Quand des parents offrent leur fils à Dieu :

Si quelqu'un de condition noble offre son fils à Dieu au monastère, si l'enfant lui-même est en bas-âge, ses parents feront la "pétition" ( contrat  écrit, passé entre un nouveau moine et la communauté selon les formes et les garanties juridiques du droit romain). Ils enveloppent cette  "pétition" et la main de l'enfant avec l'oblation ( offrande du pain et du vin que faisaient les fidèles pour la sacrifice de la messe) dans la nappe de l'autel et ils l'offriront ainsi. En ce qui concerne leurs biens, ils promettront sous serment, de ne jamais rien lui en donner. Les plus pauvres feront simplement la pétition et ils offriront leurs fils avec l'oblation en présence de témoins.

Commentaire :

Ces lignes peuvent sembler incompréhensibles, mais à cette époque les parents avaient l'entière liberté de disposer de la vie et de l'avenir de leurs enfants comme il leur semblait et, Il n'était pas rare que des parents offrent à Dieu leurs enfants, c'était pour eux leur assurer un avenir dans ce monde et dans le Royaume des Cieux. Pour Benoît, riches ou pauvres ont la même possiblité d'offrir leur enfant au Seigneur. La question matérielle n'entre pas en ligne de compte, au niveau duquel se place Benoît, le choix n'est autre que celui de rentrer dans le plan de Dieu. C'est l'authentique mise en pratique de deux valeurs évangéliques; l'accueil, quel que soit le rang social, et le partage, Chacun doit donner en fonction de ses possiblilités, celui qui a beaucoup donne beaucoup, celui qui a peu donne peu, et celui qui n'a rien s'offre lui même à Dieu et se met au service de son Eglise. Nos communautés doivent être un lieu d'accueil : sans distinction, de race, de sexe, de statut social, riches ou pauvres doivent être accueillis de la même façon, car nous sommes tous frères et soeurs en Christ.