusion difinitive, mais, s'il demande à être réintegré au sein du groupe, sa chance lui est laissé. C'est ce que nous devrions faire au sein de nos parroisses et de nos familles... Prions pour ceux qui se sont éloignés de nous, de ceux qui sont sur le seuil de nos églises, pour ceux dont nous désaprouvons le comportement pour qu'ils se convertissent. Et, si ils veulent  faire un pas de réconciliation, ne leur fermont pas notre porte, laissons la toujours entre-ouverte, pour le cas où  ce serait le Seigneur  qui les enverrait vers nous.