Jour 9 : Renaître dans la disponibilité

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Fermons les yeux. En disant lentement dans notre coeur un Notre Père, méditons sur le Dieu de justice qui par le don d'amour de Jésus s'est fait ce qu'il veut être de toute éternité : Dieu de miséricorde.

Dans notre relation à Dieu nous avons souvent tendance à faire le premier pas, à prendre l'initiative de la communication, et ce souvent dans notre intérêt, d'une manière centrée sur nous-mêmes : nous nous tournons vers Dieu pour demander une aide, déposer nos soucis, nos plaintes, nos souffrances. Dieu est souvent pour nous une oreille attentive à nos prières, une force où venir se recharger, un réservoir où venir puiser grâces et aides. Il est aussi le juge que nous craignons et avec lequel nous essayons de parlementer, auquel nous essayons d'expliquer nos fautes pour les atténuer ou nous les faire pardonner.

Dans la croix ce n'est pas l'homme qui s'approche de Dieu pour lui demander une aide, une grâce ou pour lui apporter, comme dans l'Ancienne Alliance, une offrande de compensation. Dans la croix c'est Dieu qui malgré la raillerie, la haine, le mépris, vient aux hommes pour se donner à eux, pour leur donner la restauration du lien avec lui. Comme le souligne Benoît XVI dans ses catéchèses c'est là l'acte de la plus grande miséricorde. C'est aussi un acte de profond renouvellement : l'amour miséricordieux infini nous renouvelle : c'est Dieu Père qui vient au devant de nous par le don de Jésus qui s'est vidé de lui-même pour remplir le monde où il sera désormais partout présent, partout accessible à la rencontre au fond de notre coeur.

Ce renouvellement qui vient au devant de nous pour s'offrir à nous c'est la voie de la renaissance que nous offre la mort de Jésus.

C'est la voie de renaissance de Saint Paul qui nous est ainsi donnée : 

l'amour du Christ nous presse, à la pensée qu'un seul est mort pour tous ; donc tous sont morts. Et il est mort pour tous, afin que les vivants ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui, pour eux, est mort et a été relevé. Ainsi donc, désormais nous ne connaissons personne selon la chair. Même si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant ce n'est plus ainsi que nous le connaissons. Ainsi donc, si quelqu'un est en Christ, c'est une nouvelle création : ce qui est ancien a passé, voici qu'a paru du nouveau. Et le tout vient de Dieu qui nous a réconciliés avec lui par Christ et nous a donné le service de la réconciliation. Car c'était Dieu qui en Christ se réconciliait le monde, ne tenant pas compte aux hommes de leurs fautes. (2ème épître aux Corinthiens 5, 14-19 traduction Osty)

Saint Paul nous offre l'espoir du renouvellement, de la renaissance, si nous recevons dans nos vies les initiatives de Dieu, qui nous mettent parfois à terre, qui ne correspondent pas forcément à ce que nous souhaiterions. Saint Paul face contre terre, arrêté dans sa vaine gloire de persécuteur fier de son pouvoir, c'est Saint Paul renouvelé.

Durant son homélie de l'inauguration de la chapelle Pauline restaurée, Benoît XVI observe comment, sur le visage de Paul, Michel-Ange a représenté “le prodige de la grâce du Christ, qui transforme et renouvelle l'homme à travers la lumière de sa vérité et de son amour. (...) Le visage de Paul tombé à terre (...) exprime la maturité de l'homme intérieurement éclairé par le Christ. La grâce et la paix de Dieu ont enveloppé Paul, l'ont conquis et transformé intérieurement”.

Laissons-nous transformer par la rencontre avec Jésus, par l'action de Dieu là où il souhaite agir dans notre âme.


Ô Jésus, sur la croix tu as transmuté nos fautes, tu as purifié le mal, et pour les siècles à venir tu as transfiguré nos souffrances. Par la croix désormais nos humiliations et nos souffrances deviendront lieu de rencontre avec toi. Quand nous restons unis à toi nos souffrances deviennent pour toi occasion de nous rejoindre, de façonner nos âmes. Dans nos souffrances unissons-nous à Jésus crucifié et laissons-le agir en nous, laissons-nous renouvelermettons-nous à son écoute au lieu de demander son aide. Mettons-nous à son service plutôt que de l'appeler à notre secours. Puisons à son amour en lui donnant d'abord le nôtre. Que notre initiative soit celle de l'offrande totale et gratuite de nous-mêmes, plutôt que celle de la demande ou de la négociation.

Adossons-nous à la croix et mettons-nous à disposition ; laissons à Dieu l'initiative dans nos vies, en faisant taire nos suppliques et en nous mettant à l'écoute et au service de la vocation qu'il a pour nous.

Pour faire s'épanouir notre disponibilité intérieure, laissons-nous guider par la délicatesse d'écoute de Saint Jean.
Avec Pierre, par Pierre et dans sa relation avec Pierre, Jésus nous a offert la voie de la philia, cet amour à la mesure de notre coeur par lequel nous pouvons rejoindre Jésus et laisser se dilater notre âme. Paul représente et porte en lui la renaissance que la croix nous a offerte, nous ouvrant le ciel. La voie de Pierre, la renaissance portée par Paul trouvent leur vérité et se trouvent unifiées dans l'amour ardent de Jean qui se met à l'écoute du coeur de Jésus, reposant sa tête sur sa poitrine ; plus que tout autre il est alors à même de le questionner et d'entendre sa réponse quand lors de la Cène les disciples lui demandent qui le livrera (Jean 13, 23-27). Gardons précieusement dans notre coeur l'exemple profond de cette attitude de Jean reposant, au moment si dense de la Cène, sur la poitrine de Jésus, au plus près de son coeur pour mieux entendre ses paroles.


Puisons dans la manière d'être de Jean, dans son pur amour pour Jésus.

Jean, qui a suivi Jésus tout au long du calvaire, jusqu'au bout de la croix, suivant simplement l'élan de son amour.

Jean, seul apôtre qui s'est tenu au pied de la croix : demeurons avec lui au pied de cette croix où Jean a vu jaillir le mélange sacré d'eau et de sang, qui sous la lance a manifesté Jésus comme source éternellement vivante et vivifiante.

Jean, demeurant au pied de la croix du supplice, auprès de Marie emplie de douleur. Entendons avec lui la demande solennelle de Jésus de prendre Marie pour Mère.


Puisons dans la Parole, portée par Jean évangéliste avec tant de sensibilité, l'intimité avec Jésus. Mettons-nous à la suite de Jean à l'écoute du coeur de Jésus : écoutons la Parole, écoutons le souvenir de la croix, promesses éternelles de renouvellement.


Au terme de notre neuvaine, méditons dans notre coeur l'image de Jésus crucifié : 

laissons s'épanouir en nous tout l'amour qu'il nous donne à lui donner ; 

au pied de la croix laissons s'établir un coeur à coeur avec Jésus ;

laissons-nous renouveler par cet amour qui nous met à terre et nous élève dans le même mouvement, nous appelant ainsi à unifier notre volonté à celle de Dieu. 

Et emportons avec nous les mots de Saint Bonaventure :


"Ô mon âme, souviens-toi de la Sainte Croix,

Souviens-toi de la Sainte Croix, Elle est le chemin de la vie parfaite.

Qu'en Elle soit ta joie !

Souviens-toi de la Sainte Croix : qu'en Elle s'abîme ta prière, encore, encore et toujours !

La Croix est l'arbre de Gloire, sanctifié par le Sang du Christ, chargé de tous ces fruits qui font les délices des âmes.

Amen. »

Ô Jésus donne-moi d'aimer le monde malgré le mal. Donne-moi d'aimer ma vie malgré mes souffrances et mes fautes. Donne-moi de t'aimer malgré la faiblesse de mon coeur. Donne-moi de me mettre à l'écoute de ton coeur.

Chers compagnons de prière, je vous remercie de m'avoir accompagnée durant ces quelques jours de prière. à l'heure de nous séparer j'emprunte à votre adresse les mots de Saint François d'Assise : “Que le Seigneur vous donne sa Paix”



Prière de la communauté

Prends-moi Seigneur dans la richesse de ton silence

Prière de saint Jean de la Croix : Prends-moi Seigneur dans la richesse divine de ton silence, plénitude capable de tout combler dans mon âme. Fais taire en moi ce qui n'est pas toi, ce qui n'est pas ta présence toute pure, toute paisible, toute solitaire. Impose silence à mes désirs, à mes caprices, à mes rêves d'évasion, à la violence de mes passions. Couvre par ton silence la voix de mes revendications, de mes plaintes. Imprègne de ton silence ma nature trop impatiente de parler, trop portée à l'action extérieure et bruyante. Impose même silence à ma prière, pour qu'elle soit élan vers toi ; fais descendre ton silence jusqu'au fond de mon être et fais remonter ce silence vers toi en hommage d'amour ! amen

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Neuvaine à Jésus Rédempteur

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