Emerveillé de sainteté
« L'envoûtement a commencé au début de la Pastorale. Et à la fin de la Fantasia, j'étais totalement prise par la montée douce et ferme des thèmes de Bach. Jamais, je ne l'ai senti aussi physiquement, sauf dans le 5ème concerto brandebourgeois, bien sûr. Et, sortie de l'Ara Cœli (magnifique église, ce qui ne gâte rien, où avait lieu le concert), je me suis laissée porter aveuglément jusqu'à la petite chapelle de la piazza Venetia, où, derrière la porte hermétiquement close, se trouve la paix de l'exposition perpétuelle du Saint-Sacrement. Plus de bruits de foule. Le silence... Suis arrivée à l'instant même où le prêtre se lève pour présenter l'ostensoir, pour l'adoration. C'est ce qu'on appelle l'apogée... Ivre de la séduction de Bach, véritablement préparée par son ardeur si bien exprimée à proclamer sa Foi, même dans les termes profanes, j'ai «cru», au plein sens du mot, pendant quelques secondes féeriques... Ce matin, autre féerie : de ma chambre, le lever du soleil qui noyait d'une lumière ocre la ville déjà lavée de pluie pendant la nuit. Vision enchanteresse... »
Claire de Castelbajac dans ses notes, le 16 novembre 1972, à 19 ans. Après un concert dans une église de Rome.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6