Père Laval est arrivé à l’Ile Maurice le 14 septembre 1841. II accompagnait le nouveau vicaire apostolique et trois prêtres. Leur débarquement se fait dans l’indifférence.

Les esclaves venaient d’être libérés, sans effusion de sang, mais libres selon la loi, ils voyaient encore dans le regard de chacun qu’ils restaient des êtres inférieurs.

Père Laval ne va pas les « moraliser » comme un journal le lui demande ; il va leur donner leur dignité en les évangélisant. Ce chemin vers la renaissance de leur dignité fera le sujet de notre troisième rencontre.

Père Laval meurt 23 ans plus tard, le 9 septembre 1864. Sa réputation de sainteté est reconnue par les Mauriciens de toutes les cultures et toutes les religions.

Cette sainteté est confirmée, alors même que son cercueil n’est pas encore fermé : déjà un miracle lui est attribué.

Celui qu’on méprisait parce qu’il ne venait que pour s’occuper des noirs, se voit accompagné par 40.000 personnes de la cathédrale à Sainte-Croix où il a demandé à être enterré ; c’est le 1/3 de la population.

Au premier anniversaire de sa mort, sans avoir été convoqués par personne, 4.000 personnes viennent lui rendre hommage à Sainte-Croix ; ce chiffre, d’année en année sera en augmentation, obligeant les Spiritains à organiser des messes ce jour-là. Peu à peu, c’est tout au long de l’année que les gens viennent et les témoignages de reconnaissance se multiplient.

Un seul miracle, survenu en 1923, a été reconnu par l’Eglise, et pourtant les gens continuent à lui faire confiance et le Saint Pape Jean-Paul II le béatifie le 29 avril 1979.  Parce que c’est l’un des deux premiers qu’il a béatifiés, Saint Jean-Paul II viendra prier sur sa tombe le 15 octobre 1989.

10.000 pèlerins se côtoient chaque semaine dans son caveau, plus de 100.000 en septembre. Lui qui a dit avant de mourir : « Ceux qui viendront prier sur ma tombe, je porterai leur prière au Seigneur » a tenu parole ! Cela fait plus de 150 ans et les pèlerins sont là. A notre tour de mettre notre confiance en sa puissante intercession.