"Tu gagneras beaucoup en quittant tout ainsi" - Corneille

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Bonjour à tous,

Aujourd’hui, c’est avec Corneille que nous nous rappelons – à travers ces magnifiques vers – l’importance du détachement pour aller vers Dieu.

L’imitation de Jésus-Christ (livre III) par Corneille

De la pure et entière résignation de soi-même, pour obtenir la liberté des coeurs

« Quitte-toi, mon enfant et tu me trouveras,
Prépare-toi sans choix à quoi je t’envoie,
Sans aucun propre amour, sans aucun embarras
De ce qui peut causer ta douleur ou ta joie :
Tu gagneras beaucoup en quittant tout ainsi,
Ma grâce remplira la plaie du souci
               Plus forte et mieux accompagnée ;
               Et je te la ferai sentir,
               Sitôt qu’entre mes mains ton âme résignée
               Ne voudra plus se revêtir. »

Pour arriver où ta bonté m’invite,
Pour tant de biens qu’elle m’offre à gagner,
Combien de fois me dois-je résigner ?
En quoi faut-il, Seigner, que je me quitte ?

« En tout, mon fils, en tout, et partout, et toujours
Aux points les plus petits, aux choses les plus grandes ;
Je n’en excepte rien, si tu veux mon secours,
Tout dépouillé de tout il faut que tu l’attendes
Tu ne peux autrement te donner tout à moi,
Et je ne puis non plus me donner tout à toi,
               Si tu réserves quelque chose ;
               Je veux l’âme, je veux le corps,
Sans que jamais en toi ta volonté dispose
               Ni du dedans, ni du dehors.

(…)

« Je te l’ai dit, je te le dis encor,
Quitte, résigne-toi, déprends-toi de toi-même,
Et tu posséderas ce précieux trésor,
Ce calme intérieur qui fuit tout ce qui s’aime.
Donne-moi tout pour tout, ne forme aucun désir,
Ne redemande rien, n’envoie aucun soupir
               Vers ce tout que pour moi tu quittes :
               Tiens enfin ton cœur tout en moi,
Et moi qui paye enfin par delà les mérites,
               Je me donnerai tout à toi.

(…)

« Alors disparaîtront tous ces fantômes vains
Qui t’obsèdent partout de leurs folles images,
Cet inutile amas d’empressements mondains,
Ces troubles qui chez toi font de si grands ravages,
La crainte immodérée, et l’amour déréglé,
Ces infâmes tyrans de ton cœur aveugle,

               Verront leur force dissipée ;
               Et leur nuit faisant place au jour,
Celle qu’ils y tenaient sera toute occupée
               Par ma crainte et par mon amour. »

Proposition de méditation

« J'ai vu tout ce qui se fait sous le soleil ; et voici, tout est vanité et poursuite du vent » (Ecclésiaste 1, 14).

Prière de la communauté

Que rien ne te trouble (sainte Thérèse d'Avila)

« Que rien ne te trouble, que rien ne t’effraie. Tout passe, Dieu ne change pas. La patience obtient tout. A qui possède Dieu, rien ne manque. Dieu seul suffit. »

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13 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Quand les poètes nous parlent de Dieu …

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