Je suis Notre Dame du Rosaire. 1 / 2
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Il y a 101 ans, Notre Dame accomplissait la promesse qu’Elle avait faite aux enfants 5 mois auparavant en leur apparaissant pour la première fois le 13 mai 1917. ‘’ Je suis venue vous demander de venir pendant six mois de suite, le 13, à cette même heure. Ensuite, je vous dirai qui je suis et ce que je veux. Après, je reviendrai encore ici une septième fois’’
Voici comment William Thomas Walsh , qui a passé 3 ans sur place et rencontré sœur Lucie en 1946 fait le récit de cette journée mémorable dans son livre ‘’ Notre Dame de Fatima, ‘’ Ière édition de 1954.
‘’Après une nuit d’insomnie passée à écouter le bruit de la pluie sur les toits, les familles dos Santos (Lucie) et Marto (Jacinthe et François), se levaient à la lueur d’une aube blafarde. L’Est se teignait à peine d’une teinte grisâtre que déjà les premiers pèlerins frappaient à la porte de la maison des petits voyants. Très vite, ces dévots indiscrets arrivaient par dizaines et par vingtaines. Non seulement, ils criaient, de l'extérieur, leur désir de voir les enfants, mais encore beaucoup forçaient le passage et entraient sans y avoir été invités. La bonne Olympia était furieuse de voir les salles tachées par leurs pieds pleins de boue et inondées par l'eau qui ruisselait de leurs vêtements. Manuel, son mari lui reproche encore d'avoir manqué d’amabilité et de patience en cette occasion; mais elle était obligée de se multiplier, de s'occuper de tout, de préparer les enfants et encore de répondre aux questions de celle foule, qui pénétrait chez elle à la force du poignet. L’indignation de la brave femme éclata quand les gens, sans plus de cérémonie, s'assirent sur les lits et sur les coffres.
- Sortez tous cria-t-elle.
Mais aucun ne bougea. Au contraire, quelques-uns entrèrent.
- Laisse-les faire, lui conseilla son mari. Quand la maison sera pleine, personne n'entrera plus.
Un voisin l’attrapa par la manche et lui dit :
Marto, tu ferais mieux de ne pas aller à Cova da lria. On pourrait te maltraiter. Les petits ne risquent, rien. Ce sont des enfants, on ne les touchera pas; mais toi, c'est différent. Tu risques d'être massacré.
- J'irai cependant je ne crains rien. Je suis sûr que tout marchera bien, répondit le brave homme.
Olympia ne partageait pas cette confiance. Elle priait, avec ferveur la Sainte Vierge de protéger sa famille et particulièrement ses deux derniers enfants. Quant à ceux-ci, elle exprime encore son étonnement de leur calme et de leur assurance au milieu du désordre qui régnait autour d’eux.
– Si on nous tue, disait Jacinthe, nous allons au ciel ; mais nos assassins, pauvres malheureux, vont en enfer.
Parmi les intrus qui s’étaient introduits chez les Marto ce matin-là, il y avait une certaine baronne de Pombalinho. Elle insistait pour offrir aux petites filles deux toilettes élégantes, une bleu pâle pour Lucie, l’autre blanche pour Jacinthe, qui les refusèrent. Elle préférait leurs simples robes de première communion. Malgré toutes les difficultés, les trois enfants arrivèrent à s’habiller, à manger une bouchée et à s’échapper.
Au dernier moment, Maria Rosa pris son châle et se décida.
-Je sais qu’on va nous tuer, gémissait-elle, les yeux pleins de larmes en regardant Lucie, mais si tu y vas, j’irai aussi et nous mourrons ensemble.
Le trajet fut long et difficile. La route était bondée, de Fatima à Cova da lria. Tout le long du chemin, des hommes et des femmes s'agenouillaient dans la boue, implorant à grands cris les enfants de présenter leurs suppliques à la Vierge. Ils tendaient les mains pour toucher les petits voyants. Ceux-ci avançaient péniblement. Des ânes tout mouillés les frôlaient. Des parapluies manquaient de leur crever les yeux; mais quel spectacle s’offrit à eux, quand ils finirent par arriver près du vallon. Environ 70 000 personnes, de tous âges et de toutes conditions, les attendaient patiemment en recevant stoïquement les trombes d’eau et les averses; une masse sombre, sous d’innombrables parapluies, sous des chapeaux ruisselants, des couvertures comme des éponges. La foule était si dense, entre la route et le chêne vert, que les enfants n’auraient pu passer sans l’aide d’un chauffeur qui enleva Jacinthe sur ses épaules en criant :
Place aux enfants qui ont vu Notre-Dame !
Marto suivait, protégeant Lucie et François. Quand ils parvinrent enfin à l’endroit des apparitions, Manuel fut tout surpris d’y voir sa femme. Il l’avait oublié, dans son inquiétude et sa crainte qu’on écrase Jacinthe. « Mon Olympia arriva d’un autre côté, je ne sais comment » confesse-t-il.
Elle était là, c’était le principal, près du petit tronc de l’arbuste que Maria Carreira (Maria de Capelinha) avait orné de guirlandes de fleurs. La table avec les offrandes, était aussi très bien arrangée. La multitude, étreinte par l’angoisse de l’attente, se pelotonnait pour se réchauffer un peu et s’abriter comme elle pouvait sous les parapluies. On n’entendait que le murmure cadencé de la récitation du rosaire. Un prêtre, qui avait veillé toute la nuit dans l’eau et dans la boue lisait son bréviaire et, de temps en temps, consultait nerveusement sa montre. Il se tourna brusquement vers les enfants et leur demanda quand allait arriver Notre-Dame.
A midi, répondit Lucie.
Il regarda l’heure de nouveau et ajouta avec désapprobation : - Il est déjà midi. La Sainte vierge ne ment pas. Nous allons bien voir…
Les louanges immortelles de la Salutation Angélique se déroulaient toujours infatigablement :
Ave Maria ! cheia de graça …
Fermez vos parapluies ! Cria soudain Lucie.
Pourquoi ? Elle ne le sut jamais. On se répétait l’ordre, de proche en proche, et tous obéissaient. Quelques minutes s’écoulèrent. Le prêtre jeta un regard sur sa montre.
Il est midi passé ! Cria-t-il. En voilà assez ! Tout cela n’est qu’une illusion !
Si nous en croyons Maria Carreira, il poussait les enfants avec les mains pour les faire partir ; Mais Lucie, prête à pleurer refusait de bouger en protestant :
Ceux qui veulent s’en aller, qu’il s’en aille, mais moi, je reste. Notre Dame nous a dit de venir ici. Nous l’avons vu les autres fois et nous allons la voir encore.
On entendait, de côté et d’autres, des plaintes et des murmures. Tout à coup, Lucie qui regardait vers l’est, s’écria :
Jacinthe, agenouille-toi !… Je commence à apercevoir Notre-Dame !… Vois-tu l’éclair ?
Attention, ma fille ! - C’était la voix moqueuse de Maria Rosa - ne te trompe pas !
Mais Lucie n’écoutait plus. Au témoignage de ceux qui se trouvaient près d’elle, son visage grossissait et devenait d’une beauté immatérielle et comme transparente. Elle contemplait, en extase, la Dame du ciel elle-même, au milieu d’un torrent de lumières blanches, debout sur les fleurs qui recouvraient le petit arbuste, Jacinthe et François entouraient Lucie. Ils avaient eux aussi le regard fixe, semblaient radieux et complétement absent de tout le milieu environnant.
Que voulez-vous de moi ? Murmurait Lucie s’agenouillant à son tour.
Elle levait la tête et ne sentait pas la pluie tomber sur sa figure.
- Je veux te dire qu’il faut construire ici une chapelle pour prier continuellement et réciter le chapelet tous les jours. Je suis Notre Dame du Rosaire. La guerre va faire sa fin et les soldats retourneront bientôt chez eux.
- Puis-je vous demander beaucoup de grâce ?… La guérison de plusieurs malades… la conversion de certains pécheurs… ?
- J’en accorderai quelques-unes, mais pas toutes. Les hommes doivent se corriger, changer de vie et demander pardon pour leurs péchés.
La Sainte vierge ajouta gravement ,( et ce furent ses dernières paroles à la Cova da Iria)
Que l'on n'offense pas davantage Dieu, Notre-Seigneur, car Il est déjà trop offensé.
Ensuite, Notre Dame du Rosaire ouvrit encore une fois ses mains de lumière. Lucie vit les rayons qui en partaient monter tout en haut de l’horizon, jusqu’au point où devait se trouver le soleil ; mais ils le dépassaient en splendeur et en éclats. C’est peut-être à ce moment-là que les nuages s’écartèrent subitement devant la foule comme si on faisait glisser deux immenses rideaux. Entre eux, dans l’azur pâle et clair, le soleil apparut, tel un disque d’argent. Beaucoup entendirent Lucie crier : « Regardez le soleil ! », Mais elle ne s’en souvient pas. Elle était en état d’extase et complétement absorbée par ce qu’elle voyait.
Notre-Dame avait disparu dans la lumière diffusée par ses mains ouvertes. Au zénith, trois apparitions se succédèrent, comme des tableaux qui symbolisaient les mystères joyeux douloureux et glorieux du Rosaire.
Le premier représentait la Sainte famille, la Vierge avec sa tunique blanche, recouverte d’un manteau bleu, Saint-Joseph en blanc, lui aussi, portant dans ses bras l’Enfant Jésus, en rouge vif.
On entend lui Lucie prévenir la foule : « Saint-Joseph va nous bénir. » Le saint, fit trois fois, le signe de la croix sur la multitude assemblée et le divin Enfant fit de même. François et Jacinthe virent ces apparitions en même temps que leur cousine.
Lucie seule perçut la seconde vision. C’était Notre Dame des douleurs en noir, la Mater Dolorosa du Vendredi Saint, mais elle n’avait pas de poignard dans le cœur. Près d’elle était son divin Fils, exténué, transi de souffrance, comme au moment où elle le rencontra sur le chemin du calvaire. Lucie n’aperçut que le haut de son Corps Sacré. Il contemplait avec pitié ces hommes pour lesquels il avait souffert et il était mort et il élevait la main en traçant sur eux le signe de la croix.
La Sainte Vierge apparue ensuite, en une troisième vision, glorieuse, sous la forme de Notre-Dame du Mont Carmel, couronnée Reine du ciel et de l’univers, avec son petit Enfant sur les genoux. (William Thomas Walsh ne précise pas que Notre Dame tenait à la main le scapulaire du Mont Carmel.)
Nous terminerons le récit de cette journée lors de notre procahine publication en rappelant ce que l'Eglise a toujours enseigné à propos des offenses faites à Dieu.
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'' Que l'on n'offense pas davantage Dieu, Notre-Seigneur, car Il est déjà trop offensé.''
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10 commentaires
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6