Le Chevalier de France, ancêtre des Raiders

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Prière à Mgr Saint Louis

cérémonial d'adoubement des Chevaliers de France, plus haut grade pour les Scouts de France d'avant-guerre.

Sire le Roi, qui envoyiez vos plus beaux chevaliers

en escoutes à la pointe de l'armée chrétienne,

daignez vous souvenir d'un fils de France

qui voudrait se hausser jusqu'à vous

pour mieux servir sire Dieu et dame sainte Église.

Donnez-moi du péché mortel

plus d'horreur que n'en eut Joinville qui pourtant fut bon chrétien,

et gardez-moi pur comme les lys de votre blason.

Vous qui teniez votre parole, même donnée à un infidèle,

faites que jamais mensonge ne passe ma gorge,

dût franchise me coûter la vie.

Preux inhabile aux reculades,

coupez les ponts à mes feintises,

et que je marche toujours au plus dru.

Ô le plus fier des barons français,

inspirez-moi de mépriser les pensées des hommes

et donnez-moi le goût de me compromettre

et de me croiser pour l'honneur du Christ.

Enfin, Prince, Prince au grand cœur,

ne permettez pas que je sois jamais médiocre,mesquin ou vulgaire,

mais partagez-moi votre cœur royal

et faites qu'à votre exemple je serve à la française, royalement.

Ainsi soit-il.

"Les escoutes étaient des hommes de dévouement que l’on envoyait aux avant-postes -aux postes d’écoute- et dont la mission consistait à éclairer la marche d’une armée, quitte à se sacrifier pour le salut de tous."

(Froissart, chroniqueur de Saint Louis)

"Un vrai scout est un chevalier chrétien et l’esprit scout, c’est l’esprit chrétien mis en pratique". (Père Jacques Sevin)

B.P avait intitulé son 7e chapitre de Scouting for Boys :"L'esprit de chevalerie". C'est à plusieurs reprises que le thème de la chevalerie est abordé dans le livre. Il choisit également Saint Georges, patron des chevaliers, comme patron du scoutisme. Puis, lorsqu’il s’aperçoit qu’après la première classe il conviendrait de créer une nouvelle étape de progression afin de retenir à la troupe ceux qui, passés quinze ans et n’ayant pas toujours la responsabilité d’une patrouille, commencent à s’y ennuyer, et aussi afin d’exploiter au maximum les potentialités éducatives du système des badges, Baden-Powell crée la dignité de scout du Roi (King’s scout).

Influencés par le Père Sevin, anglophone et fin connaisseur du scoutisme britannique, les Scouts de France choisissent de coller au programme des scouts d’outre-Manche. La France étant une république depuis plus d’un siècle (ayant tout juste abandonné avec difficulté l’espoir de revenir à la monarchie), il est impensable de créer des scouts du Roi, ni même des scouts de la Couronne comme en Belgique.

D'autre part, le système existant dans certaines unités des Éclaireurs de France fleure trop l’indianisme, considéré comme une forme de paganisme. C’est pourquoi la chevalerie est retenue comme imaginaire général de l’âge éclaireur, comme étant plus “française” et plus proche de l’esprit catholique que le Père Sevin veut infuser au mouvement ;  dans cette ligne, le dernier échelon après la Première classe est donc la dignité de “Chevalier de France”.

Il existe d’ailleurs avant-guerre une dignité équivalente chez les Guides de France, s'appelant les Escoutes de Jehanne d'Arc.

La chevalerie associe remarquablement les vertus naturelles avec tout un contexte spirituel, celui des chevaliers du Moyen-Age, qui avaient à défendre la veuve, l’orphelin mais aussi la Foi.

Dans la revue Le Chef, en 1922, le Père Sevin écrit avec enthousiasme : "C’est alors très clair, et plus clair encore pour nous, Scouts de France, qui avons voulu préciser notre attitude morale, en insérant dans notre Loi Scoute ce mot que nous (les SDF) sommes seuls à y avoir inscrit : "Le Scout est courtois et CHEVALERESQUE" - que donc, n’ayant pas fait de coupures et de réserves dans cet héritage, nous pouvons dire : " TOUT ce qui est chevaleresque est nôtre ", et reprendre la formule admirable de notre premier Chef  Scout, le général de Maud’huy :

"Le Scoutisme c’est la chevalerie mise à la portée de tout le monde".

Et en 1933, il précise : "Il ne s’agit pas de tailler des duchés et des royaumes (...), mais ce qui a fait vibrer, tressaillir la chrétienté, c’est la grande pitié du Saint Sépulcre et des pèlerins de Terre Sainte, et saint Louis, en se croisant, songeait moins à conquérir qu’à convertir."

Saint Louis, modèle des scouts français, qui devint roi à 12 ans et adoubé chevalier juste avant d’être sacré ! Saint Louis qui toute sa vie eut à coeur de respecter le droit la justice et la volonté de Dieu ! Et mort en revenant de la dernière croisade...

Pour être admis à la dignité de Chevalier de France, il fallait donc :

  • être scout de première classe;
  • avoir au moins deux années de service depuis la promesse;
  • posséder obligatoirement les brevets de secouriste et de guide, ceux de catéchiste ou d’évangéliste ou bien de conférencier;
  • posséder trois autres brevets choisis parmi ceux de campeur, interprète, pompier, sauveteur, signaleur ou tireur, ou bien avoir reçu la croix de bravoure.

Le candidat était élu par un vote secret des chefs de patrouille et des scouts de première classe, à défaut par ceux de seconde classe. L’aumônier, le scoutmestre et le(s) assistant(s) pouvaient également participer.

Le candidat ne pouvait être promu que s’il remportait la majorité des votes des scouts. L’insigne, qui consistait en un casque héraldique de chevalier brodé en soie jaune sur fond vert, surmontant l’insigne de première classe et le diplôme, était remis par le commissaire de district. On procédait alors à une cérémonie d’adoubement décrite en détail dans le Cérémonial. Pour conserver ce titre envié, il devait être procédé chaque année à des examens techniques. Une cordelière spéciale existait également.

Le 1er Chevalier de France fut Paul Dubus, Assistant à la Troupe 3e Paris en 1922.

Le cérémonial de l’adoubement comme chevalier de France reproduit le cadre chevaleresque. Le chef lit les conseils de la mère de Bayard à son fils partant pour la cour de Savoie.

D’autant que mère peut commander à son enfant, je vous commande deux choses tant que je puis. La première, c’est que devant toutes choses, vous aimiez, craigniez et serviez Dieu, sans aucunement l’offenser. La seconde, c’est que vous soyez doux et courtois à tous gentilshommes, en ôtant de vous tout orgueil.

L’aumônier dit à haute voix une prière : "Vous qui avez suscité naguère l’ordre de chevalerie et qui nous permettez de la restaurer aujourd’hui, pacifique, fraternelle et toute sainte, (...) accordez que, de même que X a franchi tous les degrés de la formation scoute, il dépouille totalement le vieil homme pour revêtir à jamais l’homme nouveau et la splendeur de Grâce du chevalier chrétien."

La cérémonie imite alors assez exactement celle de l’adoubement médiéval, à la nuance près que l’épée est remplacée par le bâton scout. Le chef en frappe l’épaule droite du scout : "Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, de Notre-Dame, de saint Louis et de saint Georges, je te fais chevalier." Puis il lui donne un soufflet de la main gauche.

Le nouveau Chevalier récite alors par coeur la prière à Monseigneur Saint Louis. A la fin de la cérémonie, il se retourne face à la Troupe et commande trois fois le cri "Notre-Dame ... Montjoie !". Puis il se range aux côtés des Chefs.

Enfin la Troupe se retire et défile devant les Chefs et le nouveau Chevalier en chantant le "Va, Scout de France" ou un chant de circonstance.

En 1941, la distinction de Chevalier de France a été renommée Ecuyer de France, puis en 1949 remplacée par la proposition Raider de Michel Menu (qui s’inspire des Eagle Scouts américains avec une excellence personnelle mais aussi collective à atteindre : c’est toute la patrouille qui devient raider).

Oratoire1

Aujourd’hui il demeure toujours à notre portée ces mots du Père Sevin :

"Nous devons être les "Gentilhommes de la Forêt". Courtois toujours et envers tous, campeurs ou gens du pays, nous ne nous accordons aucun laisser-aller dans la tenue ou le langage ; nous ne nous permettons aucune familiarité et nous n’en tolérons aucune ; nous ne croyons pas que la vie de plein air nous dispense, entre autres choses, d’être exacts, propres et distingués".

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Prière de la communauté

Prière pour obtenir la béatification du Vénérable Jacques Sevin

Ô Dieu, Tu as mis au cœur de ton serviteur Jacques Sevin le désir ardent de "s'user jusqu'au bout" pour Ton Amour et celui de la jeunesse. Ainsi Tu as voulu faire grandir au sein de l'Eglise catholique les jeunes liés à travers le monde par la promesse et la loi scoutes. Tu lui as inspiré la fondation de l'Institut de "la Sainte-Croix de Jérusalem" pour l'extension de Ton Royaume et le salut de la jeunesse du monde entier. Donne-nous le même Amour généreux dans la prière, l'accueil et le service des jeunes afin de les conduire jusqu'à Toi... Et si cela t'es agréable, daigne glorifier ici-bas ton serviteur Jacques en nous accordant, par son intercession, les grâces que nous implorons. Amen !

Merci ! 24 personnes ont prié

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Pour rayonner scoutement, prions avec le Père Jacques Sevin

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