Sainte Marguerite-Marie Alacoque - Chapitre 2

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« C’est ici que je te veux » a donc dit le Seigneur à Marguerite-Marie, tandis que, dans sa quête d’un monastère, elle se rendait au couvent des Visitandines. Avec le recul du temps, on comprend comme Il lui a tracé le chemin pour que sa vocation fleurisse en cet endroit qu’Il lui a choisi.

D’abord Paray-le-Monial avait été une merveille de l’architecture romane bourguignonne. Du temps de Marguerite-Marie, les bâtiments se trouvent en bien piteux état. La peste noire, la Guerre de Cent ans, les Guerres de Religion ont conduit le monastère à l’état d’abandon. Mais, depuis 1618, le site renaît peu à peu, des jésuites s’y sont installés.

Ensuite Saint François de Sales et Jeanne de Chantal préfigurent, par leur fondation de l’Ordre de la Visitation, la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus.

Ce fut, en effet, le jour de la Pentecôte 1607 que François de Sales, le doux évêque de Genève, rencontra Jeanne de Chantal à Annecy et lui annonça son projet de fonder avec elle, sous l’inspiration du Saint-Esprit, un nouvel institut de vie religieuse,  la Visitation Sainte Marie. Jeanne était veuve, mère de famille. Une profonde amitié spirituelle l’unissait à François de Sales mais elle redoutait des difficultés familiales face à l’ampleur d’un tel projet. Malgré cela, elle accepta de le mettre en œuvre car, ainsi qu’elle en témoignera plus tard:

 Je sentis soudain une grande correspondance intérieure, avec une douce satisfaction et lumière, qui m’assurait que cela était la volonté de Dieu.

Pour sa part, François voulait « donner à Dieu des filles d’oraison, si intérieures qu’elles soient trouvées dignes de l’adorer en esprit et en vérité ».

Jeanne de Chantal veut contempler le mystère joyeux de la Visitation. Aussi les Visitandines sont-elles appelées à « s’attacher profondément à Elle (la Vierge Marie) afin de participer à la ferveur de sa louange, au rayonnement de sa charité et à son zèle pour le salut du monde. » « Tout par amour, rien par force » telle est leur devise.

Pour Marguerite-Marie qui sait que le Seigneur la veut à cet endroit et se dispose donc à Lui obéir, le culte rendu par les religieuses à la Vierge Marie dans le mystère joyeux de la Visitation va la décider tout à fait. Rappelons sa confidence :

Si je suis entrée à la Visitation, c'est que j'étais attirée par le nom tout aimable de Marie. Je sentais que c'était là ce que je cherchais. 

Le choix de Paray pour l’implantation d’un couvent de Visitandines.

C’est pour répondre à la requête des Pères Jésuites que les Visitandines s’installent à Paray-le-Monial en 1626. Le lieu est destiné à devenir le centre du culte au Sacré-Cœur de Jésus.

Enfin l’attachement au Cœur de Jésus

Déjà François de Sales et Jeanne de Chantal font preuve d’un fort attachement au Cœur de Jésus, ce Sacré Cœur que Marguerite-Marie ne va cesser d’adorer. Ils s’expriment ainsi :

Notre petite congrégation, est un ouvrage du Cœur  de Jésus et de Marie. Le Sauveur, en mourant, nous a enfantés par l’ouverture de Son Sacré Cœur. 

Le blason de l’ordre de la Visitation – un cœur surmonté d’une croix, entouré d’une couronne d’épines et percé de deux flèches, gravé des noms de Jésus et Marie - évoque déjà le Cœur débordant d’amour dont Marguerite-Marie Alacoque va être chargée de promouvoir le culte.

 

Le blason de l’Ordre de la Visitation

 

Le 25 mai 1671, Marguerite-Marie fait son entrée au monastère de la Visitation Sainte-Marie. Elle a 24 ans. De santé fragile elle continue cependant ses mortifications, macérations extrêmes, voire répugnantes, qu’elle mentionnera dans ses Mémoires. Son admission au noviciat connaît des difficultés car les Sœurs constatent qu’elle entre en extase trop souvent et que, si elle veut entrer dans la Congrégation, elle doit abandonner tous ces phénomènes insolites… Elle se plaint au Seigneur qui « se réservant la conduite de son intérieur » lui conseille l’obéissance à ses Supérieures. Trois mois plus tard, elle est admise au noviciat.

Elle expérimente alors de façon extraordinaire la présence intime de Dieu – « les fiançailles mystiques » – qui la conduisent en des extases particulières. Elle comprend que sa vocation sera d’être un apôtre de l’Amour de Dieu en s’offrant tout entière en union avec le Christ immolé sur la Croix.
Sa profession religieuse est fixée au 6 novembre 1672. Elle s’y prépare par une retraite de dix jours sans interrompre son travail : elle est en charge de l’ânesse du monastère qu’elle garde pour éviter qu’elle dévaste le jardin avec son ânon. Sous un bosquet de noisetiers, elle reçoit du Christ des lumières particulières.

En effet, le Seigneur lui fait connaître le mystère de sa mort et de sa Passion. Elle en conçoit tant d’Amour qu’elle ne peut plus vivre un moment sans souffrir. Elle ne s’appartient plus et garde en elle-même les paroles reçues du Seigneur pendant cette retraite :

Voici la plaie de mon Côté pour y faire ta demeure actuelle et perpétuelle. C’est où tu pourras conserver la robe d’innocence dont j’ai revêtu ton âme, afin que tu vives désormais de la vie d’un homme-Dieu : vivre comme ne vivant plus afin que je vive parfaitement en toi : ne pensant plus à ton corps et à tout ce qui t’arrivera comme s’il n’était plus ; agissant comme n’agissant plus mais moi seul en toi. 

Au cours de ses premières années de vie religieuse, elle connaît de nombreux moments de grâces particulières. Ainsi, le 1er juillet 1673, pendant le chant de l’office, une lumière divine vient reposer sur ses bras sous « la figure d’un petit enfant ». Il la guérit de l’extinction de voix dont elle souffrait.
Le 4 octobre de la même année, elle contemple saint François d’Assise dans une éminente lumière de gloire auprès du Seigneur Jésus, au-dessus des autres saints. Elle le reçoit comme guide particulier « pour, écrit-elle, me conduire dans les peines et les souffrances qui m’arriveraient. »

Autant que ses occupations l’y autorisent, elle passe le plus de temps possible auprès du Tabernacle. C’est dans l’un de ces moments de prière intense que la première des trois grandes Apparitions du Seigneur va la surprendre.

Le 27 décembre 1673, le Sacré-Cœur apparaît pour la première fois. Jésus garde Marguerite-Marie de longs moments contre sa poitrine et lui fait découvrir « les merveilles de son Amour ». Il rend son cœur tout embrasé de l’ardente charité envers les âmes à sauver et lui transmet son message :  

Mon divin Cœur est si passionné d'amour pour les hommes, et pour toi en particulier, que, ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu'il les répande par ton moyen, et qu'il se manifeste à eux, pour les enrichir de ses précieux trésors que je te découvre, et qui contiennent les grâces sanctifiantes et salutaires nécessaires pour les retirer de l'abîme de perdition ; et je t'ai choisie comme un abîme d'indignité et d'ignorance pour l'accomplissement de ce grand dessein, afin que tout soit fait par moi. 

Jésus manifeste ainsi son dessein à Marguerite-Marie. Le grand désir du Cœur de Jésus ne varie pas « Je suis venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc 19,10).

 

Si le mysticisme de la Sainte nous surprend, son enseignement paraît davantage à notre portée, tel celui qu’elle prodiguait à une religieuse :

« En vous oubliant de vous-même, vous Le posséderez. En vous abandonnant à Lui, Il vous possèdera. Allez donc, pleine de foi et d’une amoureuse confiance, vous livrer à la merci de Sa Providence, pour lui être un fonds qu’Il puisse cultiver à son gré et sans résistance de votre part, demeurant dans une humble et paisible adhérence à son bon plaisir. »

Et que la Vierge Marie nous aide à rechercher cette extrême humilité sans laquelle Il ne peut agir en nous.

Je vous salue, Marie…

 


Prière de la communauté

Je vous salue Marie

Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.

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5 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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