Sainte Marguerite-Marie Alacoque - Chapitre 4

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Partout où cette image sera exposée pour être particulièrement honorée, elle y attirera toutes sortes de bénédictions.

Après le départ du père Claude de la Colombière, Marguerite-Marie s’efforce d’imposer dans son monastère le Culte du Sacré-Cœur. Elle poursuit ses mortifications, fait preuve en tout d’une soumission totale, acceptant les travaux les plus humbles. Peu à peu, la communauté des religieuses se voue au culte du Sacré-Coeur. La vie au monastère reste rude et exigeante et la Visitandine ressent de plus en plus les péchés des hommes et les siens propres dont elle veut consoler le Cœur de Jésus.

 Au cours de l'automne 1684, pendant sa retraite annuelle, elle reçoit la grâce du mariage spirituel, suprême degré ici-bas de l'union de Dieu et d'une âme qui l’introduit dans une vie de profonde intimité avec son Époux :

Il épousa mon âme à l'excès de sa charité, mais d'une manière et union inexplicables, changeant mon cœur en une flamme de feu dévorant de son pur amour, afin qu'il consume tous les amours terrestres qui s'en approcheraient; me faisant entendre que m'ayant toute destinée à rendre un continuel hommage à son état d'hostie et de victime au très Saint-Sacrement, je devais en ces mêmes qualités, lui immoler continuellement mon être par amour d'adoration, d'anéantissement et de conformité à la vie de mort qu'il a dans la sainte Eucharistie.

Le 1er janvier 1685, elle est nommée maîtresse des novices. Elle désire les conduire sur le chemin de la sainteté en leur enseignant le culte du Sacré Cœur qui est, selon elle, « le plus court chemin » pour y parvenir. Pour elle, le renoncement de soi-même vaut mieux que toutes les dévotions. Ce qu'elle souhaite le plus à ses novices est d’être des filles d'oraison, c'est-à-dire des filles de recueillement et de silence ; ajoutant qu'une religieuse de Sainte-Marie qui n'aime pas l'oraison est un soldat sans armes, et que, pour arriver à l'union divine, il fallait résolument entreprendre la destruction de soi-même par une généreuse, constante et fidèle mortification.

Le récit des apparitions et les demandes du Christ à Marguerite-Marie sont de plus en plus prises au sérieux au sein du couvent qui entreprend de vivre l’Heure Sainte et de vénérer l’image du Cœur de Jésus. En 1686, une chapelle construite dans le jardin du monastère lui est dédiée et les sœurs y célèbrent la première fête du Sacré Cœur.

Le 1er juin 1689, le Christ demande cette fois à Marguerite-Marie de transmettre, en ces termes, un message au Roi Louis XIV.

Fais savoir au fils aîné de mon Sacré Cœur que, comme sa naissance temporelle a été obtenue par la dévotion aux mérites de ma sainte enfance, de même il obtiendra sa naissance de grâce et de gloire éternelle par la consécration qu'il fera de lui-même à mon Cœur adorable qui veut triompher du sien et, par son entremise, de celui des grands de la terre. Il veut régner dans son palais, être peint dans ses étendards et gravé dans ses armes, pour les rendre victorieuses de tous ses ennemis en abattant à ses pieds ces têtes orgueilleuses et superbes, pour le rendre triomphant de tous les ennemis de la sainte Eglise.

Marguerite-Marie hésite. Puis elle se confie à son ancienne Supérieure, mère de Saumaise, avec laquelle elle a conservé des liens privilégiés. Elle lui demande conseil. Elle n'a donc pas transmis le message et ne réclame pas qu'on le fasse : elle requiert simplement un avis.

Le 28 août, nouvelle lettre de la sainte à son ancienne supérieure. Cette fois le ton est net et ferme et sont indiqués de manière précise les moyens à employer pour faire aboutir les desseins du ciel :
«Le Père éternel, voulant réparer les amertumes et angoisses que l'adorable Cœur de son divin Fils a ressenties dans la maison des princes de la terre, parmi les humiliations et outrages de sa Passion, veut établir son empire dans la Cour de notre grand monarque, duquel il se veut servir pour l'exécution de ce dessein qu'il désire s'accomplir en cette manière, qui est de faire faire un édifice où serait le tableau de ce divin Cœur pour y recevoir la consécration et les hommages du roi et de toute la cour. De plus, ce divin Cœur voulant se rendre protecteur et défenseur de sa sacrée personne contre tous ses ennemis visibles ou invisibles, dont il le veut défendre et mettre son salut en assurance par ce moyen, c'est pourquoi il l'a choisi comme son fidèle ami pour faire autoriser la messe en son honneur par le Saint-Siège apostolique et en obtenir tous les autres privilèges qui doivent accompagner cette dévotion de ce Sacré Cœur, par laquelle il lui veut départir les trésors de ses grâces de sanctification et de salut, en répandant avec abondance ses bénédictions sur toutes ses entreprises, qu'il fera réussir à sa gloire.

Marguerite-Marie précise que le message doit passer par le Père de la Chaise, confesseur du Roi.

L’authenticité de ces deux messages a été contestée au prétexte que seules des copies ont été retrouvées et non les originaux. On ne sait si le Père de la Chaise a été averti, s’il a transmis les demandes du Seigneur ou si, bien informé mais dans le doute,  il a gardé une partie des messages pour lui. Un fait est certain : Louis XIV n’a pas réagi à une exception près : il a bien demandé au Saint-Siège l’autorisation d’une messe en l’honneur du Sacré-Cœur.

Ainsi, durant les trois dernières années de l'existence terrestre de la sainte, nous la voyons vivre et agir en plein surnaturel. Son humilité, plus vive que jamais au milieu de tout l'extraordinaire qui foisonne à travers sa personne et par son intermédiaire, voilà bien le signe du surnaturel le plus authentique et le plus efficace.

Ce ne sont plus, certes, les «grandes apparitions», mais ce sont leurs compléments par les visions concernant l'ordre de la Visitation, par les «promesses» et par le message au roi. Quant aux prédictions de la servante de Dieu, leur accomplissement manifestera à tous sa sainteté. Par elle, déjà le Seigneur opère des prodiges. Le plus marquant d'entre eux pourtant est l'attitude même de la mystique. Jamais elle n'a tant suivi l'esprit qui la conduit et qui, à présent, la fait travailler sans répit à la propagation de la dévotion. 

Un premier miracle eut lieu en 1690, du vivant de la Sainte. Une sœur s’était gravement blessée à la jambe en coupant du bois. Elle n’en avait rien dit et souffrait énormément. Un jour, en portant du bois au chauffoir où la communauté était réunie, elle se baissa tout près de la Sainte, eut l’idée de prendre un pan de sa robe et de s’en frotter la jambe. Elle se sentit mieux et, le lendemain, se trouva complètement guérie. Elle s’en fut alors trouver la sainte, lui raconta ce qu'elle avait fait et la pria d'en remercier notre Seigneur. Marguerite-Marie lui promit de le faire, mais lui défendit en même temps de parler de cette guérison.

Le 9 octobre 1690, une fièvre l’oblige à garder le lit. Le médecin estime que sa maladie, causée par l’amour, est sans remède.

Hélas, dit-elle un soir à ses sœurs, je brûle ! Mais si c’était de l’amour divin, quelle consolation ! Mais je n’ai jamais su aimer mon Dieu parfaitement. Demander à Dieu pardon pour moi et aimez-Le bien de tout votre cœur pour réparer tous les moments que je ne l’ai pas fait. Quel bonheur d’aimer Dieu ! Ah ! Quel bonheur ! Aimez donc cet Amour, mais aimez-le parfaitement !

Le 17 octobre, alors qu’on lui donne le Sacrement des Malades, elle murmure les noms de Jésus et de Marie et s’éteint à 43 ans dans un dernier soupir, entre les bras de deux de ses anciennes novices comme elle l’avait prédit.     

. Il est 20 heures. Dès le lendemain, la nouvelle se répand dans la ville :

« - La sainte est morte ! » Pour ses contemporains, sa sainteté ne fait aucun doute. Pour l’Eglise, il faudra davantage de temps. Sœur Marguerite-Marie sera béatifiée par Pie IX en 1864 et canonisée par Benoît XV en 1920.

 

La chapelle de la Visitation où eurent lieu la plupart des apparitions de Jésus à Sainte Marguerite-Marie Alacoque.

 

 Après le décès de la Sainte, le culte du Sacré-Cœur ne fit que croître et Paray-le-Monial est aujourd’hui au centre de cette dévotion qui fut véhiculée à la fois par les Visitandines et les Jésuites, ces derniers ayant été aussi choisis par le Christ pour répandre l’adoration à son Sacré-Cœur.

Notre bon Père de la Colombière, avait écrit Marguerite-Marie,  a obtenu que la très sainte Compagnie de Jésus sera gratifiée, après notre cher Institut, de toutes les grâces et privilèges particuliers de cette dévotion du Sacré-Cœur de Notre Seigneur Jésus-Christ... Ce divin Cœur désire ardemment d’être connu,  aimé, honoré particulièrement de ces bons pères auxquels Il promet, si je ne me trompe, de répandre tellement l’onction de Son Amour sur leurs paroles avec des grâces fortes et puissantes, qu’elles seront comme un glaive à deux tranchants qui pénétreront les cœurs les plus endurcis des plus obstinés pécheurs, pour en faire sortir la source d’une véritable pénitence qui purifie et sanctifie les âmes... 

 

Ce fut en 1975, année du 300e anniversaire de la grande apparition de Jésus à sainte Marguerite-Marie que Pierre Goursat, fondateur de la Communauté de l’Emmanuel, proposa d’organiser à Paray-le-Monial le rassemblement des groupes de prière et communautés du Renouveau charismatique. A ce moment, le culte du Sacré-Cœur était tombé en désuétude. Depuis cette date, les sessions d’été de Paray-le-Monial grandissent et deviennent internationales. Peu à peu, la Communauté comprend qu’elle n’est pas arrivée par hasard dans la ville du Cœur de Jésus, que Marguerite-Marie est toujours à l’œuvre, et qu’il y a un lien très profond entre son appel à l’évangélisation et le Cœur du Christ, ce Cœur qui a tout donné par Amour pour les hommes. C’est cet Amour de Miséricorde infini que la Communauté est aujourd’hui appelée à annoncer aux hommes du troisième millénaire.

 

Prions avec Sainte Marguerite-Marie :

 « Je Vous salue, Cœur de Jésus, en tous vos états, donnez-Vous à moi ! Je Vous salue, Cœur de Jésus, modèle de perfection, éclairez-moi ! Je Vous salue, Cœur divin, origine de tout bonheur, fortifiez-moi ! Je Vous salue, Cœur de mon Ami, caressez-moi ! Je Vous salue, Cœur d'incomparable bonté, pardonnez-moi ! Je Vous salue, Cœur tout aimant, fournaise ardente, consumez-moi ! Ô mon cher Sauveur, que je serais heureuse si Vous imprimiez en moi votre image souffrante ! Ô mon Seigneur, je ne veux rien que Vous et le choix que Vous ferez pour moi ! Vous m'êtes suffisant, ô mon Dieu ! Faites pour moi ce qui Vous glorifiera le plus, sans nul égard à mes intérêts. Contentez-Vous, et cela me suffit. Amour, je Te demande cette âme ! Je Te prie de me la donner parce que Tu peux me la donner. Ainsi soit-il. » 

Et n’oublions jamais que Jésus a promis que «  tous ceux qui seraient dévoués à son Sacré-Cœur ne périraient jamais, et que, comme il est la source de toutes bénédictions, il les répandrait avec abondance dans tous les lieux où serait posée l’image de cet aimable Cœur, pour y être aimé et honoré... »

Que la Vierge Marie nous guide et nous fortifie dans notre dévotion au Sacré-Cœur de son divin Fils.

Je vous salue, Marie…

Prière de la communauté

Je vous salue Marie

Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.

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4 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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