« Marthe, Marthe, tu te donnes du souci...
Jésus et les enfants, Noël Hallé (1711-1781), Paris, église Saint-Sulpice. © COARC / Roger-Viollet.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut. Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. » Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. » (Lc 10, 38-42)
Service et écoute
L’une d’elles tournait, et l’autre était assise. L’une était en révolution autour de lui, l’autre en elle-même, près de lui. L’une était la cigale et l’autre, la fourmi, mais généreuse. Fable en vérité, que cette page de l’Évangile, pour que l’on en tire une morale, mais bien plus subtile que celle que l’on en tire d’ordinaire, car le faible de Jésus est pour Marthe autant que pour Marie. Il était là, silencieux, au milieu d’elles, devinant les usages de la maison, et laissant faire, et regardant, et inclinant de l’une à l’autre. L’une était l’ingénieuse et l’autre, la pensive.
Elle était assise. Elle fredonnait. Tout bas. Car elle écoutait. Elle était l’oreille, comme sa sœur était la main. Et la main, un instant, contre l’oreille s’emportait… Mais si le tout était un seul membre, expliquait-il, où serait le corps ? Il y a plusieurs membres, et cependant un seul corps. La main ne peut dire à l’oreille : Je n’ai pas besoin de toi (1 Co 12, 19-21). Marie donc s’ombrageait, s’ensoleillait, s’abreuvait, tandis que sa sœur prenait ombrage, un instant, de cet ombrage même… Marthe.
Frère François Cassingena-Trévedy, o.s.b.
Frère François Cassingena-Trévedy, normalien, est moine de l’abbaye Saint-Martin de Ligugé. Il enseigne à l’Institut supérieur de liturgie à Paris.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6