Rencontre de Marie et d’Élisabeth
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
(Lc 1, 39-45)
Heureuse celle qui a cru !
Dieu ne pense jamais plus à nous et à nous enrichir spirituellement que lorsque nous nous oublions nous-mêmes pour ne penser qu’à lui ; nos intérêts ne sont jamais plus sûrs que lorsque, par un effet de ce pur amour, nous les perdons dans la volonté et le bon plaisir de Dieu. C’est là, en effet, la disposition intérieure qu’il faut pour nous procurer, et une vie heureuse et contente, et une mort douce et tranquille, et toute telle qu’elle doit être pour nous conduire avec assurance dans la bienheureuse éternité.
Oui, c’est par cette amoureuse préférence du bon plaisir de Dieu à tout nous-même, et par ce fiat réitéré et comme habituel à l’égard de la divine volonté, que nous jouissons d’une vie heureuse, autant du moins qu’elle peut l’être dans un lieu de bannissement : c’est par là que nous trouvons et goûtons la paix au milieu des troubles, et notre bonheur dans les croix que la nature appelle malheurs.
Que pourrait craindre une âme qui se sent intérieurement dans cette disposition du pur amour, et dans cette uniformité de volonté avec Dieu, sachant, comme dit saint Bernard, que ce qui sert de bois au feu de l’enfer aussi bien qu’à celui du purgatoire, n’est point autre que la volonté propre ?
Alexandre Piny
Alexandre Piny († 1709), provençal, dominicain, représente la spiritualité du « pur amour », au moment où s’achève le siècle d’Or de la mystique française.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6