Descendre en nos coeurs
« Mais, ô Dieu Enfant ! Les bergers de Bethléhem ne Vous furent pas seulement agréables par la simplicité de leur Foi ; ils Vous plurent aussi par l’Humilité de leur cœur. Vous aimez les petits, ô mon souverain Roi ! Et c’est pour cela même que ces heureux pasteurs obtinrent l’insigne gloire d’être préférés à tout le genre humain, dans l’honneur de venir saluer les premiers Votre berceau.
Ainsi l’humilité de Marie a été l’aimant qui Vous attira du Ciel dans Ses chastes flancs, et l’humilité des bergers Vous porte à les appeler les premiers pour former, avec Marie et Joseph, avec les Saints Anges, Votre auguste Cour, dans cette étable devenue un vrai Paradis. Oh ! Quelle admirable leçon Vous me donnez, ô mon Sauveur, à moi qui dois marcher à leur suite ; bien plus, qui vais Vous recevoir en moi-même.
Abaissez-donc, ô Jésus, toutes les hauteurs de mon esprit ; humiliez toutes les répugnances de mon cœur. Abattez-moi au pied de Votre crèche, afin que je ne me relève plus dans mon orgueil. Mais, ô mon Jésus, non seulement Vous aimez les petits ; Vous daignez encore Vous faire petit pour Vous unir à ma bassesse. C'est comme un faible enfant que Vous venez à moi, ô Dieu suprême ! A Votre approche, je me confonds, je m’abîme dans mon néant ; moi, jusqu’ici si éloigné de l’humilité et de la simplicité de l’enfance. Vous cherchez l’étable et la crèche pour y naitre, dans Votre humilité ; entrez dans mon cœur. Bethléhem ne Vous offrit rien d’aussi digne de cette grandeur qui aime à descendre dans ce qu’il y a de plus infime, de cette Lumière qui se plaît à illuminer les plus profondes ténèbres ».
Ainsi soit-il. "
Dom Prosper Guéranger (1805-1875) - L’Année Liturgique « Le Temps de Noël », p. 91-92, Chez Julien Lanier (1847)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6