" Je suis venu apporter un feu sur la terre"
Jésus et les enfants, Noël Hallé (1711-1781), Paris, église Saint-Sulpice. © COARC / Roger-Viollet.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli ! Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ; ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. » (Lc 12, 49-53)
Enracinés dans l’amour
Pour le chrétien, sans nul doute, tout est suspendu à l’imminence du retour du Christ. À chaque instant, chaque chrétien doit vivre, devrait vivre, dans la conscience avivée de ce que le Christ peut, à l’instant qui suit, l’appeler à comparaître devant lui et le juger pour l’éternité en fonction de ce qu’il aura fait de sa vie jusque-là.
Mais qu’est-ce que cela signifie ? Le seul sens de tout cela est l’urgence extrême, pour le chrétien, d’une réalisation de la charité parfaite. Cela signifie qu’il doit tendre, sans nulle relâche, à vivre dans cet amour qui est l’amour que Dieu lui a manifesté, l’amour qui est la vie de Dieu. Cet amour, la charité, l’agapê évangélique, rappelons-le, c’est l’amour créateur, l’amour qui donne, et pour cela se donne.
Ainsi voyons-nous comment la vie présente doit et peut devenir pour nous une préparation à l’éternité : c’est d’abord en en devenant une anticipation, par la présence effective ici-bas de cette charité dont l’épanouissement fera la vie éternelle.
Louis Bouyer, p.o.
Louis Bouyer († 2004), prêtre de l’Oratoire, a été professeur à l’Institut catholique de Paris. Deux fois nommé par le pape à la Commission internationale de théologie, il a participé à la préparation du concile de Vatican II, à la mise en œuvre de sa réforme liturgique et de son ouverture œcuménique.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6