2e degré du recueillement : la vertu (3/4)
Proposition de retraite durant le Carême, au Cénacle Saint-Joseph, à Colombier-Saugnieu (près de Lyon), Vivre dans l'amour jusqu'au don de soi par le p. Manuel Barbiero, sss,
du mardi soir 25 mars au vendredi midi 29 mars 2019. Plus de détails ici.
Clôture des inscriptions le 10 mars.
Suite de la Prédication à des religieux(ses) PA 93, Autographe, sans date.
Paragraphes précédents :
La vie intérieure
De la vie intérieure
1er degré du recueillement : conscience du devoir
2e degré : la vertu
Le second degré du recueillement est celui qui nous recueille en l'esprit intérieur de la grâce.
Il est certain que, comme enfants de Dieu, le Saint-Esprit demeure en nous, que nous sommes son temple vivant, que sa mission divine est de former Jésus en nous, de nous former à ses vertus, à son esprit, à sa vie, afin de faire de nous d'autres Jésus-Christ.
Or, puisque le Saint-Esprit réside en nous, qu'il est notre maître, notre éducateur, notre sanctificateur intérieur, il faut donc l'écouter, nous mettre à sa disposition, l'aider dans ce travail de transformation en Jésus-Christ ; de là la nécessité du recueillement en Dieu en nous. Car cette transformation en Jésus-Christ est comme une création graduelle ; elle veut être suivie, soutenue. Un acte est fini en lui-même, mais il n'en est pas ainsi d'une vertu que l'on veut acquérir, naturaliser en soi-même. Il faut en faire la loi de sa vie. “Je veux devenir humble comme Jésus”, et de suite il faut déclarer une guerre incessante à l'amour-propre, à la vanité, à l'orgueil enfin sous toutes ses formes ; et comme il m'attaque continuellement, qu'il a des communications dans la place, qu'une partie de moi-même lui est vendue, il faut que j'aie toujours les armes à la main, que je l'observe en toutes ses ruses et sa malice.
Mais combattre le mal en moi n'est pas toute la vertu. Ce serait bien triste s'il fallait toujours être en face du vice à combattre et du démon. Le combat de la vertu n'en est que la première condition ; c'est un travail de liberté, de fidélité, d'affranchissement mais qui finit par devenir une habitude facile dans l'amour même de la vertu.
La vertu n'est aimable qu'en Notre Seigneur et pour Notre Seigneur, c'est une de ses qualités, c'est en nous une sympathie d'amour ; on hait ce qu'un ami déteste, on recherche ce qu'il aime, on imite ce qu'il fait.
Le travail positif de la vertu consiste dans l'estime et l'amour de ses divers actes. Cet amour en fait la reine de sa vie ; il la cherche, il la fait naître, il en a besoin, il est heureux quand il a une heureuse occasion de la pratiquer. Comme le négociant dans une magnifique affaire, comme le soldat sur le champ de bataille sous les yeux du roi qu'il aime, comme un cœur passionné en face de ce qu'il adore.
Mais la vertu en action est rare ; les brillantes occasions de l'honorer sont plus rares encore. Elle s'éteindrait donc bien vite en l'âme si elle n'avait pas d'autre aliment que la vie extérieure. C'est surtout dans sa vie intime que l'âme vit de la vertu ; son esprit la contemple en sa beauté, en sa bonté en Jésus-Christ ; et dans la gloire qui la couvre, son cœur en fait un être divin avec lequel elle converse habituellement. L'humilité pour elle, c'est Jésus doux et humble de cœur ; elle le voit, elle le contemple, elle l'admire, elle l'exalte, elle l'aime, elle le suit dans toutes ses diverses actions d'humilité ; alors elle veut l'imiter, l'amour veut la communauté de vie. Tel est le second degré de recueillement, c'est la vertu du recueillement.
S. Pierre-Julien Eymard (PA 93,3)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6