21/02 : 2ème dimanche de carême - Le combat de la confiance

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1. Le combat de la confiance : Méditation

 

Texte du cycle d’Elie : Le sacrifice du Mont Carmel et la fin de la sécheresse (1 R 18,20-46) 

 

Acab convoqua tout Israël et réunit les prophètes sur le mont Carmel. Élie se présenta devant la foule et dit : « Combien de temps allez-vous danser pour l’un et pour l’autre ? Si c’est le Seigneur qui est Dieu, suivez le Seigneur ; si c’est Baal, suivez Baal. » Et la foule ne répondit mot. Élie continua : « Moi, je suis le seul qui reste des prophètes du Seigneur, tandis que les prophètes de Baal sont quatre cent cinquante. Amenez-nous deux jeunes taureaux ; qu’ils en choisissent un, qu’ils le dépècent et le placent sur le bûcher, mais qu’ils n’y mettent pas le feu. Moi, je préparerai l’autre taureau, je le placerai sur le bûcher, mais je n’y mettrai pas le feu. Vous invoquerez le nom de votre dieu, et moi, j’invoquerai le nom du Seigneur : le dieu qui répondra par le feu, c’est lui qui est Dieu. » La foule répondit : « C’est d’accord. » Élie dit alors aux prophètes de Baal : « Choisissez votre taureau et commencez, car vous êtes les plus nombreux. Invoquez le nom de votre dieu, mais ne mettez pas le feu. » Ils prirent le taureau et le préparèrent, et ils invoquèrent le nom de Baal depuis le matin jusqu’au milieu du jour, en disant : « Ô Baal, réponds-nous ! » Mais il n’y eut ni voix ni réponse ; et ils dansaient devant l’autel qu’ils avaient dressé. Au milieu du jour, Élie se moqua d’eux en disant : « Criez plus fort, puisque c’est un dieu : il a des soucis ou des affaires, ou bien il est en voyage ; il dort peut-être, mais il va se réveiller ! » Ils crièrent donc plus fort et, selon leur coutume, ils se tailladèrent jusqu’au sang avec des épées et des lances. Dans l’après-midi, ils se livrèrent à des transes prophétiques jusqu’à l’heure du sacrifice du soir, mais il n’y eut ni voix, ni réponse, ni le moindre signe. Alors Élie dit à la foule : « Approchez. » Et toute la foule s’approcha de lui. Il releva l’autel du Seigneur, qui avait été démoli. Il prit douze pierres, selon le nombre des tribus des fils de Jacob à qui le Seigneur avait dit : « Ton nom sera Israël. » Avec ces pierres, il érigea un autel au Seigneur. Il creusa autour de l’autel une rigole d’une capacité d’environ trente litres. Il disposa le bois, dépeça le taureau et le plaça sur le bûcher. Puis il dit : « Emplissez d’eau quatre cruches, et versez-les sur la victime et sur le bois. » Et l’on fit ainsi. Il dit : « Une deuxième fois ! » et l’on recommença. Il dit : « Une troisième fois ! » et l’on recommença encore. L’eau ruissela autour de l’autel, et la rigole elle-même fut remplie d’eau. À l’heure du sacrifice du soir, Élie le prophète s’avança et dit : « Seigneur, Dieu d’Abraham, d’Isaac et d’Israël, on saura aujourd’hui que tu es Dieu en Israël, que je suis ton serviteur, et que j’ai accompli toutes ces choses sur ton ordre. Réponds-moi, Seigneur, réponds-moi, pour que tout ce peuple sache que c’est toi, Seigneur, qui es Dieu, et qui as retourné leur cœur ! » Alors le feu du Seigneur tomba, il dévora la victime et le bois, les pierres et la poussière, et l’eau qui était dans la rigole. Tout le peuple en fut témoin ; les gens tombèrent face contre terre et dirent : « C’est le Seigneur qui est Dieu ! C’est le Seigneur qui est Dieu ! » Élie leur dit alors : « Saisissez les prophètes de Baal : que pas un seul ne s’échappe ! » Ils les saisirent. Élie les fit descendre au ravin du Qishone, et là il les égorgea. Le prophète Élie dit au roi Acab : « Monte, tu peux maintenant manger et boire, car j’entends le grondement de la pluie. » Achab monta pour aller manger et boire. Élie, de son côté, monta sur le sommet du Carmel, il se courba vers la terre et mit son visage entre ses genoux. Il dit à son serviteur : « Monte, et regarde du côté de la mer. » Le serviteur monta, regarda et dit : « Il n’y a rien. » Sept fois de suite, Élie lui dit : « Retourne. » La septième fois, le serviteur annonça : « Voilà un nuage qui monte de la mer, gros comme le poing. » Alors Élie dit au serviteur : « Va dire au roi Acab : “Attelle ton char et descends de la montagne, avant d’être arrêté par la pluie.” » Peu à peu, le ciel s’obscurcit de nuages, poussés par le vent, et il tomba une grosse pluie. Acab monta sur son char et partit pour la ville de Yizréel. La main du Seigneur s’empara du prophète ; Élie retroussa son vêtement et courut en avant d’Acab jusqu’à l’entrée de la ville de Yizréel.

 

Ecoute de la Parole 

 

(1 R 18,16-40) https://www.youtube.com/watch?v=4pAI3HaC1y0&list=PL9FA4B3D7799F7C6E

(1 R 18, 41-46) https://www.youtube.com/watch?v=13TQDVyeOHw&list=PL9FA4B3D7799F7C6E

 

Elie témoigne d’une confiance totale envers le Dieu d’Israël face à l’hostilité de tous. Il se sent pourtant terriblement seul dans sa fidélité à Dieu au sein d’un peuple qui sombre dans le paganisme. La reine Jézabel a fait massacrer les prophètes du Seigneur. Il est seul face aux 450 prophètes de Baal, mais aussi face au pouvoir royal et au peuple tout entier. Seul contre tous, Elie concentre en lui toute la fidélité d'Israël en témoignant du début jusqu’à la fin d'une certitude inébranlable : Dieu est le seul Dieu. Suivons le récit de ce combat héroïque pour la foi :

 

a) Le combat spirituel

 

Elie reproche au peuple de danser pour deux divinités, faisant à la fois allusion à une danse cultuelle phénicienne et au double culte rendu au Baal et au Seigneur. Il enjoint le peuple à « suivre » le vrai Dieu. Élie, interprète de l'esprit de Moïse, affirme que le Seigneur ne peut partager le culte de son peuple avec Baal. « Que votre oui soit oui ; que votre non soit non » (Mt 5,17) : « Si c’est le Seigneur qui est Dieu, suivez-le ... » Elie appelle à mettre en œuvre la Parole de Dieu en aimant Dieu de tout son cœur, de toute sa force et de tout son esprit. Il expose ensuite les modalités de l’épreuve face aux 450 prophètes de Baal : le dieu qui répondra par le feu aux invocations sera reconnu comme le vrai Dieu. Le peuple acquiesce à ce défi qui clarifiera le choix à faire. La première étape du combat spirituel consiste à parvenir à la plus grande lucidité possible devant les contradictions de notre cœur partagé. Pour progresser, prenons conscience de la confusion dans laquelle nous sommes empêtrés. Il devient possible de s’engager dans le combat lorsque nous voyons ce qu’il nous faut sacrifier pour parvenir à l’unité intérieure d’un cœur qui aime Dieu véritablement. Reste alors à faire les renoncements nécessaires pour ne plus nous épuiser sur place en clochant des deux pieds. Cela suppose cependant de s’en remettre à Dieu dans la prière afin de recevoir le courage de ne plus se conduire en « ennemis de la croix du Christ », mais en « citoyens des cieux » (cf. Ph 3,18-21). Ce sera en fait une libération. En effet, comme les prophètes de Baal, nous faisons bien souvent des efforts épuisants pour nous procurer des nourritures ridicules, tandis que nous charger du fardeau de Dieu serait doux et léger (cf. Mt 11,30).

 

b) La prière de demande

 

Elie refait l’autel du Seigneur détruit par les partisans de Baal selon le modèle de celui bâti par Moïse après l’Alliance du Sinaï avec 12 stèles pour les 12 tribus d’Israël (Ex 24,4). Il marque sa foi en la puissance de Dieu par un triple arrosage de l’autel et invoque solennellement le Dieu des Patriarches. La réponse du Seigneur survient de manière immédiate et foudroyante. Tout le peuple en est témoin. Elie ordonne alors au peuple de se saisir des prophètes de Baal. Il les fait descendre près du torrent et les égorge (cf. Dt 13,2-6 et 18,20-22). Cela nous choque légitimement aujourd’hui mais la justice de l’époque suit la loi du talion édictée par Moïse : il faut répondre à un crime par un crime égal mais non supérieur pour contenir la vengeance. Puisque les prophètes de Seigneur ont été massacrés, les prophètes de Baal, tenus pour responsables de ce massacre, doivent être égorgés. En outre, ce sont des prêtres sacrilèges, qui poussent le peuple à l'idolâtrie. À ce crime religieux, Moïse n'avait jamais trouvé d'autre punition que la mort. L'emprise de Baal, la puissance de la reine Jézabel, la versatilité du peuple, la cruauté des mœurs du temps ne laissaient pas au prophète du Seigneur le choix des moyens. Elie réalise ainsi tout à la fois la punition du péché d’idolâtrie, la vengeance des prophètes tués par Jézabel et la suppression en Israël des cultes phéniciens. Il s’est jeté ainsi à corps perdu dans un combat inséparablement religieux et politique dans lequel il risquait sa propre vie. Le Christ, lui, a refusé la violence. Il s’est cependant engagé tout aussi radicalement dans un semblable combat. Il a donné effectivement sa vie en assumant sa mission jusqu’à mourir sur la Croix. Sans être Elie ou Jésus, chacun a un combat spirituel à mener, un combat qui repose avant tout sur la prière de demande, car ce combat n’est pas le mien, mais celui de Dieu en moi. Dieu seul peut envoyer le feu du ciel pour accomplir le sacrifice et me libérer de mes attachements idolâtriques. Il me faut l’en prier avec une absolue confiance, c’est-à-dire en m’engageant tout entier dans cette prière. Ce n’est pas moi qui peux accomplir le sacrifice, mais celui-ci n’adviendra que si j’y engage totalement mon désir. Le désirer réellement, c’est refuser de poursuivre une vie plus végétative que réelle en clochant des deux pieds. Le désirer réellement, c’est être décidé à prier et supplier jusqu’à éprouver les fruits de ma libération.

 

c) L’audace de la confiance

 

En envoyant le feu du ciel sur l’offrande, Dieu a consenti à restaurer l’Alliance brisée par l’idolâtrie du peuple. Cependant, il faut encore la prière du Prophète pour que la pluie revienne puisqu’elle s’est arrêtée sur son ordre (1R 17,1). Elie manifeste ici sa totale confiance en l’exaucement de sa prière par Dieu. Il invite Acab à rompre son jeûne, à manger et à boire. Il l'exhorte à gravir la montagne vraisemblablement pour participer au banquet religieux avec ses courtisans. Quant à lui, il se tient prosterné le visage entre les genoux afin d’entrer ainsi en communication avec le Seigneur. Il envoie alors son serviteur à sept reprises pour regarder vers l'horizon. La survenue dans le ciel d’un nuage gros comme le point lui suffit pour croire au retour de la pluie. Il fait prévenir Acab de regagner Yizréel au plus vite. Elie est alors comme emporté par le Seigneur dans une course qui lui fait devancer le roi. Par-delà le caractère spectaculaire de ce succès, le texte souligne combien la force de la prière dépend de la confiance en Dieu avec laquelle elle est faite. Dans l’Evangile de ce dimanche, nous voyons Jésus transfiguré par l’exaucement de sa prière. La présence de Dieu devient en lui comme incandescente. Il parle avec Moïse et Elie de sa montée à Jérusalem. Le sacrifice est encore devant lui, mais la Transfiguration est comme une anticipation de la victoire du Crucifié ressuscité sur le péché et la mort. Dans l’audace de la confiance, je suis déjà pour une part exaucé, même si je n’éprouve pas encore tous les fruits de la libération désirée, car la confiance est déjà ma victoire sur l’angoisse du péché et de la mort. Je peux discerner dans le ciel de ma vie ces tout petits nuages annonciateurs d’une vie surabondante.

2. Commentaire de l’évangile de la Transfiguration (Lc 9,28b-36)

 

En plus de la méditation sur la vie d'Elie, vous pouvez lire le passage d'Evangile et le commentaire cliquez ici

 

3. Les 3 pistes de la semaine et le verset à prier

 

  • Reconnaître le fardeau de nos indécisions et nous déterminer à suivre le Christ … en consentant aux renoncements que cela implique !
  • Prier Dieu avec confiance, car lui seul consomme nos sacrifices et les rend féconds.
  • Contempler la gloire du Fils bien-aimé en nos frères et sœurs.

 

Bonne 2ème semaine de carême

 

 

L'équipe de la retraite

 

Prière de la communauté

Prière du prophète Elie

Dieu éternel et tout-puissant, tu as donné au saint prophète Elie de vivre en ta présence et tu l'as rempli du zèle de ta gloire : accorde à tes serviteurs de rechercher sans cesse ton visage pour devenir ainsi les témoins de ton amour. Par Jésus le Christ notre Seigneur. Amen.

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15 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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