Pourquoi Père Laval a réussi là où les autres avaient échoué ?

                Une première raison de la réussite du ministère du Père Laval, nous l’avons en juin, a été sa confiance dans les laïcs pour en faire des apôtres. Une deuxième raison,c’est le temps qu’il passe à l’église à leur service. Une troisième raison a été la façon dont il s’est rendu disponible pour les prisonniers.

                Les Anglais avaient créé une nouvelle prison de deux rangées de 46 cellules pour les hommes et autant pour les femmes. Or, les cellules prévues pour un seul prisonnier doivent en accueillir trois. La promiscuité est dénoncée par un jeune avocat : « La religion est d’un grand secours pour la réforme des prisonniers lorsque l’emprisonnement est solitaire, mais elle n’obtient aucun fruit, excepté le ridicule, dans le cas contraire. Dans l’association des méchants ce n’est pas le moins coupable qui agit sur le criminel, mais le plus dépravé qui a action sur celui qui l’est moins … Une idée religieuse jetée au milieu d’une foule de prisonniers est bientôt étouffée par le contact des criminels entre eux.[1]

                Père Laval ne se pose pas ce genre de question : aumônier sans chapelle, il prie matin et soir avec les prisonniers, hommes puis femmes, il les catéchise le dimanche et leur célèbre la messe. Surtout, à leur sortie de prison, il les fait encadrer par ses auxiliaires laïcs pour trouver du travail et fonder des familles stables. Tombé malade après 15 ans de dévouement, il se fera souvent remplacer par l’un des autres missionnaires. A son actif, il faut mettre quelques 4.000 heures de présence à la prison. Il se fera aider par l’un d’eux pour préparer au baptême, ceux qui se laissent toucher par la foi.

                Le même avocat, CélicourtAntelme, quinze ans plus tard, doit reconnaître : depuis que le P. Laval a commencé son apostolat, « le nombre des accusés pour crime de la classe émancipée a toujours été en décroissant... et aujourd'hui tout le monde, même les avocats, sont étonnés quand ils voient assis sur le banc des accusés un ancien esclave ».[2]

 [1]Cernéen, 27 avril 1841.

[2]Commercial Gazette du 6 juin 1855.

PRIERE DE CONFIANCE :

Seigneur Jésus-Christ,

nous voulons être en communion

avec les pèlerins qui viennent au caveau

du Bienheureux Père Laval.

Avec eux, nous apportons toutes nos misères

et tous nos soucis

vers Toi, notre Sauveur.

Nous croyons fermement que,

par l’intercession de ton serviteur,

Jacques Désiré Laval,

nos prières sont exaucées

et nos besoins seront pourvus.

Apprends-nous, Seigneur,

à vivre et à travailler,

à l’exemple du Père Laval,

pour que grandisse toujours plus

ton Royaume de paix, d’amour,

sous la conduite de l’Esprit-Saint

pour les siècles des siècles.

Amen.