fuir l'oubli de Dieu et la volonté propre

La Divine Ecriture, frères, nous déclare : "Tout homme qui s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé" (Lc 14, 11.) Lors donc qu'elle dit cela, elle montre que tout élèvement est une forme d'orgueil. Ainsi donc, le premier degré d'humilité consiste en ce que, se mettant toujours devant les yeux la crainte de Dieu, on fuie absolument l'oubli, et que toujours on se souvienne de tout ce que Dieu a prescrit. De même demandons à Dieu dans l'oraison que sa volonté se fasse en nous, et fuyons la volonté propre. Croyons que Dieu est toujours présent, quotidiennement, jour et nuit, par les anges qui nous sont assignés, nos actions sont rapportés au Seigneur. l'humilité consiste à découvrir à son abbé, par un humble aveu, toutes les pensées mauvaises qui arrivent au coeur et tous les actes mauvais qu'on a faits. Que le moine se considère comme un ouvrier indigne ( Lc 17,10). 

  Commentaire :

L'orgueilleux, rempli de lui-même, n'a besoin ni de Dieu ni des Hommes. L'humilité, au contraire, rapproche les êtres, conduit au partage, porte aux sentiments qui furent ceux du Christ. Pour Benoît, l'humilité est une échelle dont on gravit les échelons , on descend par l'élèvement (sentiment d'orgueil) et on monte  vers Dieu par l'humilité. Pas d'humilité sans discernement, et celui-ci ne peut se faire que par l'écoute de la Parole, de l'avis des frères (accompagnement spirituel), et la prière. Vouloir se soumettre à la volonté de Dieu, et renoncer à sa volonté propre, est le début de l'humilité . Il est difficile de reconnaître, sa  propre révolte, son mal intèrieur, son propre péché, et de le reconnaître devant quelqu'un ! Benoît insiste sur cette reconnaissance de pécheur. Cette attitude humble, nous permet d'avancer dans la vie spirituelle.  L' Homme doit reconnaître sa faiblesse,  s'estimer ouvrier indigne et mauvais, car pécheur. En reconnaissant le mal qui est en lui, source de sa désobéissance, l'homme se tourne vers Dieu, pour implorer son pardon , mis aussi demander le soutien de sa grâce,  d'où l'importance de la confession. Se confesser ce n'est pas seulement avouer ces propres pèchés, c'est  aussi reconnaître humblement nos limites et nos faiblesses, et que seul Dieu peut venir au secours de nos  manques, surtout, avoir un sincère repenti, car il ne peut y avoir pardon sans repentance.