L'attrait de grâce (2/5)
Suite de la prédication intégrale que le P. Eymard donna aux Servantes du Saint-Sacrement
le 11 octobre 1859, à Paris.
L'intitulé en est
L'attrait
1- Servir Dieu par son état intérieur de grâce, dans sa vocation.
Douceur et force
(en cliquant sur le texte bleu vous accéderez au lien)
2- L'attrait de grâce
Il faut servir le bon Dieu selon son attrait de grâce, parce que l'attrait de grâce c'est la volonté de Dieu manifestée en nous. Qu'est-ce qu'un attrait ? Comment dire ? Je ne sais pas, on définit ainsi un attrait : c'est un mouvement extraordinaire de la grâce en nous, qui nous attire fortement, suavement, vers Dieu ou l'un de ses mystères, ou enfin quelque chose de Dieu, et qui fait que notre âme s'y porte avec beaucoup de douceur et de force.
L'attrait est toujours une grâce extraordinaire, et a toujours un caractère spécial, ainsi un attrait qui n'a pour objet que le service de Dieu en général n'est pas un attrait, c'est un mouvement de grâce. Pour qu'il y ait attrait, il faut qu'on soit attiré vers une chose et qu'elle devienne comme un centre, qu'elle forme comme le caractère de notre sainteté. La première règle est que jamais Dieu ne donne un attrait contraire à sa vocation, ainsi, j'ai ma vocation, j'ai un attrait contraire à l'adoration ? Je dois dire : Je suis convaincu que l'adoration est la volonté de Dieu, cet attrait est une tentation du démon transformé en ange de lumière, la grâce apporte, je le sais, le sentiment de la paix, mais elle n'y est pas, ce n'est pas une grâce. Avec cette règle, on peut juger facilement l'attrait.
Saint Paul, qui vivait dans les premiers siècles, où il y avait les dons de prophéties, des miracles, disait : Désirez le don de prophétie, parce qu'il est le plus grand, et que personne ne peut l'avoir s'il ne confesse Jésus-Christ ; où il n'y a pas de foi, il n'y a pas de dons [cf. 1Co 14,1.39]. De là, je dis que tout attrait qui serait contre la fin de la vocation ne serait pas un attrait, Dieu ne se contredit pas, l'accessoire est soumis au principal qui est ma fin, en sortant de ma grâce, je sortirais de ma fin.
Pour ne pas faire cette distinction, beaucoup de personnes pieuses s'égarent : plusieurs prennent pour la volonté de Dieu des désirs d'œuvres extérieures, subordonnant à cela toute œuvre intérieure, ce qu'on appelait attrait finit par absorber l'intérieur, et on s'est égaré en se croyant dans une grâce parfaite. Alors il n'est pas étonnant que de grandes personnes d'oraison, de charité, je vous demande pardon de ce que je vais dire, finissent par un mariage : de bonnes demoiselles étaient des anges, on les lance pour faire le bien, la vie intérieure s'affaiblit, on a cru faire beaucoup de bien, on a cru être dans l'amour de Dieu parce qu'on y portait les autres, un beau jour, voilà que le ballon a crevé, voilà ce qui arrive.
S. Pierre-Julien Eymard (184,2)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6