La vie ressuscitée (suite) 5/7
Suite de la Prédication aux Servantes du Saint-Sacrement que prêcha le P. Eymard, le samedi 29 juin 1861, à Paris.
Relire les parties précédentes de cet 'enseignement à portée ecclésiale" :
La vie ressuscitée (suite)
Puis Notre Seigneur aime beaucoup cet état, vous lui redonnez sa première vie. En quoi consiste-t-elle ? En deux choses, votre âme jouit et souffre, Notre Seigneur ne souffre pas, en s'unissant à vous, il semble reprendre sa première vie, et il la reprend en effet. Voilà où est le miracle, vous lui redonnez sa première vie de souffrances, d'humilité, de mortification, vous pouvez souffrir, lui, il ne peut plus, il souffre en vous, et il vous en donne le mérite, lui qui est la vie de nos âmes. Notre Seigneur vous donne ce qu'il est, par un acte, un composé, votre âme devient ressuscitée dans son principe, et votre corps en fait les frais. Comme votre âme arrive à la vie de Jésus-Christ ressuscité, il descend dans votre âme, et de votre âme dans votre corps. Notre Seigneur disait à ses apôtres : Vous vous souvenez bien que, quand j'étais avec vous, je vous disais ces choses, mais vous ne les compreniez pas [cf. Lc 24,24-27]. Ils auraient pu lui dire : Mais vous êtes bien avec nous. Oui, aurait répondu Notre Seigneur, mais je n'y suis pas de la même manière que par mon humanité, j'y étais avec mon humanité sensible, naturelle. C'est-à-dire que les apôtres sous l'impression de la résurrection de Notre Seigneur comprenaient par la grâce de cette résurrection.
Vous, vous devez dire de même : Moi, quand j'étais dans le monde, je pensais, j'agissais de telle manière. Vous n'y êtes donc plus ? Non, vous êtes dans la vie religieuse. Dans le monde, vous étiez comme Notre Seigneur avant sa mort ; vous ne pensez plus, vous n'agissez plus ainsi, vous êtes dans la vie ressuscitée de Notre Seigneur. Vous direz : Comment arriverai-je là ? – Il faut spiritualiser votre corps et votre âme. Comment aller au ciel sans ailes ? – Il faut que je fasse les actes d'un Dieu, pas possible de faire ce que vous demandez, Notre Seigneur était homme et Dieu, Dieu donnait à son humanité la puissance et la force, moi, je ne suis qu'une pauvre créature bien faible. – Mais si Notre Seigneur se donne à vous comme maître, s'il agit dans toute la puissance de sa résurrection, vous ne direz pas que c'est impossible, puisqu'il le fait par vous, avec vous. Voilà la grâce, le prodige, puisqu'il vous a choisies pour le servir, être autour de son tabernacle et le servir toujours, il va donc vous donner la grâce eucharistique dans toute sa perfection, sa douceur et sa suavité, afin de vous élever à sa vie eucharistique, à sa vie ressuscitée, afin de vous changer en lui.
Saint Pierre-Julien Eymard (PS, 347,5)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6