Dieu ne nous fait que du bien

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Chers compagnons de prière,

Dans le dépouillement de nous-mêmes François nous emmène à la rencontre de Dieu, que l’on ne peut connaître que par l’Esprit et dans la vie de l’esprit. C’est dans le vide de nous-même que François nous fait rencontrer Dieu comme trinité qui est unité, comme totalité.

Ce que François nous donne à expérimenter dans le vide du dépouillement absolu de nous-mêmes, c’est que Dieu est tout et que nous devons l’aimer de tout notre être. C’est de notre expérience de n’être, une fois dépouillé de tout notre avoir, rien d’autre que relation à Dieu, que naît l’ampleur de notre amour pour Dieu. Ou comme le dit Bernadette Soubirous, “si nous avions la foi nous verrions le Bon Dieu partout.”

Laissons-nous guider par Saint François vers la pleine conscience que Dieu est tout,

laissons-nous emmener vers la rencontre avec Dieu en nous,

laissons-nous enseigner l’amour pour Dieu qui est aussi amour de Dieu, l’amour que Dieu nous donne à lui donner.

Exhortation au commandement de l’Amour

Aimons tous le Seigneur Dieu de tout notre coeur, de toute notre âme, de tout notre esprit, de tout notre pouvoir et courage, de toute notre intelligence, de toutes nos forces, de tout notre effort, de toute notre affection, de toutes nos entrailles, de tous nos désirs, de toutes nos volontés.

Il nous a donné et nous donne à tous le corps, l’âme et la vie ; il nous a créés et rachetés ; il nous sauvera par sa seule miséricorde ; malgré nos faiblesses et nos misères, nos corruptions et nos hontes, nos ingratitudes et notre méchanceté, il nous a faits et ne nous fait que du bien.

…..

Le Seigneur Jésus-Christ remplit tous ceux qui sont dignes de lui, absents aussi bien que présents [à l’eucharistie].

Il semble se trouver en de nombreux endroits : malgré cela il demeure indivisible et ne connaît aucune espèce de morcellement ; il est tout entier partout, et il agit comme il lui plaît, avec le Seigneur Dieu, Père et Esprit-Saint Paraclet, dans les siècles des siècles.



Écoutons bien saint François et entendons l’ampleur de ce qu’il nous dit : Dieu est tout et partout, et nous lui devons tout de notre être et de notre existence. Nous devons donc à Dieu toutes nos souffrances, et il est présent dans nos souffrances.

C’est aussi ce que nous dit Jésus quand il nous dit que le premier commandement est “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit”, et qu’il ajoute aussitôt le deuxième commandement qui “est semblable au premier : Tu aimeras ton prochain comme toi-même”. Aimer Dieu de tout son être c’est donc l’aimer en tout ce qu’il est : dans toutes ses créatures, y compris nous-mêmes avec toutes nos fautes et nos frères avec toutes leurs souffrances et les souffrances qu’ils génèrent. Aimer Dieu de tout notre être c’est l’aimer dans tous les éléments de la vie qu’il met sur notre route, même les plus éprouvants, et l’aimer en toute acceptation que malgré les épreuves et la souffrance “il ne nous fait que du bien”.

Dans la souffrance il nous faut aimer Dieu de tout notre être comme étant la source de tout ce qui nous arrive. C’est seulement ainsi que nous serons vivants : la fermeture de notre coeur à Dieu est une mort intime, ce n’est que par l’ouverture de notre coeur que Dieu peut nous faire du bien jusque dans la souffrance, être à nos côtés jusque dans la souffrance.

Le désespoir vient de nous, de notre fermeture à l’amour pour Dieu en tout et en toutes ses créatures. Exigence terrible et magnifique que celle d’aimer la souffrance que Dieu autorise, que Dieu envoie ; d’aimer Dieu à travers la souffrance qu’il autorise ou envoie.



Écoutons François qui nous parle d’expérience, lui qui a souffert dans son corps maladies, douleurs atroces, perte progressive et presque totale de la vue :

Prière pour le temps de maladie

Je te rends grâces, Seigneur Dieu,

pour toutes ces douleurs que j'éprouve ;

Je te demande, ô mon Seigneur,

de m'en envoyer cent fois plus encore

si tel est ton bon plaisir.

Car j'accepterais très volontiers

que tu m'affliges sans m'épargner,

puisque c'est pour moi une consolation surabondante

que d'accomplir ta très sainte volonté.

Amen.

Savoir que c’est Dieu qui est à l’origine de sa souffrance n’est pas pour François une source de sentiment d’injustice ou de récrimination, c’est une source de consolation ! car tout ce qu’il souhaite c’est participer à la volonté de Dieu pour lui, quelle que soit cette volonté : il suffit que ce soit la volonté de Dieu.

Rappelons-nous les mots de l’évangile : "Ce ne sont pas ceux qui disent : “Seigneur, Seigneur !” qui entreront dans le royaume des cieux, mais ceux qui font la volonté de Dieu", ou comme l’écrit Padre Pio à l’une de ses filles spirituelles, "il faut s’attacher à ne pas aimer selon ses désirs, mais aimer selon la volonté de Dieu". Aimer Dieu c’est aimer sa volonté, c’est aimer la condition d’homme avec toutes ses vicissitudes qu’il nous a donnée.

Amour total, ouverture radicale à la volonté de Dieu.

Inspirons-nous d’un fait rapporté dans les Fioretti pour apprendre cette ouverture absolue du coeur :

Le chapitre 25 des Fioretti nous raconte l’attitude de François face à un lépreux agressif qui posait problème aux frères qui tentaient de l’assister de tout leur coeur. Le comportement de l’homme malade était devenu pour les frères insupportable. “'Il outrageait de paroles et battait d'une façon si inconvenante quiconque le servait, et, ce qui était pire, il blasphémait si honteusement le Christ et sa très sainte Mère, qu'il ne se trouvait en aucune façon quelqu'un qui voulût ou qui pût le servir. Et bien que les frères fassent effort de porter patiemment, pour accroître le mérite de la patience, les injures et les vilenies personnelles, néanmoins, leur conscience ne pouvant supporter les injures faites au Christ et à sa Mère, ils décidèrent d'abandonner tout à fait ledit lépreux ; mais ils ne voulurent pas le faire sans en avoir donné toute la signification, avec ordre, à saint François qui demeurait alors dans un couvent près de là.

Dès qu'ils l'eurent prévenu, saint François s'en va vers ce lépreux pervers ; et arrivant à lui, le salua, disant: "Dieu te donne sa paix, mon frère très cher". Le lépreux répond en grondant: "Et quelle paix puis-je avoir de Dieu qui m'a enlevé la paix et tout bien et qui m'a fait tout pourri et fétide ?" Et saint François: "Mon fils, prends patience, parce que les infirmités des corps nous sont données par Dieu en ce monde pour le salut de l'âme, parce qu'elles sont d'un grand mérite quand elles sont portées avec patience". L'infirme répond : "Et comment puis-je porter avec paix la peine continuelle qui m'afflige le jour et la nuit ? Et non seulement je suis affligé de mon infirmité, mais pire me font les frères que tu m'as donnés pour me servir et ne me servent pas comme ils le doivent".

Saint François se mit en oraison pour se mettre en état de répondre à ce lépreux.

“Et l'oraison faite, il retourna vers lui et lui parla ainsi : "Mon fils, je veux te servir, moi, puisque tu n'es pas content des autres". "Cela me plaît", dit l'infirme ; "mais que pourras-tu me faire de plus que les autres ?" Saint François répond: "Ce que tu voudras, je te le ferai".”

à l’agressivité et la négativité du lépreux, François répond par l’ouverture totale de son coeur, par le don de lui-même. Cette ouverture totale lui a été donnée dans l’oraison et c’est ce qui fait que dans cette ouverture François ne se met pas en danger, dans cette ouverture il se fait instrument de l’amour miséricordieux de Jésus.

François obéit au lépreux, qui lui demande de le laver entièrement afin d’ôter de lui l’odeur fétide et de l’aider à mieux se supporter lui-même. C’est exactement ce que fait François en profondeur, aidé par l’action de Jésus qui passe à travers lui. C’est parce que cette ouverture totale du coeur lui est donnée dans l’oraison qu’elle est une force, qu’elle est moyen d’action pour Jésus ; sans l’oraison l’attitude de François serait une manière de ne pas combattre l’attitude négative du lépreux et de se soumettre aux forces de l’ombre qui ont pris possession de son âme habitée par la rancune et le ressentiment.

François se donne au service du lépreux, mettant la Création au service de sa guérison en le lavant avec des herbes aromatiques. Alors il est donné à François de guérir le corps du lépreux, et Jésus guérit son âme, en en chassant les ombres.

François, apprends-nous cette ouverture du coeur, guide-nous vers l’oraison dans laquelle Jésus ouvre ton coeur et vient l'habiter, faisant de toi son instrument.



Un de mes fils est handicapé. Ce n’est encore qu’un enfant et il doit vivre avec des souffrances intérieures parfois très fortes, face auxquelles je suis souvent impuissante, ce qui est pour moi une souffrance abyssale. J’ai parfois crié vers Dieu contre cette souffrance, contre cette impuissance, et j’ai trouvé en réponse la densité de son silence. Dans ce que la souffrance fermant mon coeur a pu me faire prendre pour du silence vide, pour de l’absence, Dieu a ouvert mon âme à d’autres subtilités de sa Présence. Si je fais souvent défaut à Dieu, Il ne me fait jamais défaut. à travers la densité de son silence je L’ai entendu : dans le chant soudain plus fort ou plus doux des cigales effleurant mes pensées, dans le murmure du vent qu’il a fait souffler un bref instant, un instant fugace, sur mon visage. Dans la densité de son silence je L'ai senti attendant que je sois prête à entendre son exigence terrible et magnifique : l’aimer dans la souffrance, l’aimer pour la souffrance qu’il autorise et envoie, et l'aimer ainsi afin qu’il puisse être là avec nous dans cette souffrance inhérente à la vie créée. C’est parce que Dieu est dispensateur de vie qu’il ne peut faire l’économie de la souffrance.

Dans le silence apparent de Dieu quand mon coeur ne peut pas s’ouvrir, quand mon âme ne peut pas entendre l’exigence d’aimer la souffrance, y compris celle de mon fils, des âmes choisies se penchent sur mes épaules, se tiennent à mes côtés et me disent “viens”. C’est un oiseau qui vole à mes côtés et me frôle en douceur, c’est un parfum de menthe et d’origan qui m’atteint, c’est une présence  d'une infinie douceur qui m’étreint. Merci François, âme choisie et magnifique, absolue de pureté, d’être ainsi à mes côtés quand mon incapacité à m’ouvrir à l’amour de Dieu dans la souffrance me plonge dans le silence apparent de Dieu. François, donne vie à ma prière afin que j'ouvre mon coeur. Quand tout devient si dur, trop dur, et que je me retrouve face à mon impuissance, aide-moi, montre-moi le chemin de l'ouverture à la Puissance de tout bien. Aide-moi au plus profond de mes détresses à redire à Dieu avec toi : "tu es justice tu es mesure... tu es notre grande douceur". Tes mots, François, ton exemple, sont un cadeau immense pour lesquels "Merci" est si peu dire.



Chantons avec François :

Mais, oh ! qu'ils sont heureux et bénis ceux qui aiment Dieu et qui pratiquent ce que le Seigneur lui-même dit dans l'Evangile : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur et de toute ton âme, et ton prochain comme toi-même.

Aimons donc Dieu et adorons-le d'un coeur et d'un esprit purs, car c'est là ce qu'il requiert par-dessus tout quand il dit : Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ;

Tous ceux qui l'adorent doivent l'adorer dans l'Esprit de vérité.

Adressons-lui louanges et prières jour et nuit en disant : " Notre Père qui es aux cieux ! " car il nous faut toujours prier et ne cesser jamais.



Prière de la communauté

Louange pour toutes les heures

Prions : Tout puissant, très saint, très haut et souverain Dieu, souverain bien, bien universel, bien total, toi qui seul es bon, puissions-nous te rendre toute louange, toute gloire, toute grâce, tout honneur et toute bénédiction ; puissions-nous toujours rapporter à toi seul tous les biens. amen

Merci ! 59 personnes ont prié

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Neuvaine à St François d'Assise, Chemin d'Oraison

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