….Aidez-moi à vaincre les tentations qui me sollicitent au mal…2 / 2

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        La publication précédente était centrée sur la signification de la sixième demande du ‘’Notre Père'’, nous consacrons  cette publication aux évolutions apportées à cette prière il y a 50 ans.

 

            Nous ferons la transition entre les 2 publications en donnant un extrait de la prière du père Cruz au Cœur Immaculé de Marie :

     ''Obtenez-moi de la Très Sainte Trinité …………la grâce d'éviter tout péché délibéré, même véniel, et de résister sur-le-champ à toutes les tentations ……  ''

            Beaucoup d’entre nous, ne connaissent que le ‘’ nouveau Notre Père ‘’. Pourtant auparavant il y en avait un autre qui existait depuis plusieurs siècles et qui continue à être utilisé dans le cadre de la forme extraordinaire du rite romain. En effet, c’est lors de la Vigile pascale de 1966, après avoir été ratifiée par le siège apostolique le 20 décembre 1965, que cette nouvelle traduction fut mise en application. Prenons quelques minutes pour connaître son histoire en remontant un peu plus de 50 ans en arrière. Nous nous aiderons des travaux du père Carmignac spécialiste des manuscrits de la mer morte, qui a soutenu une thèse sur le ‘’ Notre Père’’, le 29 janvier 1969 devant le cardinal Daniélou. La décision prise 30 ans après sa mort, (2 octobre 1986) le réhabilite en quelque sorte.

            C’est le 16 janvier 1966 que la Documentation Catholique (DC N° 1463) fit l’annonce d’une traduction commune du Notre Père. Catholiques, protestants et orthodoxes allaient prier ensemble avec un même texte, suite à des contacts début 1964 entre diverses églises.           

                   Par une lettre de 1967 du père Carmignac, on apprit que la commission chargée de ce travail n’avait pas reçu de mandat des évêques de France, qu’il n’y avait pas d’exégètes catholiques, que plusieurs évêques avaient voulu s’opposer à cette traduction et qu’il leur avait été répondu que ‘’c’était le sentiment des exégètes’’ (N° 33 et 63 de ‘’ La lettre des amis de l’abbé Jean Carmignac’’)

            La DC 1463 précise (p 180) les 3 raisons à cette traduction commune

  • Fidélité plus grande aux paroles du Seigneur
  • Adaptation de textes à usage privé suite à leur usage publique dans la messe
  • Unité des chrétiens mieux manifestée par l’utilisation de mêmes termes

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      Pour information, ce même document indique en page 181 la formule du ''Notre Père'' utilisée alors par les protestants : ‘’ Notre Père, qui es aux cieux, ton nom soit sanctifié, ton règne vienne, ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien. Pardonne-nous nos offenses comme aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous conduis pas dans la tentation, mais délivre-nous du Malin (ou du mal). ‘’  

 

          Nous avons examiné précédemment la signification donnée par St Thomas d’Aquin de la sixième demande du Notre Père. Nous consacrons cette publication à l’étude des 4 autres évolutions apportées par la nouvelle traduction.   

  • Le tutoiement, appelé ‘’option stylistique’’.

             Le latin ne connaît pas de vouvoiement de politesse : lorsqu’on s’adresse à une personne singulière, on emploie forcément la deuxième personne du singulier. C’est pourquoi en latin, on tutoie Dieu dans les prières. C’est vers les XIV et XV siècle, lorsque l’habitude se codifia de  réciter les prières de l’Eglise en français, on se mit à vouvoyer Dieu, la Vierge et les saints. Le ‘’tu’’ restera encore en usage un certain temps, spécialement dans les prières rituelles, par conformité au latin toujours vivant. Les protestants conservèrent ce  ‘’tu’’  issu du latin qui fut ainsi introduit dans beaucoup de prière. Certains voient dans ce ‘’tu’’ une familiarité plus grande avec les personnes divines et les saints...... 

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  • ‘’Que ton règne vienne’’

            Cette expression a remplacé le ‘’Que votre règne arrive ‘’, et est justifié (DC 1463) par le fait que ‘’arriver ‘’ désigne souvent un événement impersonnel et occasionnel souvent inattendu’’.  Le texte latin est ‘’ Adveniat regnum tuum ‘’ et le préfixe ‘’ad’’ rend compte que ce qui vient, l’est au terme prévu. Le verbe ‘’arriver’’ marque un mouvement qui est en train d’aboutir à sa destination. Ar-river, c’est aborder, toucher terre, parvenir à la rive.

            Lorsque nous prions pour que le règne de Dieu arrive, nous souhaitons que ce soit le plus vite possible. Le terme vienne se rapporte à un futur indéterminé. A Fatima, Notre Dame a dit à Lucie  le 13 juin 1917 : ‘’….mais toi, tu resteras ici pendant un certain temps. Jésus veut se servir de toi afin de me faire connaître et aimer. Il veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. ‘’   C’est un futur bien déterminé, puisque sœur Lucie essayera toute sa vie de répondre à cette demande précise, formulée il y a plus de 100 ans.

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  • ‘’ Donne nous notre pain de ce jour ‘’

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            L’ancienne formule précise : ‘’ Donnez-nous aujourd’hui notre pain de chaque jour (ou notre pain quotidien) ‘’ Voici le texte latin ‘’ Panem nostrum quotidianum da nobis hodie ‘’, le mot ''quotidianum'' étant celui choisi par St Jérôme pour traduire le mot grec ‘’épiousios’’ dont le père Carmignac a précisé que parmi toutes les hypothèses imaginées par les pères et les savants qui se sont penchés sur la question du sens précis de ce mot ‘’ qu’aucune solution ne s’impose de façon décisive ‘’. Par contre ces mêmes personnes sont d’accord sur le fait que le pain dont il est question n’est pas seulement matériel, mais il est aussi ce pain spirituel, vraie nourriture de nos âmes, dont elles ne se lassent jamais : ‘’ Qui me mange aura encore faim. ’’ (Livre de la sagesse).

            L’ancienne formule avait fait dire au père Carmignac  (‘’A l’écoute du Notre Père’’, édition de Paris, 1971) : ‘’Cette solution utilise le renseignement fourni par Saint Jérôme, elle respecte la valeur des mots en hébreu et en grec et elle obtient un sens très satisfaisant, qui rejoint les prescriptions sur la manne à consommer le jour même et sur l’absence de tout souci pour le lendemain.’’

            À vouloir limiter au jour présent le don de Dieu, ne risque-t-on pas de rétrécir l’objet de la prière au seul pain matériel ? Profitons de ces réflexions pour conserver à l’esprit, l’étendue de notre demande à Notre Père du Ciel.

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  • ‘’Comme nous pardonnons aussi …’’

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            L’ancienne formule n’utilise pas le mot ‘’aussi’’ que nous avons rencontré sur la version citée précédemment, mais avec alors un sens encore plus appuyé. La version latine est simplement ‘’ sicut et nos‘’. Le fait d'avoir rajouté le mot ‘’aussi’’ à celui de ‘’comme’’, peut avoir plusieurs sens.

            Celui donné à l’époque (DC 1463 page 182) se résume en : ‘’ Pardonne-nous…. Comme, à ton image, nous pardonnons’’. Mais il peut aussi se comprendre avec le sens de ‘’Parce que ’’. Nous ne demandons pas à Dieu de nous pardonner parce que nous avons pardonné, c’est vrai, mais comme nous aurons pardonné. Pour autant, le ‘’comme’’  n’est pas ici purement comparatif, il marque la condition requise pour être pardonné : « Pardonnez-nous comme nous l’aurons fait d’abord et selon la mesure où nous aurons fait. » Notre pardon n’est pas la cause du pardon que Dieu nous accorde - ce serait la négation de la gratuité du don de Dieu -, mais il en est la condition préalable. La conjonction « comme » n’exprime pas un droit au pardon divin acquis par le mérite de notre pardon humain, cette évident. Mais elle indique tout de même une certaine causalité, non pas entre le pardon humain et le pardon divin, mais entre le pardon accordé à nos frères et la demande de pardon adressée à notre Père du ciel.

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     Puissent ces quelques commentaires nous mettre dans les mêmes sentiments que les apôtres lorsqu'ils ont entendu Notre Seigneur répondre à leur demande d'obtenir de Lui comment prier.  

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           "Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime. Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas, qui n'espèrent pas, qui ne vous aiment pas." (Prière de l'ange de Fatima à sa première apparition : été 1916) 

Prière de la communauté

La dévotion au Cœur Immaculé de Marie

L'objectif final est de pratiquer la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, telle que Notre Dame nous l'a annoncée à Fatima puis explicité quelques années plus tard à Pontevedra. Suivant notre progression dans cette dévotion, notre prière sera plus ou moins fervente, occupera notre esprit et notre cœur plus ou moins longtemps, pour arriver finalement à satisfaire totalement la demande centrale de cette dévotion : la communion réparatrice des 5 premiers samedis du mois. A notre réveil : Notre prière d'offrande de la journée Divin Cœur de Jésus, je vous offre, par le Cœur Immaculé de Marie, les prières les œuvres et les souffrances de cette journée, en réparation de nos offenses et à toutes les intentions pour lesquelles vous vous immolez continuellement sur l'autel. Je vous les offres en particulier, aux intentions du Souverain Pontife et pour les besoins de votre Sainte Eglise. . Puis tout au long de la journée, l'offrande de tous les sacrifices de la vie quotidienne en récitant si possible à chaque fois, la première prière qu'elle enseigna le 13 juillet 1917 : « Ô mon Jésus, c'est par amour pour vous, pour la conversion des pécheurs et en réparation des outrages commis envers le Cœur Immaculé de Marie » . Nous réciterons notre chapelet tous les jours, en ajoutant après chaque dizaine la deuxième prière enseignée le 13 juillet : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l'enfer. Conduisez au Ciel toutes les âmes, spécialement celles qui en ont le plus besoin. ») . Suivant les exigences de Notre Dame, la dévotion réparatrice des premiers samedis du mois consiste en la participation particulière à la prière par excellence de l'Eglise, le saint sacrifice de la Messe, le premier samedi de 5 mois consécutifs, en y ajoutant, avec une intention réparatrice : - La communion en état de grâce. - La récitation du chapelet. - La méditation pendant 15 minutes d'un mystère du rosaire. (Pour tenir compagnie à Notre Dame) - La confession, avec l'intention réparatrice dans les 8 jours qui précédent ou qui suivent cette communion. Il se peut que tenir compagnie à Notre Dame pendant 15 minutes soit difficile au début. Pour commencer, on peut fractionner ces 15 minutes en 5 fois 3 minutes au début de chaque dizaine. . Intention réparatrice : Nous personnaliserons notre réparation envers le Cœur Immaculé de Marie en attribuant à chaque premier samedi une intention particulière, comme Jésus l'a précisé à sœur Lucie. Ainsi nous aurons l'intention de réparer : Premier samedi : Les blasphèmes contre l'Immaculée Conception. Second samedi : Les blasphèmes contre la virginité de Marie Troisième samedi : Les blasphèmes contre sa Maternité divine Quatrième samedi : Les blasphèmes de ceux qui mettent dans le cœur des enfants la haine de cette Mère Immaculée Cinquième samedi : Les offenses contre les saintes images de Marie. . Remarques : Avant et après cette communion réparatrice, on peut dire la prière enseignée par l'ange au cours de sa dernière apparition : (Les prières suivantes n'ont rien d'obligatoire dans le cadre de cette communion) Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je vous adore profondément et je Vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles du monde, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Par les mérites infinis de son Très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs. . Profitons de la présence de ‘'Jésus caché'' dans notre cœur pour lui dire aussi, en reprenant la première prière de l'ange : ‘'Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime. Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas, qui n'espèrent pas, qui ne Vous aiment pas.'' . Nous pouvons aussi nous adresser à Notre Dame avec la prière de consécration que sœur Lucie avait composée le 29 octobre 1986 ‘'Ô Vierge, Mère de Dieu et notre Mère, je me consacre entièrement à votre Cœur Immaculé, avec tout ce que je suis et tout ce que je possède. Prenez-moi sous votre maternelle protection, défendez-moi des périls, aidez-moi à vaincre les tentations qui me sollicitent au mal, et à conserver la pureté de l'âme et du corps. Que votre Cœur Immaculé soit mon refuge et le chemin qui me conduise à Dieu. Accordez-moi la grâce de prier et de me sacrifier pour l'amour de Jésus, pour la conversion des pécheurs et en réparation des péchés commis contre votre Cœur Immaculé. Par votre médiation et en union avec le Cœur de votre divin Fils, je veux vivre pour la Très Sainte Trinité, en qui je crois et j'espère, que j'adore et que j'aime.'' ( Cette prière est une bonne façon de se remémorer la position de St Thomas d'Aquin vis à vis de la tentation )

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7 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Fatima 100 ans et + Mon Cœur Immaculé sera ton refuge...

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