La maîtrise de la parole :

L'humilité est que le moine interdise à sa langue de parler et, gardant le silence, ne parle pas jusqu'à ce qu'on l'interroge, car l'Ecriture enseigne qu'en parlant beaucoup on évite pas le péché ( Pr. 10, 12).  Et que, lorsqu'il parle, le moine le fasse doucement et sans rire, humblement et avec gravité ; qu'il dise peu de paroles, et qui soient raisonnables. Et qu'il ne soit pas bruyant en parlant.

 Commentaire :

Benoît nous invite à éviter le bavardage inutile par souci de discrètion, par prévention de la médisance, il ne s'agit pas pour autant de mutisme. Lors de réunion, il faut être vigilant,  mettre fin à la conversation quand l'essentiel a était dit. Eviter de colporter les ragots, de fausses rumeurs  en déformant des informations, éviter que l'entretien se perde en futilités. Benoît ne condamne pas la joie, mais veut éviter les rires moqueurs, les exclamations bruyantes destinées à attirer l'attention sur soi. Cette manière de parler permet de garder la maîtrise sur soi-même et de maîtriser son flot de paroles, en parlant calmement on évite l'énervement, l'agressivité. Le langage peut avoir une grande force, lorsque la pensée a été mûrie par la réflexion et la prière. Ces prescriptions, sont sources de politesse, de savoir vivre en public, d'humilité et de noblesse de coeur. Mettre un frein à sa parole est prudence et  sagesse, cela permet d'être à l'écoute de l'autre.