Prière pure

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Chers compagnons de prière,

Pour ce troisième jour de notre neuvaine auprès de Saint François approchons-nous autant que nous le pouvons de la prière telle que la vit saint François.



Plus saint François progresse dans l’intimité avec Dieu et approfondit sa proximité de coeur avec Jésus, et plus la conscience qu'il a de son indignité et de sa misère devient aigüe. Son intimité toujours plus grande avec Dieu le plonge dans la vérité de son impuissance propre. Dans ses prières, ses écrits, il se désigne toujours lui-même comme un indigne pécheur, un petit serviteur : il ne s’agit pas d’une posture d’humilité ou d’humiliation, ou de la formulation d’un raisonnement théologique sur la place de l’homme et sur sa misère, il s’agit du résultat du façonnement de son âme dans une expérience profonde d’intimité avec Dieu.

Mon Dieu et mon tout !

Qui êtes-vous, très doux Seigneur mon Dieu,

et qui suis-je, moi, pauvre vermisseau, votre serviteur ?

Très saint Seigneur, je voudrais vous aimer...

Seigneur mon Dieu, je vous ai donné tout mon coeur et tout mon corps

et je désire ardemment faire davantage,

si du moins je pouvais le savoir !

Amen.

Des heures durant François se donne à la présence divine, se tient face au Père, “sans commentaires”. Qu’apprend-il dans ces heures de prière absolue ? Il apprend qu’il n’y a pas de face à face avec Dieu : qu’en se tenant face au Père on découvre le vide de soi-même, et que la vérité de soi se trouve dans le dépouillement de soi-même, de sa volonté propre. Se tenir face au Père en vérité c’est se laisser absorber en lui.

Suivons François dans cette prière pure

Levons nos yeux vers le ciel ; avec François disons du plus profond de notre coeur “Mon Dieu ! Mon Dieu !”, et élevons notre âme vers le Dieu Père.

Ne cherchons pas un signe, ne soyons en quête de rien, n’essayons même pas d’être à l’écoute. Dépouillons-nous du manteau de nos soucis, de nos questionnements, de nos émotions et de nos désirs. Dépouillons-nous jusqu’à la vérité nue de nous-mêmes, sans masques et sans fards.

Laissons-nous admonester par saint François pour comprendre et atteindre le véritable dépouillement de soi face à Dieu :

“Heureux le serviteur qui, lorsqu'on le félicite et qu'on l'honore, ne se tient pas pour meilleur que lorsqu'on le traite en homme de rien, simple et méprisable.

Car tant vaut l'homme devant Dieu, tant vaut-il en réalité, sans plus.”

“Heureux ceux qui ont l'esprit de pauvreté, car le royaume des cieux leur appartient.

Il y en a beaucoup qui sont férus de prières et d'offices, et qui infligent à leur corps de fréquentes mortifications et abstinences.

Mais pour un mot qui leur semble un affront ou une injustice envers leur cher "moi", ou bien pour tel ou tel objet qu'on leur enlève, les voilà aussitôt qui se scandalisent et perdent la paix de l'âme.

Ceux-là n'ont pas le véritable esprit de pauvreté : car celui qui a le véritable esprit de pauvreté se hait lui-même, et chérit ceux qui le frappent sur la joue.”

Cette haine de soi dont parle saint François est dépassement de l’ego. Il ne s’agit pas d’éprouver un sentiment de désamour pour soi, il s’agit de se désintéresser de soi-même, de ne pas se rechercher soi-même : rejoindre son centre, dans la prière, c’est rejoindre Dieu.



François était connu par ses frères pour la grande austérité de sa vie. Quelle est le sens profond de cette austérité ? il ne s’agit pas d’une forme de culpabilité face au péché, ou d’une forme de négociation comptable avec Dieu par laquelle on rachète des péchés par des pénitences. Saint Bonaventure nous explique dans sa Vie de Saint François le sens de l’austérité sévère que Saint François a choisie : “il disait souvent qu’il est difficile de satisfaire aux nécessités du corps sans céder à l’entraînement des sens”. Ce que François cherche à préserver dans l’austérité de sa vie, comme dans sa prière continuelle, c’est le primat de la vie de l’esprit. Ce qu’il craint en satisfaisant ses besoins matériels c’est de tomber dans la tiédeur ! L’austérité de sa vie quotidienne est une manière de se tenir en éveil spirituel continuel, une manière de se rappeler sans cesse que seule la vie de l’esprit compte, car tout vient de là : l’homme sans l’union à Dieu en vérité ne peut rien.

Écoutons François :

Mais, oh! qu'ils sont heureux et bénis ceux qui aiment Dieu et qui pratiquent ce que le Seigneur lui-même dit dans l'Evangile : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur et de toute ton âme, et ton prochain comme toi-même.

Aimons donc Dieu et adorons-le d'un coeur et d'un esprit purs, car c'est là ce qu'il requiert par-dessus tout quand il dit : Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ;

Tous ceux qui l'adorent doivent l'adorer dans l'Esprit de vérité.

Adressons-lui louanges et prières jour et nuit en disant : " Notre Père qui es aux cieux! " car il nous faut toujours prier et ne cesser jamais.



L’adorer dans l’Esprit de Vérité...

Se tenir face au Père c’est déjà faire le saut dans l’amour de Dieu auquel Dieu nous appelle, et dans lequel Il nous révèle notre vérité : notre soif de Dieu, ce vide que Dieu vient creuser pour faire de nous des vases.

Levons les yeux vers le ciel et prenons conscience de cette totalité qui nous dépasse et nous englobe à la fois, qui est la source de tout le bien qui se réalise au sein de la Création.

En se tenant face au Père, François a découvert qu’il n’y a pas de face à face avec Dieu : la vérité de lui-même se trouve dans l’absorption de lui-même dans la totalité divine, dans l’expérience de Dieu comme totalité partout présente, partout agissante. François s’y absorbe à chaque fois que, le visage levé vers les cieux, l’âme toute entière élevée vers le Père, monte du plus profond de lui l’invocation “Mon Dieu ! Mon Dieu !”

Comme il l’écrit dans sa lettre à tous les fidèles, la première exigence de la vie chrétienne c’est l’amour et l’adoration de Dieu. C’est la source à laquelle François revient toujours, c’est le coeur battant de la prière, le remède à toutes les tiédeurs, la vie de l’intimité à Jésus vivant, à Dieu agissant.



Laissons-nous illuminer intérieurement par la louange de Saint François qui nous transporte face au Père, c’est-à-dire qui nous invite au saut dans l’amour du Père :

Tu es le seul Saint, Seigneur Dieu,

toi qui fais des merveilles!

Tu es fort, tu es grand,

tu es le Très-Haut, tu es le roi tout puissant,

toi, Père saint, roi du ciel et de la terre.

Tu es trois et tu es un, Seigneur Dieu,

tu es le bien, tu es tout bien, tu es le souverain bien,

Seigneur Dieu vivant et vrai.

Tu es amour et charité, tu es sagesse,

tu es humilité, tu es patience,

tu es beauté, tu es douceur,

tu es sécurité, tu es repos,

tu es joie, tu es notre espérance et notre joie,

tu es justice, tu es mesure,

tu es toute notre richesse et surabondance.

Tu es beauté, tu es douceur,

tu es notre abri, notre gardien et notre défenseur,

tu es la force, tu es la fraîcheur.

Tu es notre espérance,

tu es notre foi,

tu es notre amour,

tu es notre grande douceur,

tu es notre vie éternelle,

grand et admirable Seigneur,

Dieu tout puissant, ô bon Sauveur!



Le visage levé vers le ciel laissons résonner en nous ces mots de saint François. Laissons-les nous dépouiller de tout ce que nous croyons ne devoir qu’à nous-mêmes et que nous devons à Dieu et que nous avons à remettre à Dieu. Alors, dans la nudité de notre vérité laissons-nous transporter dans l’amour du Père qui nous accueille et nous comble.




Prière de la communauté

Louange pour toutes les heures

Prions : Tout puissant, très saint, très haut et souverain Dieu, souverain bien, bien universel, bien total, toi qui seul es bon, puissions-nous te rendre toute louange, toute gloire, toute grâce, tout honneur et toute bénédiction ; puissions-nous toujours rapporter à toi seul tous les biens. amen

Merci ! 59 personnes ont prié

1 commentaire

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Neuvaine à St François d'Assise, Chemin d'Oraison

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