Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Amen, amen, je vous le dis : vous allez pleurer et vous lamenter, tandis que le monde se réjouira ; vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie. La femme qui enfante est dans la peine parce que son heure est arrivée. Mais, quand l’enfant est né, elle ne se souvient plus de sa souffrance, tout heureuse qu’un être humain soit venu au monde. Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l’enlèvera. En ce jour-là, vous ne me poserez plus de questions. »    (Jn 16, 20-23a)

 

Personne ne vous enlèvera votre joie

Dieu sera éternellement celui qui nous suffit, car il est la fin qui n’a pas de fin. C’est ce qui avait été inspiré à Philippe quand il disait : Montre-nous le Père et cela nous suffit (Jn 14, 8). Mais le Fils promet de se montrer lui aussi quand il dit : Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? (Jn 14, 10). Ce qui nous suffit, c’est donc très justement que nous l’entendons s’appliquer à ceci : Personne ne vous enlèvera votre joie. C’est aussi, à mon avis, à ceci que, pour une meilleure compréhension, cela s’applique : Un peu de temps et vous ne me verrez plus, et encore un peu de temps et vous me verrez (Jn 16, 16). Ce peu de temps, c’est tout l’espace que le monde présent traverse dans son vol. Cette promesse : Et encore un peu de temps et vous me verrez, est celle qu’il a faite à toute l’Église : Voici que je suis avec vous jusqu’à la fin du monde (Mt 28, 20). Le Seigneur ne tarde pas à accomplir sa promesse : un peu de temps, et nous le verrons là où il n’y aura plus de prière à lui adresser ni de question a lui poser, puisqu’il ne restera rien à désirer et rien de caché à chercher. Ce peu de temps nous paraît long parce qu’il est encore en train de s’écouler, mais, quand il sera achevé, nous saisirons combien il a été court. St Augustin d’Hippone

Saint Augustin († 430), converti, a été baptisé par saint Ambroise à Pâques 387. Évêque d’Hippone en 395, il est l’un des plus grands théologiens chrétiens.  

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