Nous aider mutuellement à gagner le Ciel .. (Texte de l'Abbaye Saint-Joseph)
Nous aider mutuellement à gagner le Ciel
EXTRAIT DE LA LETTRE DU 17 JANVIER 2006, publiée avec l'aimable autorisation de l'Abbaye Saint-Joseph de Clairval, F-21150 Flavigny-sur-Ozerain, France
http://www.clairval.com/lettres/fr/2006/01/17/6180106.htm
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En 1908, Charles est nommé chef d'escadron en Bohême. Un de ses proches dira de lui: «L'amour sincère du jeune archiduc pour toutes les beautés de la nature révélait un être foncièrement bon qui adorait le Créateur à travers toutes ses oeuvres et laissait deviner un homme totalement dépourvu de méfiance et de haine, qui accueillait chacun à coeur ouvert».
Charles rencontre, en 1909, la princesse Zita de Bourbon-Parme, de cinq ans plus jeune que lui; elle avait été élève des Bénédictines de Solesmes. Il obtient de l'empereur François-Joseph l'autorisation de demander sa main. Après la Messe des fiançailles, Charles glisse à Zita: «Maintenant, il nous faut nous aider mutuellement à gagner le Ciel». Préparé par une retraite spirituelle, le mariage a lieu le 21 octobre 1911. Quelque temps avant, au cours d'une audience accordée à Zita, le Pape saint Pie X prédit aux fiancés leur prochaine accession au trône. La princesse lui ayant rappelé que l'héritier direct du trône est François-Ferdinand et non pas Charles, le Pape maintient son étonnante affirmation.
En 1912, Charles sert en Galicie comme capitaine; il s'occupe activement de ses troupes afin d'améliorer leur bien-être matériel et moral. Le 20 novembre, Zita donne naissance à un fils, Otto; six ans plus tard, le jour de la première communion de cet aîné, Charles consacrera sa famille au Sacré-Coeur. En février 1913, la petite famille s'établit au château de Hetzendorf, près de Vienne. Charles y mène une vie ascétique; il travaille jusque tard dans la nuit. Il s'assujettit à toutes les contraintes de la vie d'officier, sans jamais se servir de son rang pour obtenir des passe-droits.
Au début de 1914, l'archiduc héritier François-Ferdinand confie à Charles: «Je suis convaincu que je mourrai assassiné; la police est au courant». De fait, la franc-maçonnerie a condamné à mort François-Ferdinand, obstacle à son dessein de détruire l'empire catholique d'Autriche-Hongrie. L'acharnement mis par les milieux maçonniques à détruire le dernier empire catholique d'Europe ne peut surprendre. Les groupes maçonniques, même lorsqu'ils se disent spiritualistes, ont une vision du monde fermée au surnaturel et ils rejettent la notion de révélation divine comme celle de dogme; c'est pourquoi la franc-maçonnerie s'est constamment opposée à l'Église catholique. Un franc-maçon de haut grade reconnaissait, en 1990, cet antagonisme fondamental: «Le combat qui se livre actuellement conditionne l'avenir de la société. Il oppose deux cultures: l'une fondée sur l'Évangile et l'autre sur la tradition de l'humanisme républicain. Et ces deux cultures sont fondamentalement opposées. Ou la vérité est révélée et intangible, d'un Dieu à l'origine de toutes choses, ou elle trouve son fondement dans les constructions de l'Homme, toujours remises en question parce que perfectibles à l'infini» (Paul Gourdeau). Le 26 novembre 1983, le Cardinal Ratzinger, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a précisé: «Le jugement négatif de l'Église sur les associations maçonniques demeure inchangé, parce que leurs principes ont toujours été considérés comme inconciliables avec la doctrine de l'Église, et l'inscription à ces associations reste interdite par l'Église. Les fidèles qui appartiennent aux associations maçonniques sont en état de péché grave et ne peuvent accéder à la Sainte Communion».
«Sous votre protection...»
François-Ferdinand a des vues larges, pleinement partagées par son neveu Charles: il veut réformer l'empire dans le sens du fédéralisme, pour donner à chacun des peuples qui en font partie une plus large autonomie. Mais le 28 juin 1914, il est assassiné à Sarajevo, par un conspirateur serbe. Charles devient l'héritier direct de la double monarchie dont son grand-oncle François-Joseph est encore l'empereur. Le 19 juillet 1914, le Conseil austro-hongrois de la Couronne adresse à la Serbie un ultimatum exigeant une enquête pour trouver les coupables de l'attentat. Le rejet partiel de cet ultimatum entraîne le déclenchement d'une guerre européenne. Charles pressent que ce conflit sera terriblement meurtrier. Mais il exécute loyalement les ordres de son grand-oncle et part pour le front. Sur son sabre, il fait graver l'invocation suivante à Marie: «Sub tuum præsidium confugimus, sancta Dei Genitrix» («Sous votre protection, nous nous réfugions, ô sainte Mère de Dieu»). L'Italie déclare la guerre à l'Autriche en mai 1915. Nommé colonel, Charles est envoyé dans le Trentin où il remporte une série de victoires. Ce n'est pas de gaieté de coeur qu'il combat des Italiens, lui dont l'épouse est une princesse italienne. En juin 1916, nommé colonel-général, il parvient à arrêter une offensive russe en Galicie. Ses rapports avec certains officiers allemands servant sur le même front, sont difficiles. Révolté par l'usage des gaz toxiques, devenu courant sur le front français, Charles obtient, après avoir parlementé avec les Russes, qu'aucun des deux camps n'y aurait recours. Il refuse aussi de laisser bombarder les villes.
En novembre 1916, François-Joseph meurt pieusement, après un règne de 68 ans. Charles de Habsbourg devient empereur d'Autriche et roi apostolique de Hongrie. Il a vingt-neuf ans. Dans un manifeste publié le jour même, il déclare: «Je ferai tout ce qui sera en mon pouvoir pour bannir dans le plus bref délai les horreurs et les sacrifices qu'entraîne la guerre, et pour procurer à mon peuple les bienfaits de la paix». Le 22 décembre, Charles fait rédiger par son ministre Czernin des propositions de paix, acceptées du bout des lèvres par son allié, l'empereur d'Allemagne, Guillaume II: elles seront rejetées par les puissances de l'Entente (France, Grande-Bretagne, Russie, Italie). Le 30 décembre 1916, à Budapest, Charles ceint la couronne que saint Étienne reçut du Pape Sylvestre II, en 1001. Cependant, il confie: «Être roi, ce n'est pas satisfaire une ambition, mais se sacrifier pour le bien du peuple tout entier». Peu après, Guillaume II donne l'ordre de déclencher la guerre sous-marine à outrance. Le souverain autrichien refuse de donner son soutien à cette offensive qui, dirigée contre des navires de commerce, provoquera la mort de nombreux civils. Il ne peut supporter la pensée des combats effroyables qui, dans toute l'Europe, ont déjà causé des millions de morts, et cela pour des objectifs dérisoires. Charles remarque: «Il ne suffit pas que je sois seul à vouloir la paix. Il faut que j'aie le peuple entier et tous les ministres à mes côtés!» Or, la presse ne cesse d'exciter le bellicisme du peuple par des communiqués triomphants, tandis qu'elle cache la vérité sur la situation de l'empire où la misère du peuple est chaque jour plus grande.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6