Mystère de la Création- Jour 1

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L’entrée de Jésus à dos d’âne dans Jérusalem. Fresque de Pietro Lorenzetti datée de 1320, dans la basilique Saint-François-d ’Assise. Crédits : Wikimedia Commons 

 

Mystère de la Création

 

En ce temps de vacances, nous avons l’occasion de découvrir de nouvelles choses : des paysages, des personnes, des cultures. Et même parfois en se mettant seulement sur le pas de notre porte, nous pouvons entendre des langues venues d’ailleurs, des paysages mouvants sous le soleil… C’est vers cette Création et tout particulièrement les animaux que nous vous proposons de vous tourner. Car ils peuvent nous apprendre beaucoup, et peuplent eux aussi la Bible dont nous aurons de nombreux passages.

 

Jour 1              Mon ami l’Âne

On lui donne volontiers de jolis sobriquets. On l’utilise comme référence peut glorieuse pour les fainéants et ceux qui sont peu intelligent. Pourtant, dans la Bible, ces bêtes de somme ont toute leur importance. Ce sont eux notamment qui portent le Messie lors de la fuite en Egypte comme à son entrée à Jérusalem. Aujourd’hui, regardons cet humble animal.

 

« Issakar est un âne robuste, accroupi entre deux enclos. Il constate que le repos est agréable et le pays, plaisant. Il tend l’échine au fardeau : il est bon pour la corvée d’esclave. » (Gn 49, 14-15 – Issakar est un des fils de Jacob)
« Cieux, écoutez ; terre, prête l’oreille, car le Seigneur a parlé. J’ai fait grandir des enfants, je les ai élevés, mais ils se sont révoltés contre moi. Le bœuf connaît son propriétaire, et l’âne, la crèche de son maître. Israël ne le connaît pas, mon peuple ne comprend pas. […] Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de ma vue vos actions mauvaises, cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien : recherchez le droit, mettez au pas l’oppresseur, rendez justice à l’orphelin, défendez la cause de la veuve. Venez, et discutons – dit le Seigneur.» (Is 1, 2-3.16-18a)
« Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse. » (Za 9,9)
« Après avoir ainsi parlé, Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem. Lorsqu’il approcha de Bethphagé et de Béthanie, près de l’endroit appelé mont des Oliviers, il envoya deux de ses disciples, en disant : « Allez à ce village d’en face. À l’entrée, vous trouverez un petit âne attaché, sur lequel personne ne s’est encore assis. Détachez-le et amenez-le. Si l’on vous demande : “Pourquoi le détachez-vous ?” vous répondrez : “Parce que le Seigneur en a besoin.” » Les envoyés partirent et trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit. Alors qu’ils détachaient le petit âne, ses maîtres leur demandèrent : « Pourquoi détachez-vous l’âne ? » Ils répondirent : « Parce que le Seigneur en a besoin. » Ils amenèrent l’âne auprès de Jésus, jetèrent leurs manteaux dessus, et y firent monter Jésus. À mesure que Jésus avançait, les gens étendaient leurs manteaux sur le chemin. Alors que déjà Jésus approchait de la descente du mont des Oliviers, toute la foule des disciples, remplie de joie, se mit à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus, et ils disaient : « Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! » (Lc 19, 28-38)

 

J'avance, comme un âne - Cardinal Etchegaray

J'avance, comme l'âne de Jérusalem dont le Messie, un jour des Rameaux, fit une monture royale et pacifique. Je ne sais pas grand'chose, mais je sais que je porte le Christ sur mon dos et j'en suis plus fier que d'être bourguignon ou basque. Je le porte, mais c'est lui qui me mène : je sais qu'il me conduit vers son Royaume et j'ai confiance en lui. J'avance à mon rythme. Par des chemins escarpés, loin de ces autoroutes où la vitesse vous empêche de reconnaître monture et cavalier. Quand je bute contre une pierre, mon Maître doit être bien cahoté, mais il ne me reproche rien. C'est merveilleux comme il est bon et patient avec moi :

il me laisse le temps de saluer la ravissante ânesse de Balaam, de rêver devant un champ de lavande, d'oublier même que je le porte.

 J'avance, en silence. C'est fou comme on se comprend sans parler ; d'ailleurs, je n'entends pas trop quand il me souffle des mots à l'oreille. La seule parole de lui que j'ai comprise semblait être pour moi tout seul et je puis témoigner de sa vérité : '' Mon joug est facile à porter et mon fardeau léger.'' (Mat. 11,30). C'est comme, foi d'animal, quand je portais allègrement sa mère vers Bethléem, un soir de Noël. Jules Supervielle, le poète ami des ânes, l'a bien deviné : '' elle pesait peu, n'étant occupée que de l'avenir en elle''.

 J'avance, dans la joie. Quand je veux chanter ses louanges, je fais un boucan de tous les diables, je chante faux. Lui, alors, il rit de bon cœur, d'un rire qui transforme les ornières en piste de danse et mes sabots en sandales de vent. Ces jours-là, je vous jure, on en fait du chemin ! J'avance, j'avance comme un âne qui porte le Christ sur son dos.

 

De l’agneau à la colombe, la Bible et les animaux – Audrey Dufour – La Croix du 01/06/2015

Si le cheval reste dans l’imaginaire commun la monture noble des rois, c’est pourtant à dos d’ânon que Jésus entre dans Jérusalem. Symbole d’humilité et de soutien, les ânes sont mentionnés à de nombreuses reprises dans la Bible. Monture des prophètes, l’âne sert au transport et au voyage sur des sentiers parfois escarpés, et figure ainsi le cheminement intérieur, parfois difficile. Ainsi, l’ânesse de Balaam lui ouvre les yeux lorsque Dieu s’exprime à travers elle.

 Au Moyen Âge, dans plusieurs régions du sud de l’Allemagne et de l’Est de la France, un âne en bois surmonté d’une figure de Jésus défilait lors de la procession des Rameaux pour rappeler l’épisode de l’entrée dans Jérusalem. Cette tradition du « Palmesel » (« l’âne des rameaux ») a par la suite été interdite par l’Église catholique, qui y voyait un défilé de carnaval malvenu lors des célébrations des Rameaux.

 L’âne et le bœuf de la crèche de la Nativité sont eux aussi des éléments de croyances populaires ajoutés à l’étable au début du Moyen Âge. Bien que leurs présences ne soient pas mentionnées dans la Bible, les deux animaux conservent dans cette représentation la même symbolique.

 

Poser un geste, méditer, prier, offrir

Nous vous proposons aujourd’hui d’offrir dans la prière tous les fardeaux qui entravent votre marche et de proposer votre humble dos au Seigneur pour qu’il entre avec gloire dans notre monde. Avec une pointe d’ironie sur notre vie, nous pouvons prier la prière de l’âne pour nous-même.

 

 La prière de l’âne

 Donne-nous, Seigneur, de garder les pieds sur terre,

et les oreilles dressées vers le ciel pour ne rien perdre de ta parole.

 

Donne-nous, Seigneur, un dos courageux,

pour supporter les hommes les plus insupportables.

 

Donne-nous, Seigneur, d’avancer tout droit,

en méprisant les caresses flatteuses autant que les coups de bâton.

 

Donne-nous, Seigneur, d’être sourds aux injures, à l’ingratitude,

c’est la seule surdité que nous ambitionnons.

 

Ne nous donne pas d’éviter toutes les sottises,

car un âne fera toujours des âneries.

 

Donne-nous simplement, Seigneur,

de ne pas désespérer de ta miséricorde si gratuite

pour ces ânes si disgracieux que nous sommes,

à ce que disent les pauvres humains.

 

Lesquels n’ont rien compris ni aux ânes ni à Toi,

qui as fui en Egypte avec un de nos frères

et qui as fait ton entrée prophétique à Jérusalem

sur le dos d’un des nôtres.

Amen.

Prière de la communauté

Acte d'amour du Curé d'Ars

Je vous aime, ô mon Dieu, Et mon seul désir est de vous aimer Jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer. Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement. Je vous aime, ô mon dieu, Et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais La douce consolation de vous aimer. Ô mon Dieu, Si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, Du moins, je veux que mon cœur Vous le répète autant de fois que je respire. Ah ! Faîtes-moi la grâce de souffrir en vous aimant, De vous aimer en souffrant, Et d’expirer un jour en vous aimant en sentant que je vous aime. Et plus j’approche de ma fin, Plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il.

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3 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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La vieillesse, temps de vie, temps de Dieu

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